alain adam a écrit:Petit complément sur les 75 utilisés en antichar .
Ils disposaient d'une plateforme Arbel Mle 1935 , leur permettant d'effectuer un changement rapide de pointage sur 360°.
Cependant, ce systeme suppose d'etre planté dans la terre et ote toute possibilité de mouvement à la piece.
Alain
C'était, de toute manière, le sort de toutes les pièces antichars tractés! D'où la mise en service, avant-guerre, de pièces antichars de 25 mm, en France, 3,7cm, en Allemagne (et ailleurs) et 45 mm, dans l'Armée Rouge, qui pesaient, toutes, moins de 500 kg, afin que leurs servants puissent les sortir, rapidement, de leurs positions, à la bricole (!) et tenter de rejoindre, le plus vite possible, leur tracteur (quand il existait!), stationné en retrait et en train de manœuvrer pour faciliter l'amarrage au crochet de remorquage! Déjà, en 1940, le 2 livres britannique, avec ses 850 kg et son affût "complexe", était à ramasse, de même que le 47 mm français, d'une tonne, en dépit de ses performances.
Les allemands, comme les Alliés ou les Russes, ne cesseront d'être confrontés, durant tout le conflit, avec la "quadrature du cercle", que constituait l'équation infernale "puissance létale/poids/mobilité" du canon antichar tracté.
Côté allemand, le 5 cm Pak 38, très vite dépassé sur le Front Est, pesait un peu plus d'une tonne, le 7,5 cm Pak 40, 1,5 tonnes, le 8,8 cm Pak 43 ou 43/41... +/- 5 tonnes! ... même motif , même punition, pour le canon antichar tracté de 17 livres britannique, avec ses 3 tonnes!
Du coup, il ne faut pas s'étonner que les allemands, par exemple, avaient renoncé à mettre en service, en dépits de ses performances, le 12,8 cm Pak 44, affligé d'un poids de l'ordre de 9/10 tonnes (!) , mais qui exigeait une demi-heure pour être mis en batterie, autant pour dégager de sa position et un tracteur semi-chenillé de classe (minimale) 12 tonnes!
Cà explique, aussi, un, la recherche constante d'une version automotrice - notamment, chez les Allemands, avec le développement des premiers Panzerjäger, dès fin 1939 - , deux, la disparition rapide, après-guerre, des canons antichars (même à longue portée!) tractés du champ de bataille.
Dans les années 1950-1970, on trouvait encore des pièces tractées en service dans des armées tiers-mondistes, à qui on avait fourgué les reliquats, mais elles avaient, déjà, disparu "corps et bien" de la dotation réglementaire des armées européennes...
... de même que le blindé "chasseur de char", dérivé, pour l'essentiel, du Sturmgeschütz allemand - dont le dernier représentant avait été, à ma connaissance, le char S suédois (
Stridsvagn 103), mis en service à la fin des années 1950 -. Désormais, le rôle antichar est réservé au char de combat et aux missiles de tous types, sol-sol et air-sol (hélicos), alors que le "règne" du canon antichar tracté, lui, n'avait guère excédé plus de 15 ans!