Pour ajouter mon avis également sur ce tread, même si j'aime pas trop les what if car les paramètres sont souvent trop nombreux et difficilement appréciables.
Mais bon, je vais me lancer aussi sur la question
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Sur le plan de l'aviation et l'aéronavale, la campagne de France n'a pas été une défaite (en tout cas, les pilotes ne l'ont pas vécus ainsi). D'ailleurs sur le plan matériel, l'aviation française s'en sort pas trop mal.
D'ailleurs, elle le démontra à plusieurs reprises
Du 3 au 10 juillet 1940, suite à Mers El Kébir, l'aviation réalisa 180 sorties de chasse (abattant 2 avions anglais et endommageant 4 autres pour aucun avion français abattu), plus de 35 missions de reconnaissance et 1 mission de bombardement (en précisant que les pilotes n'ont fait que répliquer aux attaques anglaises dans la plupart des cas, sans prendre l'initiative de l'affrontement).
Lors de l'opération Menace contre Dakar, les forces françaises loyales à Vichy ont démontré qu'elles pouvaient s'opposer à une débarquement ennemi et causer des dommages important. L'aviation au cours de ces opérations a abattu 8 swordfish, 2 skua et 1 walrus ainsi qu'endommagé 2 cuirassés britanniques et tout cela pour le prix 1 curtiss (2 curtiss et 3 Glenn Martin étant également endommagé mais trois d'entre eux sont réparables).
Mieux, suite à cela, l'aviation française mena des représailles contre Gibraltar. Le 24 septembre 59 bombardiers, escortés de 36 chasseurs, y largueront 4t de bombes. Le lendemain, c'est 3 appareils qui reviennent sur l'objectif.
En Septembre 1940, l'aviation française dispose encore de 19 unités de chasse, 23 unités de bombardement, 2 unités d'aviation d'assaut, 14 unités de reconnaissance et 9 unités d'observation. L'aéronavale française compte, quant à elle, 2 unités de chasse, 6 unités de bombardement, 4 unités de torpillage, 4 unités d'exploration et 3 unités de surveillance. On ne peut donc pas dire que l'aviation française était une force faible.
En outre, il faut également souligner qu'une grande partie de ces forces ne sont pas stationnés en métropole. Par exemple, toute l'aéronavale est en AFN, au Liban, aux Antilles ou en Indochine mis à part une unité d'exploration et 2 de torpillage. Quant à l'aviation, la métropole ne dispose que de 9 unités de chasse, 5 de bombardement, 2 d'aviations d'assaut et 3 de reconnaissance.
On peut donc dire que la plupart partie, en septembre 1940, des unités aériennes françaises ne sont déjà plus en métropole. En outre, il faut se souvenir que même nos avions les moins performants obtiennent étonnamment d'assez bon résultat. Ainsi le Bloch 152, chasseur moins bon que le Dewoitine D520, le MS 406 ou le BF109E allemand, mais au cours de la campagne de France, l'avion totalise quand même 198 victoires aériennes dont 39 probables pour la perte de 86 pilotes. En outre, il faut également dire que l'industrie française n'a pas faibli. A la fin de la campagne, il y avait 3 D520 qui sortaient par jour "bon pour la guerre" et l'armée de l'air disposait de plus de D520 à la fin de la guerre qu'au début et cela malgré les pertes.
Quand à la puissance de la flotte française, au vue des manipulations et des décisions qui ont été prises au cours du conflit, il ne fait aucun doute pour moi qu'en l'occurence elle restait une force importante dans le conflit.
D'ailleurs, n'est ce pas cette puissance et l'inquiétude de la voir basculer dans le camp adverse qui a fait intervenir les britanniques à Dakar ou Mers El Kebir.
Toutefois, il faut reconnaître qu'il est difficile d'évaluer correctement l'impact de la puissance de cette flotte et ce qu'elle aurait pu faire dans la suite du conflit si la lutte avait été poursuivi car elle n'eut jamais l'occasion de montrer réellement sa valeur (sauf dans la bataille navale mineur du conflit franco-thaïlandais au cours duquel la flotte française d'Indochine de qualité inférieur élimina 25% de la flotte thaïlandaise au cours d'un seul combat)