Page 6 sur 24

Nouveau messagePosté: 04 Aoû 2007, 18:03
de Audie Murphy
Yuri, le terme "Malgré-nous" a, je crois, effectivement été créé pour les Alsaciens-Mosellans. À partir du moment où il a été créé, toute personne qui croyait être dans une situation semblable pouvait employer ce terme à juste titre pour décrire sa situation.

Nouveau messagePosté: 07 Aoû 2007, 22:02
de Focus
Salut Youry 67.

Comme promis, je passe dire salut sur ton sujet.

Avant propos
Si je me permets de reproduire sur cette rubrique ce que j’ai dit sur celle d’Oradour, c’est que je me suis trompé de rubrique. La plus indiquée à ce sujet est celle-ci .

Ce que tu me dis là est assurément un déni de droit et un déni de justice. Je suis, comme le droit belge, très attaché à la présomption d'innocence.

Les propos du Général Charles DE GAULE sont clairement des plus exacts.

Peux – tu une fois encore éclairer ma lanterne? SVP

1) les donneurs d'ordre sont – ils nommément tous connus ?

2) sachant qu'il y avait eu "chantage" et "menaces sous condition" exercées sur les Alsaciens quant à la sécurité des leurs et de leurs biens, s'ils n'exécutaient pas les basses oeuvres des premiers, Ces Alsaciens là sont aussi leur victimes des délits (je crois contenus dans nos deux droits pénaux, chez nous en tous cas bien). Y a – t – il eu action judiciaire sur ces premiers ? Contre Lamerding par exemple.
En ce cas quel en fut le résultat ?
Je crois, dans le cas contraire que, vous : survivants et descendants (moi de Namur je ne peux rien, c'est trop loin), vous devriez mener cette action contre leur tortionnaires pour leur permettre une fin de vie paisible, ou s’ils sont déjà dans l’au delà, pour le repos de leur âme et aussi pour votre deuil entier à vous..

Bien à toi et à vous.

Voici ce qu’Audie MURPHY m’a déjà bienveillamment répondu
« Il faut aussi comprendre l'état d'esprit des gens à l'époque du procès. Oradour soulève encore l'indignation et l'incompréhension plus de 60 ans après les faits. Comment l'opinion publique et les juristes voyaient-ils ce crime une dizaine d'années seulement après les faits ? »

Bonne soirée / journée.

Nouveau messagePosté: 08 Aoû 2007, 15:30
de Narduccio
Focus a écrit:2) sachant qu'il y avait eu "chantage" et "menaces sous condition" exercées sur les Alsaciens quant à la sécurité des leurs et de leurs biens, s'ils n'exécutaient pas les basses oeuvres des premiers, Ces Alsaciens là sont aussi leur victimes des délits (je crois contenus dans nos deux droits pénaux, chez nous en tous cas bien). Y a - t - il eu action judiciaire sur ces premiers ? Contre Lamerding par exemple.
En ce cas quel en fut le résultat ?


Lamerling est un petit rouage d'un système. Il y a le gauleiter Wagner (condamné à mort et exécuté), il y a Hittler, Himmler, la hiérarchie du parti nazi et des organisations qui en dépendent. Il y a l'administration allemande, l'armée allemande. Bref, il y a tout un système qui veut que les Alsaciens de viennent de parfaits allemands nazis de gré ou de force.
L'un des piliers de ce système est le camp de Schirmeck. Pendant longtemps, tout ce fait comme si les Alsaciens voulaient gommer ce lieu de leurs mémoires. Quand les historiens commencent à faire des recherches sur ce lieu et ce qu'on y faisait, ils ont du mal à en retrouver des photos. Ils n'en trouvent pas de traces importantes dans les articles des journaux ou dans les témoignages. Pourtant, certaines études montrent qu'une proportion importante d'Alsaciens sont allées à Schirmeck pour une raison ou une autre (certains parlent d'un alsacien sur 3 ou 4). Ce camp sert de camp de triage vers le système concentrationnaire, mais il sert aussi de camp de redressement. Des gens sont condamnés à y passer des périodes plus ou moins longues. Certains y passeront plusieurs semaines, voire plusieurs mois. D'autres quelques jours, voire un seul jour.
Pourquoi va-t-on à Schirmeck ? Pour avoir parler français ou alsacien devant des officiels, mais aussi devant un simple soldat allemand ou un fonctionnaire. Pour avoir souri au passage d'un officier. Pour une remarque innocente. Pour avoir chanté la Marseillaise ou des champs patriotiques. Un ivrogne pour avoir uriné un soir de beuverie sur un monument. Mais aussi tout simplement parce que quelqu'un de cette chaine d'oppression qui cherche à encadrer la vie de chaque alsacien à estimé que vous ne faisiez pas assez d'efforts pour devenir le parfait allemand qu'ils espèrent que vous deveniez.
Bref, pourquoi on va à Schirmeck ? En fonction de l'arbitraire d'un système destiné à briser la moindre velléité d'indépendance d'esprit.

Pour avoir écrit ce que je viens d'écrire, combien de semaines m'aurais-t-on condamné à passer à Schirmeck ?

Nouveau messagePosté: 08 Aoû 2007, 21:09
de Higgins
Sur le sujet des Malgrés-Nous, je voudrais glisser une petite anecdote qui concerne le père et l'oncle d'un collègue de travail.
Le collègue n'étant pas pointu en histoire, j'ai peu de précisions sur les dates et les détails exacts. C'est de la transmition "familiale". Je la livre donc "brute de fonderie" :



Le père de ce collègue a été incorporé comme sapeur dans l'armée allemande, et il est parti construire des ponts sur le front de l'est.

Blessé à un bras, il est envoyé pour 3 mois en Autriche en sanatorium pour sa convalescence.

Pendant cette période de repos, il déserte.
Il se cache alors dans une ferme où on lui assure le gîte et le couvert en échange de travaux agricoles, jusqu'à la fin de la guerre.

Quand les alliés investissent l'Autriche, il se "rend", et est interné dans un camp ( de réfugiés ou de prisonniers, information non précisée ).

Il réussit alors à contacter ses parents en Alsace.
Ceux-ci contactent alors son frère ( l'oncle du collègue ), qui viendra le sortir du camp et le ramener en France.

Car son frère lui, a rejoint l'Afrique au début du conflit.
Et avant de libérer son frère du camp, il a déjà participé à la libération de la France.
Il est soldat dans la 2ème DB du général Leclerc.


J'ai trouvé l'histoire jolie, surtout qu'elle se finit bien.
Sachant que ce genre de fait, s'il n'est pas courant, n'est pas non plus exceptionnel dans la région.

J'ignore tout du parcours de l'oncle pour rejoindre la 2ème DB, mais cette anecdote illustre bien comment 2 frères ont pu combattre chacun dans une armée ennemie de l'autre, en fonction de leur âge et de leur année d'incorporation.

Pour finir, le père du collègue, une fois rentré en France, a encore dû s'acquitter de ses obligations militaires, et il est partit pour 1 an au service militaire ! :shock:

Nouveau messagePosté: 11 Aoû 2007, 00:13
de Yuri67
Merci Focus d'avoir parcouru ce sujet (qui n'est pas vraiment le miens :D )
Pour tes questions sur les alsaciens d'Oradour, je n'ai rien a rajouté par rapport a ce que Narduccio a ecris, sauf que visiblement, les autorité d'occupation etaient du cité de Lammerding (vu qu'il n'as jamais été extradé)... En faite, les officiers presents a Oradour avait tout mis sur le dos de Dickman, un officier lui aussi present a Oradour, mais mort en Normandie, forcement il ne pouvait pas etre present au proces, et encore moins subir sa peine ...

Comme tu le dis Higgins, une histoire comme celle ci est assez rare, mais pas exceptionnelle. Cale montre bien toute la contraction, il fallai parfois tués ces propres freres. Que dire aussi de ceux qui avait deja servit dans l'armée francaise en 40 ou avant, et qui sont passé de "l'autre coté"...

Pour en revenir au malgré-nous d'une facon général, le camps de Tambov regroupe donc le plus de francais, mais apparament, il y avait des incorporés dans plus de 100 camps, dont celui de Vitebsk.

J'ai copier a la suite le temoignage d'un prisonnier, un peu long mais tres interressant, car il nous apprend beaucoup ..


« nous quittons la ville de Vitesk et nous marchons pendant 5 ou 6km en plein champs jusqu'à une grande porte surmontée d’une sorte d’arc de triomphe d’un rouge criard, portant une immense photographie de Staline. Des notre arrivé, on nous ordonne de nous déshabiller, entièrement nus, nous nous dirigeons vers ue baraque, c’est la « visite médical ». une jeune femme médecin nous demande de nous pencher en avant, et avec ces pouces, elle écarte nos fesses et jette un œil a notre anus, c’est tout.
Quand nous ressortons, les gardiens nous conduisent dans une baraque ou des hardes sont entassées. Toutes ces guenilles ont du appartenir a des prisonniers mort récemment.

Tant bien que mal, je trouve un pantalon et un veste sur lesquels on peut lire des numéros. Pour moi ce sera le 348. Et dans le dos, on nous colle un sigle :V.P (voyna pléni, ou prisonnier de guerre) n°348. Désormais, on ne m’appellera plus par mon nom.

Le lendemain nous allons au sauna, l’apres midi on nous octroie des places pour dormir et on nous repartit en groupe de travail… Nous sommes si serrés la nuit que nous ne pouvons nous mettre sur le dos, nous sommes obligés de coucher tous du meme coté….

La travail que l’on m’assigne consiste d’abord a récupérer du bois flottant au bord du Dniepr, et a l’entasser sur la rive. On m’affecte ensuite a un kommando de récupération de la tourbe. Le travail est dur, dans une prairie humide, on enleve d’abord sur la profondeur d’une beche une couche d’herbe : celle-ci est entassée a gauche alros qu’a droite on dépose la tourbe mouillée qu’on obtient en béchant sur une deuxieme puis sur une troisieme couche avant de la mettre à secher.

Troisieme kommando auquel je participe, celui des briqueteries. Chaque matin nous sommes agressés par un commissaire politique qui nous abreuve d’insultes et nous maltraite. « Tu as bu trois fois mon sang » aime-t-il a répéter, « c’est a mon tour de boire le tien ». Je fabrique des tuiles et des briques toute la journée. Un travail enragé ou chacun doit constamment penser a la norme qu’il doit atteindre. 10 jours se passent encore, et je reviens au camps proprement dit. Désormais, 8 heures ou je transporte des briques dans une brouette. Nous sommes 6 pour ce travail, mais mes camarades plus faibles que moi, meurent les uns après les autres et sont remplacés.

Il faut entasser dans la brouette soixante briques humides, pas encore cuites, les transporter jusqu’au four es les décharger. Le transport des briques cuites est encore plus pénible : elles sont pleines d’aspérités qui coupent les mains et les avant bras. Le sang coule abondamment. Souvent pour accélérer le travail, nous faisons une chaine et placé tout les 3 mètres, nous envoyons les briques 2 par 2. Des morceaux de chairs pendent de nos mains, la douleur est inimaginable.

Mais qu’importe aux russes, ils disposent de nombreux prisonniers de rechange. Et l’on continu a pousser nos brouette sous les cris d’un commissaire jamais satisfait.. Une seule fois je n’atteint pas la norme, il me manque le contenu d’une rotation de brouette. Quand nous rentrons le soir, il m’appelle. Nous sommes plusieurs dans ce cas et il nous conduit en prison sans manger. La prison est une sorte de cage de 60x60cm dans laquelle ont pénètre par une porte en fer. Elle est si haute qu’elle ressemble a une cheminée, c’est la seul ouverture, par la passe la neige et la lumière, car il neige et il fait très froid. Le lendemain, je repars au travail, je n’ai d’autre alternative que d’atteindre la norme ou mourir… la journée commence a 5h, nous sortons, nous nous mettons en rang, et le décompte commence, cela dure parfois un temps fou, parfois jusqu'à 2h passe a nous compter et a nous recompter.

Il y a beaucoup de malades exempté, beaucoup on le typhus ou le choléra. Les autres, tout les autres, sont affectés a différents groupe de travail. A 8h nous sommes sur place et nous commençons notre tache. Le soir le décompte est en général plus rapide. Les punis sont emmené en prison et l’on donne a manger a tout les autres. Le menu c’est soupe ou poisson salé. L’eau est réservé à la cuisine.

La nourriture salé nous assoiffe terriblement, mais c’est la malnutrition qui entraine une hydropisie mortelle. De temps en temps, nous recevons 200gr de pain complètement mou et humide, fait avec de la fécule de pomme de terre. 2 fois par semaine, on reçoit une cuillerée de sucre et une fois par semaine, 4 gr demahordka, le fameux tabac russe coupé, mais on oublie souvent de nous le distribuer, j’échange toujours mon tabac contre du sucre. Plus tard, on aura moins de poisson, mais a la place on servira quelque petites pommes de terre et des morceaux de betterave. Chaque mardi, en provenance des abattoirs de Vitebsk, on décharge des abats d’animaux, 200 litres de poumons, d’œsophages et d’intestins. De temps en temps, on retire un morceaux plein d’asticots et on le cuit avec la soupes. Le dimanche, il y a un extra : on passe les abats bouillis de la semaine a la moulinette, on réchauffe légèrement, ceux qui veulent ont droit a une cuillerée pleine…. Moi j’en ai toujours mangé.
Une fois, nous découvrons un cheval crevé, enseveli et complètement gelé. A la hache, nous découpons quelques lanières de viande que je suce avec application.

La grande baraque abrite plus de 1000 prisonniers empilés sur 3 rangées séparées par un endroit couloir ou les gardiens font leur ronde. Dans tous le camp, il n’y a qu’un poêle. Personnellement, je ne ressens rien de la chaleur qu’il dégage car je me couche tout de suite a l’entrée.
La baraque est faite entièrement de planches clouées les unes sur les autres, quand en hiver, le vent du nord souffle et accumule la neige dans les fentes, il fait incroyablement froid.

Bientôt l’odeur et la saleté seront indescriptibles. Nous n’avons absolument pas d’eau. Notre seul ressource et de nous frotter avec de la neige. La nuit, trop faible, nous ne pouvons nous retenir d’uriner, le pantalon et la veste ont tout absorbé alors que nous n’avons même pas atteint la porte, bientôt une couche de glace nous recouvre le ventre et les jambes… Derrière la baraque ce trouve l’infirmerie, baptisées « morgues » par les prisonniers. Plus loin encore, les chiottes, sous la forme d’une grand fosse de 3 ou 4 metres de profondeur, recouverte de planches. Beaucoup de ceux qui s’y rendent la journée, mais surtout la nuit, saisis de vertiges en se baissant, tombent dans la fosse d’où personne ne veux ni ne peux les sortir.

Une fois par mois, on distribue des cartes postales pour nous permettre d’écrire chez nous. Comme tout passe par la censure, nous ne pouvons qu’écrire que tout va bien, j’apprendrai plus tard que rien n’est jamais arrivé a destination…

Tous les 15 jours, un camion vient chercher 25 personnes pour travailler dans une mines de gypse distante de 20km vers l’Est. Les prisonniers sont désignés au sort, personne ne veut en prendre ouvertement la responsabilité car personne n’est jamais revenu de là-bas, faute de soins, et faute de nourriture que la fine poussière blanche de la mine.
Fin septembre 45, la loterie désigne le n°348, et l’adjudant, un allemand toujours très bon avec nous, me signale que je dois être prêt pour a 4h. Je suis au bord de l’évanouissement, je commence alors a pleurer et a supplier, il me demande alors de me calmer et promet de faire son possible. Il revient pour me dire que je suis son meilleur travailleur, qu’il avait besoin de moi et que je ne partirai pas. Je ne serai pourtant rassurer que lorsque le camion s’en ira. L’adjudant m’apprend alors qu’il a transformé le 348 en 384… un camarade a payé a ma place …

Nouveau messagePosté: 11 Aoû 2007, 09:53
de Bruno Roy-Henry
Les "malgré-nous" sont des victimes de la ruse nazie !

Ne jamais oublier que l'Alsace-Moselle était une terre française, que toutes les mesures nazies pour incorporer de force ces territoires au grand Reich étaient illégales au regard du droit international, qu'il s'agit de voies de fait nulles et non-avenues.

Même Pétain a protesté devant cette situation.

Les "malgré-nous" n'ont guère été indemnisés par l'Allemagne Fédérale. Voire pas du tout. C'est regrettable, parce qu'ils sont bien victimes des agissements du "Grand Reich" !

Et c'est malheureusement vrai que la France n'a guère eu de considération pour eux à la Libération...

Nouveau messagePosté: 11 Aoû 2007, 22:01
de Focus
Ne peut - on sensibiliser les Autorités françaises pour eux et organiser une pétition.
Un texte de sensibilisation pourrait être rédigés. Je veux bien participer et mettre la main à la pâte pour celà.
Les Autorités fédérales Allemandes et l'Union européennes pourraient aussi être interpellées.

Je me demande s'il ne serait possible de le faire par deux moyens.
S'il devait y avoir l'un ou l'autres ressortissants belges, la Loi de compétance Universelle pourrait être activée auprès du Parquet Fédéral belge. Une action en Belgique serait possible.
Le TPI de La Haie serait aussi une piste intéressante.Il gère aussi les crimes de guerre.

Je signerais et essaierais d'y sensibiliser mes contacts.


Bonne journée / soirée :)

Nouveau messagePosté: 11 Aoû 2007, 22:12
de hilarion
Le cas des alsaciens et des lorrains est prévue par la loi voir le décret du 27 décembre 1954

Nouveau messagePosté: 12 Aoû 2007, 02:11
de Narduccio
Bruno Roy-Henry a écrit:Les "malgré-nous" n'ont guère été indemnisés par l'Allemagne Fédérale. Voire pas du tout. C'est regrettable, parce qu'ils sont bien victimes des agissements du "Grand Reich" !


Les "malgré-nous" ont été indemnisés par l'Allemagne. mais, les "malgré-elles" et les orphelins de "malgré-nous" ne le sont toujours pas.

Près de 10 000 femmes françaises, alsaciennes et mosellanes, ont aussi été envoyées en Allemagne pour y être "germanisées". Certaines ont été affectées de force dans les services auxiliaires de l'armée ou dans les usines de guerre allemandes. Contrairement aux "malgré-nous", ces "malgré-elles" n'ont pas été indemnisées par l'Allemagne après guerre.

http://www.minorites.org/article.php?IDA=12832

02/03/2006
En direct du Sénat : "Malgré-nous" : pour une égale indemnisation de tous les orphelins de guerre

Le 16 février dernier, Jean-Marie Bockel appellait l'attention de M. le ministre délégué aux anciens combattants, par voie de question écrite, sur la situation des pupilles de la nation, orphelins de guerre et du devoir originaires d'Alsace et de Moselle.

Deux décrets indemnisent certains pupilles de la nation, ceux dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites (juillet 2000) et ceux dont les parents ont été victimes d'actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale (juillet 2004).

Ces deux décrets excluent de facto les autres pupilles de la nation, orphelins de guerre et du devoir d'un droit à réparation parmi lesquels ceux dont les parents, incorporés de force dans l'armée allemande ou dans la Waffen SS, sont morts ou disparus sur le front russe et à qui pourtant l'Etat français a accordé la mention « mort pour la France ».

Ces orphelins de guerre, constitués en Association nationale des pupilles de la nation orphelins de guerre et du devoir (ANPNOGD), demandent instamment à l'Etat français de mettre rapidement fin à cette différenciation introduite par les deux premiers décrets afin que soit instituée, pour tous les pupilles de la nation, une égale indemnisation.

Aussi, il lui a demandé de bien vouloir lui indiquer comment il entendait assurer la juste reconnaissance et la légitime indemnisation pour tous les pupilles de la nation et orphelins de guerre et du devoir.


Au cours de la seconde guerre mondiale, les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont été l'objet d'une annexion de fait à l'Allemagne. L'une des conséquences en a été l'incorporation de force des jeunes Alsaciens-Lorrains dans la Wehrmacht, drame humain qui a marqué toute une génération. Plusieurs dizaines de milliers d'incorporés de force sont morts ou disparus sous l'uniforme allemand. Des dizaines de milliers d'autres sont restés prisonniers pendant des années dans les camps russes où les mauvais traitements et le taux de mortalité en faisaient de véritables camps de concentration.

Le processus de l'incorporation de force s'étant exercé en violation flagrante du droit international, l'Allemagne a accepté de débloquer les fonds nécessaires à une indemnisation des intéressés. La fondation « Entente franco-allemande » a alors été créée avec pour mission principale de recevoir, de gérer et de répartir les fonds versés par l'Allemagne. Aujourd'hui, tous les dossiers des « Malgré Nous » ont été traités et leur indemnisation est terminée. On peut donc se demander si la fondation doit continuer à subsister indéfiniment.

Cependant, des sommes considérables n'ont pas été dépensées et restent dans les caisses de la fondation. Cela suscite des questions récurrentes de la part des « Malgré Nous » qui auraient pu bénéficier d'une indemnisation plus importante. De même, les personnes incorporées dans des organisations paramilitaires liées à la Wehrmacht (Reichsarbeitsdienst, Krieghilfsdienst...) n'ont perçu aucune indemnisation, ce qui suscite leurs protestations. Certes, leur prise en charge n'est pas prévue par les statuts de la fondation, mais ces statuts peuvent être modifiés. En ce sens, M. Jean LAURAIN, ancien ministre des Anciens combattants, avait suggéré que la fondation utilise ses reliquats de crédit pour financer la moitié de la dépense correspondante, l'État français apportant de son côté l'autre moitié.


http://cubitus.senat.fr/leg/ppr02-430.html

Nouveau messagePosté: 12 Aoû 2007, 09:55
de Yuri67
Le probleme ne semble plus se situer au niveau de la loi et de leur statut, puisque officiellement le statut d'incorporé de force est reconnu par la France et l'Allemagne. Encore heureux, puisque l'annéxion c'est effectuer a l'inssu du droit internationnal. Il manquerai plus que officiellement cela ne soit pas reconnu ...

Le probleme c'est plutot au niveau des mentalités, et c'est malheureusement pas pres de changer ...