1940
17 juin : Pétain déclare que « la France doit cesser le combat »
18 juin : appel du général De Gaulle
22 juin : signature de l’armistice avec l’Allemagne
25 juin : signature de l’armistice avec l’Italie
Les amiraux allemands et italiens demandent une reddition sans condition de la flotte française mais Hitler s’y oppose
Dans ce contexte peu favorable, Churchill craint que la flotte française ne tombe aux mains des allemands. Or la maîtrise des mers est vitale pour l’Angleterre.
En conséquence, le 27 juin, les britanniques décident de mettre hors de combat la flotte française : l’Opération Catapult. LA flotte britannique, sous les ordres de l’amiral Somervillequi se compose de :
· 1 porte-avions : l’Ark Royal transportant 90 appareils
· 3 cuirassés : le Hood de 45.000 tonnes et armé de 8 pièces de 380mm
· le Valian et le Resolution, de 32.000 tonnes et armés de 8 pièces de 380mm
· 2 croiseurs et 11 destroyers
Elle vise la flotte basée à Mer s El-Kébir sous les ordres du vice-amiral Gensoul :
· *2 vieux cuirassés : le Bretagne et le Provence, de 23.500 tonnes chacun et armés de 8 pièces de 340 mm
· * 2 cuirassés : le Dunkerque (naviral amiral de Gensoul) et le Strasbourg, de 26.500 tonnes chacun et armés de 8 pièces de 340 mm en 2 tourelles quadruples.
· * 6 destroyers dont le Volta et le Mogador armés de 8 pièces de 138 mm et de 12 tubes lance-torpilles et Le Terrible, destroyer à l’époque le plus rapide du monde (45 nœuds)
Les quatre unités lourdes françaises sont au mouillage, poupe vers la mer et donc dans l’incapacité de se défendre, la majeure partie de leurs pièces de 340 étant situées à l’avant.
Le 3 juillet à l’aube, la flotte anglaise est en vue de la rade. Les navires ralentissent l’allure et se mettent en position. L’amiral Somerville propose alors quatre solutions à Gensoul :
· appareiller avec la flotte anglaise
· *gagner avec des équipages réduits un port non britannique
· *se rendre aux Antilles pour y être démilitarisés
· *se saborder
Il laisse à Gensoul 6 heures de réflexion. Ce dernier, précise que ses navires ne peuvent recevoir d’ordres que du gouvernement français et, constatant que l’artillerie est braquée sur la rade, informe Vichy. Il est alors un peu plus de 9h.
Vers midi et demi, la réponse arrive, sans appel : « Vous répondrez à la force par la force »
Dans le courant de l’après-midi, les britanniques font une dernière proposition : rallier les forces navales gaullistes en restant sous commandement français.
Un compromis semblait être possible mais Gensoul fut informé que des renforts faisaient route depuis Toulon et Alger.
Gensoul refuse alors l’offre britannique.
« Nous nous verrons obligés d’ouvrir le feu sur vos couleurs » déclarera alors le parlementaire envoyé par Somerville
« Faites votre devoir come je ferai le mien » sera la réponse de Gensoul
A 16h53, l’escadre anglaise ouvre le feu. Dès la troisième salve, les britanniques ont la bonne portée. Sur des cibles immobiles, c’est alors un jeu d’enfant.
Le Bretagne est le premier touché, peu derrière la cheminée, puis c’est au tour du Provence dont la plage arrière est ravagée. Enfin le Dunkerque est touché au niveau de son hangar d’hydravions. Alors que le Bretagne est à nouveau atteint, un incendie ravageant l’arrière, avant qu’une nouvelle salve ne perfore le flanc du cuirassé. Le Provence prend 2 obus sur la plage avant mais il parvient à larguer les amarres et veut prendre le large. Atteint par 2 fois consécutivement, le navire commence à couler et va s’échouer, hors de combat.
Pendant ce temps, les destroyers parviennent à passer et foncent vers la haute mer. Seul le Mogador, sa proue explosée se voit obliger d’aller s’échouer à son tour.
Le Bretagne, quant à lui, vient de recevoir plusieurs coups au but et commence à donner de la bande quand une salve du Hood l’atteint entre les deux cheminées. C’est la fin du navire.
Le Dunkerque a réussi à appareiller mais reçoit coup sur coup plusieurs salves qui l’obligent à aller s’échouer, comme le Provence.
Seul le Strasbourg parvient à passer, défonce les filets de protection et fonce rejoindre les destroyers pour rallier Toulon non sans ouvrir un feu nourri sur les navires anglais.
On dénombrera près de 1300 morts côté français. Il sera tombé sur la rade de Mers El-Kébir 210 obus de 380mm en vingt minutes !!!!
« La tristesse de cet événement n’a de cesse de hanter la Royal Navy » déclarera l’amiral Mountbatten