Ne pas confondre le sens du devoir et de l'honneur du service, ainsi que le courage personnel, avec l'esprit de caste!
Pour ceux d'entre nous qui n'ont jamais servi, comme appelé ou engagé, dans la Marine Nationale au sein de l'Equipage et/ou de la Maistrance, l'esprit de caste que j'ai évoqué est effectivement totalement incompréhensible - de mon temps, çà se résumait à la formule lapidaire "Les Aigles et les C..s!" -.
Au sein du corps de nos officiers de Marine, issus directement de l'Ecole Navale (notion essentielle!), beaucoup d'entre eux, fort heureusement, ont su démontrer leurs réelles compétences de commandement, que leurs successeurs prouvent toujours. Néanmoins, ceux qui, comme moi, s'y sont frottés au quotidien, savent, par expérience, qu'aucun "esprit de caste" similaire n'existe dans les deux autres Armes française, l'armée de Terre et de l'Air.
Au demeurant, c'est très "subtil" et "compliqué" à expliciter, sachant qu'il existe, aussi, un bon paquet d'aimables "burnes", même, parvenues aux plus hautes sphères hiérarchiques, jusqu'à celles d'officier général, qui ne doivent où n'ont du, bien souvent, leur carrière, qu'à la seule origine de leur "Diplôme", à l'issue du "Borda", et à leur carnet personnel et, bien souvent, familial de relations utiles!
Il existe un détail étonnant, au moins jusqu'à la veille de la WW2, le plus haut grade naval confié s'était borné à l'attribution des "trois étoiles", celles de "vice-amiral", l'équivalent d'un général de Corps d'armée au sein de l'Armée de Terre, sachant que, dès les premières années de la Révolution, nos législateurs s'étaient efforcés de faire coïncider les grades de la marine avec leurs équivalents terrestre.
Ce n'est que le vice-amiral Darlan, alors chef d'état-major de la Marine, nanti de ses "trois étoiles", imbu de son grade et sa fonction, qui, après le sacre du souverain britannique Georges VI, en mai 1937, où il représentait très officiellement la République Française, s'était retrouvé vexé comme un pou, après s'être vu reléguer dans les bancs du fond, dans la cathédrale de Westminster, derrière un éventail de généraux étrangers, notamment certains d'entre eux originaires d'Amérique du Sud, dont les épaulettes et les manches regorgeaient d'étoiles et de lauriers! ... et, dès lors, le très vieux travail des anciens hérauts d'armes, en charge de l'étiquette, qui ne se limitait pas aux seuls blasons nobiliaire, mais, également, de la hiérarchie militaire, l'avait expédié dans les bancs du fond!
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C'est après cet "événement" qu'on doit, par le biais du même Darlan, la création de deux grades supplémentaires, celui de vice-amiral d'escadre ( 4 étoiles) et d'amiral (5 étoiles)... ce qui, lui, avait permis (ben, tiens!) d'être, ainsi, élevé, en juin 1939, au grade d'amiral (5 étoiles) de la Flotte française, sachant qu'il n'avait jamais connu la moindre situation de combat en mer, durant la Der des Ders, mais qu'il disposait, par contre, d'un carnet très richement garni de relations politiques, disposant du plus haut niveaux décisionnaire... Amen!