Robertbel a écrit:Bonjour
Je confirme la réponse de Prosper et j'y ajoute cette précision.
Les Enrôlés de force en Belgique ont été condamnés pour avoir servir sous l'uniforme allemand. Le motif était toujours le même :
étant belge, avoir porté les armes contre la Belgique ou les alliés de la Belgique, servir méchamment et sciemment la politique et les desseins de l'ennemi, a été condamné à une peine de 6 mois d'emprisonnement.
On retrouve ces condamnations dans le Moniteur Belge, l'équivalent du Journal Officiel en France
La grande majorité de ces peines ont été levées quand les autorités belges se sont rendus compte que les enrôlés de force n'avaient pas d'autres solutions.
Est-ce le cas en France ?
La plupart des "Malgré-Nous" alsaciens-mosellans, comme leurs camarades de combat allemands, avaient longuement croupi dans les camps de prisonniers américains, britanniques, français, russes. Hormis celle exceptionnelle de Tambov, en juillet 1944, les libérations avaient du débuter, côté Alliés, courant 1946, pour les plus chanceux - après avoir, probablement, pris le soin de vérifier qu'ils avaient "
le gilet propre", comme on dit en alsacien
-
Un des rares cas que je connaisse est celui de feu mon beau-père, qui, après avoir retraité depuis Vienne, avait effectué sa reddition avec sa batterie d'artillerie - enfin ce qu'il en restait ! -, le 8 mai 1945 , à Berchtesgaden- çà ne s'invente pas, ce genre de détails ! -, où les troupes américaines avaient, alors, pris la relève des hommes de Leclerc. Mon beau-père ayant eu le bol, depuis fin 1942, de se trimbaler avec ses papiers français, planqués dans son fûte, sans se faire gauler par la "patrouille", avait réussi à les exhiber durant la fouille... sous le nez de l'Oberleutnant qui commandait la batterie! Là, grosse crise de colère du susdit...
Si j'avais su çà, je vous aurais fait fusiller! . En attendant, "Papy", comme l'appelait son petit-fils, n'avait pas été parqué avec les autres prisonniers de guerre; le temps qu'ils vérifient (via les services français) l'authenticité de ses papiers, 72 heures plus tard, ils l'avaient fourré dans le train, destination Strasbourg, puis Barr. A la gare, il était descendu dans un parfait incognito - je n'ai jamais vérifié si on lui filé des fringues civiles -, avait rallié la maison familiale, à Saint-Pierre - quand on s'est cogné le Cap Nord-les Ardennes-Vienne, à pieds, on n'est plus à 4 km près! - ... et le lendemain, il reprenait le boulot dans la scierie où il travaillait avant son recrutement... Fin de sa modeste odyssée!
Je ne sais pas comment qu'il s'était démerdavé avec les Ricains, vu qu'il ne parlait pas un mot d'anglais, ni avec la commission locale de surveillance de l'armée française, vu qu'il parlait, aussi, très mal le français et, comme, en plus, ce n'était pas un grand bavard... mais, bon, c'est la stricte vérité!
je suppose qu'il lui avait été, aussi, prescrit de se présenter, au plus vite, à la gendarmerie locale, pour signaler son retour.
A ma connaissance, il n'a jamais fait l'objet de la moindre poursuite judiciaire.