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La frontière suisse

Pétain, Laval, le régime de Vichy et tous ceux qui furent acteurs de cette période sombre de notre histoire. La collaboration, les collaborateurs, la vie quotidienne sous la botte de l'occupant, les privations, le marché noir...
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Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de Tom  Nouveau message 16 Déc 2006, 18:33

:D En fait - je me réponds à moi-même ! - à la suite de nouvelles recherches en bibliothèque publique, j'ai appris que le III./SS-Pol.Rgt. 28 "Todt" n'aurait quitté la Haute-Savoie que fin mars/début avril 44 : la 9. Kp. (Annemasse) serait partie pour la Croatie le 25 mars et les deux autres compagnies, la 10. Kp. (Cluses) et la 12. Kp. (Thonon, puis Annecy avec l'E.M. et la section de transmissions), seraient parties pour la... Pologne un peu plus tard !

Ainsi, en mars 44, il y aurait eu deux bataillons de police en Haute-Savoie et c'est logique : le I./SS-Pol.Rgt. 19 "Griese", venant de Slovénie, relevant progressivement le III./SS-Pol.Rgt. 28 "Todt" à un moment crucial des opérations contre les maquis : la 1. Kp. (Kolmer) à Annecy, la 2. Kp. (Guth) à Annemasse et la 3. Kp. (Heinrich) à Cluses.

Apparemment, au début tout du moins, le bataillon du 19 se serait montré moins sévère que celui du 28...

:cheers:
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Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de Tom  Nouveau message 21 Déc 2006, 09:12

:D Dernière nouvelle au sujet du bouquin dont je parlais ci-dessus et qui a inspiré l'article sur la SS-Polizei en Haute-Savoie du N° 240 du magazine 39-45, Haute-Savoie 1940 - 1945, Résistance, Occupation, Collaboration, P. Mouthon, Le Sapin d'Or, 1993 : il est de nouveau disponible sur commande chez l'éditeur (je viens de le commander).
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Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de Tom  Nouveau message 12 Avr 2007, 18:05

Dans le bouquin précédemment cité, quelques infos sur les Allemands et la frontière franco-suisse en Haute-Savoie, notamment de septembre 1943 à août 1944.

En résumé :

Le 9 septembre 1943, la frontière franco-suisse est fermée sur ordre des Allemands qui succèdent aux Italiens en Haute-Savoie, un cordon de douaniers français restant en place. Le conseiller des douanes allemand, le Zollrat Kollibay, autorise, à partir du 27 septembre, l’exportation des légumes de la zone franche vers Genève et le transport des récoltes, par treize points de passage, du champ à la ferme pour les agriculteurs propriétaires de biens-fonds en Suisse. Cependant, l’autorité militaire de Paris ayant refusé d’assouplir la fermeture de la frontière, cet arrangement ne dure qu’une dizaine de jours, jusqu’au 9 octobre exactement. Néanmoins, le Zollrat permet le transbordement des vendanges à partir du 13 octobre, mais ne tolère plus aucun franchissement dès le 27 octobre.
Pourtant, à la demande pressante du gouvernement de Vichy, le commandement militaire en France rétablit un trafic frontalier limité au bénéfice d’environ quatre cents agriculteurs par une ordonnance du 10 décembre 1943 qui entre en vigueur le 1er janvier 1944. Huit postes de douane sont praticables de huit à dix-huit heures, sauf le dimanche, puis de sept à vingt heures après le 19 juin 1944, et le retour en France doit s’effectuer dans la journée. Le mouvement des trains de marchandises (ravitaillement) vers la Suisse en provenance de Thonon et d’Annemasse est maintenu jusqu’à ce que la Résistance sabote systématiquement les voies ferrées pendant l’été 1944.

Le 1er janvier 1944, s’applique également le nouveau statut de navigation sur le lac Léman : elle est, en principe, interdite et les ports sont fermés. Toutefois, la pêche professionnelle peut s’exercer jusqu’à trois kilomètres de la côte. A cet effet, les six ports sont ouverts sept heures par jour, dix après le 31 mars, mais les départs et retours sont contrôlés par les douaniers allemands.

En janvier 1944, se produisent aussi les premiers attentats (plusieurs morts) contre les douaniers allemands qui sont environ quatre cents au total, soit deux cents de moins que leurs prédécesseurs italiens. En huit mois, jusqu’à la Libération en août 1944, des dizaines de douaniers allemands sont tués tandis que ceux-ci arrêtent plusieurs centaines de personnes tentant de franchir la frontière (dont quelque cent trente juifs).

Parmi tous les Haut-Savoyards qui appartiennent à des réseaux de renseignements, vingt-cinq sont recrutés dans la région d’Annemasse pour le réseau Gilbert que dirige le colonel Groussard à Genève. Son organisateur et chef sur le terrain, le lieutenant Devigny, appréhendé par les Allemands en avril 1943, a été remplacé par Pierre Ponchardier.
La mi-janvier 1944 est funeste à la filière vers la Suisse. En effet, la police allemande réussit à arrêter une dizaine d’agents du réseau Gilbert et à identifier un passage dans la maison Gubier qui donne directement sur la Suisse par deux ouvertures, dont l’une a été murée par les Allemands, mais dont l’autre a échappé à leur vigilance. Ayant déjà servi pendant la guerre de 14-18, ce passage est utilisé jusqu’au 17 janvier 1944 malgré les rondes des douaniers avec leurs chiens…

La filière de la Délégation des M.U.R. en Suisse connaît aussi de vives alertes. De Lyon, le courrier arrive par le train à Annemasse, est remis au gérant du buffet de la gare, Roger Lombard, et, par l’intermédiaire d’un contrôleur, Lucien Mas, parvient au Révérend Père Favre, professeur au juvénat de Ville-la-Grand qui jouxte la frontière. Dans la nuit du 8 au 9 décembre 1943, des agents de la Sipo-SD pénètrent dans l’appartement de Roger Lombard qui n’a que le temps de sauter par la fenêtre. Se cachant à Thorens, il devient ensuite chef de la section « Chamois » sur le plateau des Glières… Le 21 janvier 1944, Lucien Mas est activement recherché… Le 3 février, le Révérend Père Favre est arrêté… Son école est évacuée et transformée en casernement pour les douaniers. Plusieurs agents sont également pris dans les jours suivants. Entre autres, le Révérend Père Favre est fusillé le 16 juillet…

Dès octobre 1943, les Allemands réclament la liste des juifs que les Italiens protégeaient. L’intendance régionale de police de Lyon donne aux fonctionnaires locaux l’instruction de ne rien communiquer concernant les juifs français, mais de laisser les Allemands consulter les fichiers préfectoraux pour les juifs étrangers, dont la Feldgendarmerie commence par arrêter un certain nombre, lesquels sont rassemblés à Annemasse et envoyés au camp de Drancy. Le secrétaire général de la préfecture de la Haute-Savoie à Annecy effectue une démarche auprès de l’état-major de liaison (Verbindungsstab, V.S. 988) en vue empêcher le départ des plus jeunes, mais en vain, car la rafle a été ordonnée par la Sipo-SD sur l’ensemble du territoire français. Malgré tout, le sous-préfet de Thonon intervient en faveur d’une réfugiée polonaise opérée quinze jours plus tôt et de son bébé de neuf mois, en pure perte : la jeune femme et son enfant quittent Annemasse le 18 novembre pour les camps de la mort…
Au total, quelque cent quatre-vingts juifs, dont seulement vingt-cinq Français, une cinquantaine d’enfants, une majorité de femmes et beaucoup de personnes âgées, sont appréhendés en Haute-Savoie du 15 septembre 1943 au 14 juillet 1944, cent trente par la Zollgrenzschütz (douane ou plus exactement, en l’occurrence, garde-frontière), une vingtaine par la Feldgendarmerie, autant par la SS-Polizei (police en uniforme) et une dizaine par la Sipo-SD (police en civil).
Quarante-cinq juifs sont toutefois libérés, deux par … ( !) un responsable local de la Sipo-SD, le SS-Oberscharführer (adjudant) Meyer, la plupart des autres par le courageux maire d’Annemasse, Jean Deffaugt, passé au service du colonel Groussard, qui intervient sans cesse auprès du Hauptmann (capitaine) Lottmann, commandant la 9.Kompanie de SS-Polizei pour aider et nourrir les prisonniers. Le 22 juillet 1944, Deffaugt supplie ce dernier et réussit à sauver une quarantaine d’enfants juifs. Après la guerre, il recevra la médaille des Justes d’Israël comme le chanoine Folliet d’Annecy et l’abbé Payot de Vallorcine…

Cela dit, plusieurs milliers de juifs ont pu franchir la frontière, notamment dans la région de Douvaine, grâce aux réseaux de solidarité qui assistent des organisations d’entraide comme l’Amitié chrétienne, le réseau catholique Garel, la Cimade protestante, le Mouvement populaire des familles, l’Oeuvre de secours aux enfants, le Service social des jeunes, le Mouvement de la jeunesse sioniste, etc. Parfois, un épisode sombre, par exemple le 22 avril 1944 où huit juifs interceptés par les Allemands dénoncent leur hôtesse, Mme Nicollet, le chauffeur du taxi, leur guide et sa famille : cinq personnes déportées…

Par ailleurs, en général, un certain nombre de Français, menacés, poursuivis ou blessés, réussissent à se réfugier en Suisse. Entre autres personnalités, Xavier de Gaulle, le frère du Général, qui, après un long séjour en Haute-Savoie, franchit la frontière en août 1943. Quelques mois plus tard, Jacques de Gaulle, gravement malade et recherché par les Allemands, est reçu au presbytère de Collonges-sous-Salève par l’abbé Jolivet du réseau Ajax. Le 10 novembre 1943, c’est l’abbé Pierre qui, avec la complicité des douaniers français, le transporte en Suisse.
D’autres Français, membres de la Résistance, vont et viennent : une cinquantaine de fois pour Guillain de Bénouville, une centaine pour Michel Hollard, le chef du réseau Agir, cent soixante-deux fois (un record !) pour Jean Hénot des réseaux Groussard…

En effet, la frontière fermée (sauf aux huit postes ouverts de sept heures à vingt heures aux détenteurs de permis agricoles) est loin d’être hermétique : les Allemands sont trop peu nombreux et les douaniers français, qui sont retirés le 19 juin 1944, souvent complices…
Deux mois plus tard, à la Libération, une centaine de douaniers allemands passent à leur tour en Suisse où ils sont désarmés et internés…

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Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 12 Avr 2007, 18:21

Tom a écrit:Le mouvement des trains de marchandises (ravitaillement) vers la Suisse en provenance de Thonon et d’Annemasse est maintenu jusqu’à ce que la Résistance sabote systématiquement les voies ferrées pendant l’été 1944.

Echange unilatéral france suisse uniquement?


 

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Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de Tom  Nouveau message 12 Avr 2007, 18:43

Je vais vérifier, mais je pense, surtout. En effet, la ville de Genève, sise dans une sorte de cul-de-sac (pour ne pas employer une autre image) était, pour son ravitaillement en denrées alimentaires, tributaire de son arrière-pays savoyard (anciennes provinces du Chablais et du... Genevois avec Annecy), d'où la création des zones franches (voir ma page : http://alain.cerri.free.fr/index7.html) et, par exemple, le désir de certains Savoyards du Nord de s'unir, non à la France, mais à la Suisse lors du plébiscite de 1860...

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Nouveau message Post Numéro: 16  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 12 Avr 2007, 19:22

Je suis assez d'accord avec ton analyse, ok pour le ravitaillement en nourriture de la Suisse , mais sachant que l'allemagnea imposé des conditions d'armistices relativement lourdes notamment pour les paysans, comment se fait il qu'il existe ce que j'appelle un passe droit pour la suisse. MAuis les allemands ont du y trouver leur compte je pense à différentes pièces d'horlogerie et de micro mécanique.... très utiles pour les sous marins.


 

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Nouveau message Post Numéro: 17  Nouveau message de Tom  Nouveau message 13 Avr 2007, 08:41

Certainement (à vérifier), d'autant que nombre d'industries modernes : décolletage dans la vallée de l'Arve qui fournit 45% de la production NATIONALE en 1939, électrochimie et électrométallurgie (usines de Chedde et du Giffre), roulements à billes (grande usine stratégique SRO) à Annecy qui compte 6000 emplois industriels en 1939, etc. (essentielles pour une machine de guerre) ont été développées en Haute-Savoie entre autres grâce à des capitaux suisses et surtout genevois dont l'investissement en Savoie du Nord est traditionnel, puisque, par ex., en 1795 déjà, ils contribuaient à l'expansion de l'industrie textile (en 1811, la manufacture de coton d'Annecy employait un millier d'ouvriers et plus de deux mille en 1858 juste avant l'annexion à la France)...
Dernière édition par Tom le 14 Avr 2007, 13:45, édité 1 fois.

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Nouveau message Post Numéro: 18  Nouveau message de Tom  Nouveau message 13 Avr 2007, 14:22

A propos du désir de nombreux Savoyards du Nord de s'unir à la Suisse plutôt qu'à la France, juste une petite remarque pour information : en fait, il ne date pas de 1860, mais de... 1814 à la suite du partage de la Savoie résultant du traité de paix de Paris du 30 mai 1814, puisque Chambéry, Annecy et Rumilly demeuraient français tandis que le Chablais, le Faucigny et l'arrondissement de Genève, ex-chef-lieu du département du Léman de 1798 à 1813, n'étaient pas encore attribués et que ces Savoyards du Nord songeaient à perpétuer l'expérience bénéfique du département du Léman.

C'est alors qu'une députation de plus de six cents notables, commerçants et artisans de la Savoie du Nord alla présenter à la Diète helvétique une adresse dans laquelle on pouvait lire : Des limitations politiques de territoire firent de vos ancêtres les voisins des nôtres, mais notre commune position géographique sur le plateau le plus élevé de l'Europe, l'identité de climat et de productions agricoles, la conformité de nos mœurs et de nos habitudes nous ont constamment proclamés frères. [...] nous faisons [...] ce vœu [...] de rétablir cette fraternité indiquée par la nature [...] de demander unanimement notre agrégation à la famille de Guillaume Tell.

Mais, à cette époque, les Genevois calvinistes étaient réticents à incorporer des territoires peuplés de catholiques et les puissances catholiques s'opposaient à la cession de fidèles à la "Rome protestante"...

Finalement, c'est dans le second traité de Paris du 20 novembre 1815 que furent définitivement fixées les frontières entre Genève et la France. Pour assurer la continuité territoriale de Genève avec le canton de Vaud, celle-ci céda, non pas tout le pays de Gex, mais environ 44 km2 et 3350 habitants tandis que, pour des raisons économiques, les douanes françaises furent reportées derrière la crête du Jura au profit d'une zone franche couvrant le pays de Gex.

En outre, à la conférence de Turin du 17 janvier - 16 mars 1816, le royaume de Piémont-Sardaigne céda à la ville de Genève près de 110 km2 et 12700 habitants, et accorda une zone franche d'environ 200 km2.

Ainsi, grâce à ces arrangements diplomatiques de 1815 - 1816, Genève put accéder au titre de Canton de la Confédération suisse avec des droits économiques dans son arrière-pays géographique qui demeura français pour le pays de Gex et sarde pour la Savoie du Nord.

Cependant, le royaume de Piémont-Sardaigne prenant la tête du mouvement vers l'unité italienne alors que la France se trouvait sous le Second Empire, ce furent les libéraux savoyards qui songèrent de nouveau à un rattachement de la Savoie du Nord (plus exactement les provinces du Chablais, du Faucigny et du Genevois au nord des Usses) à la Suisse. Et, cette fois, celle-ci, plus proche du régime libéral piémontais que du régime conservateur français, se montrait intéressée et, aussitôt que fut connue, en janvier 1860, la volonté de Napoléon III d'entamer le processus de cession de la Savoie à la France en échange des services rendus au Piémont dans sa campagne d'Italie contre l'Autriche, Berne s'empressa de soumettre à l'empereur des Français son souhait de voir la Savoie du Nord rattachée à la Confédération helvétique.

Le ministre des Affaires étrangères français fit la réponse suivante : L'Empereur m'a chargé de vous dire que si l'annexion [de la Savoie à la France] devait avoir lieu, il se ferait un plaisir, par sympathie pour la Suisse, [...] d'abandonner à la Suisse, comme son propre territoire, les provinces du Chablais et du Faucigny. (Soit, en fait avec d'autres territoires, environ 175 000 personnes ou 32% de la population savoyarde de l'époque.)

Par ailleurs, un important mouvement populaire se manifestait en Savoie du Nord en faveur d'un rattachement à la Suisse.

Mais, quatre facteurs favorisèrent finalement l'option française en 1860, laquelle n'était pas du tout acquise d'avance comme le laisse encore croire l'historiographie française dominante (laquelle ne parle de la Savoie que lorsqu'elle est française ou occupée par la France) :

1. Un facteur politique : la volte-face de Napoléon III qui retira son soutien à la cause suisse, et, au contraire, la fermeté de Cavour qui, revenu au pouvoir en janvier 1860, décida de céder la Savoie entière à la France et refusa de soutenir aussi bien les partisans du maintien de la Savoie dans le royaume de Piémont-Sardaigne que ceux, pourtant libéraux comme lui, du rattachement de la Savoie du Nord à la Suisse.

2. Un facteur psychologique et culturel (plutôt religieux et pratique dans la mentalité savoyarde) : la perspective du démembrement de la Savoie historique (duché de Savoie).

3. Un facteur matériel : la disproportion des moyens mis en œuvre par la France et la Suisse pour s'emparer de la Savoie et convaincre les Savoyards appelés à se prononcer...

4. Un facteur économique : la proposition, en cas d'annexion à la France, de créer une grande zone franche qui permettrait de maintenir l'unité de la Savoie historique tout en sauvegardant les liens économiques privilégiés entre la Savoie du Nord et la Suisse... Bien que cette formule ne reçût qu'un appui limité au sein des populations concernées, elle emporta, grâce à une habile propagande, l'adhésion d'une grande partie des Savoyards...

Au bout du compte, lors du plébiscite d'avril 1860 qui devait confirmer le traité de cession de la Savoie à la France signé à Turin le 24 mars 1860, le résultat favorable à l'Empire français conservateur fut acquis grâce à l'action des agents de Paris et des notables locaux (grands propriétaires terriens et clergé catholique) qui, contre les vœux des bourgeois libéraux, entraînèrent leur clientèle et la masse paysanne hostile à la politique religieuse de Cavour.

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Nouveau message Post Numéro: 19  Nouveau message de Tatta  Nouveau message 08 Aoû 2007, 11:44

Mon arriere-arriere grand-pere du cote maternel vivant a Albertville a vote "oui" pour la reunification a la France de la Savoie.

C'est le plus vieux souvenir de notre famille.


 

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Nouveau message Post Numéro: 20  Nouveau message de Tom  Nouveau message 08 Aoû 2007, 20:00

Albertviiiille ! Ville récente, créée par le duc de Savoie et roi de Sardaigne Charles-Albert en 1845...

Mon aïeul avait, lui, voté : "Oui, ou bien ?" ;)

Le Savoisien sait se moquer de lui-même. L'historien Paul Guichonnet écrit :

Le profond enracinement dans le terroir s'est combiné avec l'usage du monde et la séculaire appartenance à un Etat à cheval sur les Alpes pour donner au Savoyard une psychologie dont les caractères différentiels le distinguent vigoureusement de ses voisins.

Individualiste, mais passionné de la chose publique ; humoriste plutôt que gai ; accueillant, mais d'abord réservé ; soldat courageux, c'est un esprit positif et juridique, davantage porté vers les sciences exactes et les affaires qu'enclin à la création artistique. Mais le trait distinctif de sa personnalité fut sans doute - et demeure - l'attachement au catholicisme, d'une tonalité salésienne, à la fois intransigeant dans sa rigueur morale et pragmatique dans les contingences de la vie.


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