Dans le cadre de son assistance militaire à l'Italie, en grande difficulté, en Libye, à dater de février 1941, le corps motorisé italo-allemand s'était retrouvé, début juillet 42, à un "jet de pierre" - tout est relatif!
- d'Alexandrie, du Delta du Nil et pas très loin du Caire. Situation qui avait très sérieusement filé les jetons aux Brits. Ils n'iront jamais plus loin que El Alamein, pour, notamment, des raisons de distances de ravitaillement, d'usure du matériel et du personnel, en sus des renforts rameutés par les Brits, sachant que, au même moment, du "côté de Berlin", on misait tout sur
Unternehmen Fall Blau, en direction du Caucase (le pétrole de Baku) et Stalingrad, "le symbole".
Nota : Désolé, mais la résolution initiale de la carte numérisée étant de 1200 pixels/pouce, j'ai été contraint de l'insérer, sur le forum, en 150 pp.
5 juillet 1942:
Je ne suis même pas certain que l'Armee-Afrika avait pris en compte l'éventualité de pénétrer dans les zones égyptiennes peuplées, le Delta est compliqué et atteindre Le Caire, par le désert, impliquait d'importantes réserves de carburant et du reste. A l'inverse, les Brits, eux, bénéficiaient de la "proximité" des voies stratégiques qu'étaient le Canal de Suez et la Mer Rouge.
Sinon, pour en revenir au thème de base, en se référant au post N°5 d'alfa 1965, le peuple égyptien - surtout ses notables! - était prêt à accueillir n'importe qui, du moment que çà pouvait foutre la m... avec l'occupant existant, que ce soit les Ottomans, les Mamelouks, formation militaire implantée, à l'origine, par ces mêmes Ottomans, les Français, les Brits, etc. Par contre, çà virait très vite vinaigre, dès que sa présence se prolongeait un peu trop à leur goût. Les Français l'avaient, eux-mêmes, constaté; l'élite égyptienne avait été, majoritairement, ravie de les voir mettre une tôle aux Mamelouks et les virer du pouvoir, puis, très vite, les Français étaient devenus encombrants! Même motif, même punition, pour les Brits!
Je suis assez d'accord avec l'intervention d'Alfred (post N°7). Pour en revenir à notre Expédition d'Egypte, en 1798, l'un des ses objectifs militaires, peut-être le principal, était d'installer une ou des bases navales, au débouché de la Mer Rouge, pour mettre la pagaille dans les voies maritimes empruntées par les marchands anglais, depuis l'Inde. A cette même époque et, même, bien après la fin de notre présence en Egypte (au sens large), en 1801, le Quai d'Orsay avait multiplié les délégations et émissaires, chargés de lécher les babouches des potentats locaux, à l'extrémité de la Péninsule Arabique, dont les rivages baignaient dans l'Océan Indien, afin d'établir des escales pour nos bâtiments. Ce n'est pas pour rien que les Brits avaient mené une expédition (réussie) pour occuper l'Ile de France (Maurice) et la Réunion (ex-Ile Bourbon), les Mascareignes françaises constituant un sérieux enquiquinement, sur la route du Cap de Bonne Espérance. A 140 ans de distance, on retrouve des priorités assez similaires dans la stratégie britannique, protéger ses routes de ravitaillement, d'autant que, en 1942, le Canal de Suez, depuis son creusement, était essentiel.
Je l'avoue sans problème, j'ai, effectivement, tendance à radoter en évoquant, ainsi, des conflits "hors d'âge", mais, en dehors du fait que l'Histoire n'est bien souvent qu'un "éternel recommencement", certaines notions stratégiques - même en prenant compte la nécessaire modernité des armées et du commerce - sont longtemps restées essentielles, comme la "Route des Indes Orientales" pour les Brits. De même que le Canal de Panama (autre idée française, à l'origine) était vital pour la marine américaine, en lui évitant le très long détour par le compliqué Cap Horn, le canal de Suez (comme Gibraltar) était une voie névralgique indispensable pour la Royal Navy et le ravitaillement, en 1941-1943, de l'armée britannique, en AFN.