La tragédie de la cathédrale de San Miniato, 22 juillet 1944.
Les éléments de la 3.Panzer-Grenadier Division en repli sur la ligne Heinrich (faisant partie de la ligne Gothique ou Grüne Linie) évacuent la petite ville toscane de San Miniato. Un officier demande à l'évèque de rassembler la population sur la place de la cathédrale et de la mettre à l'abri dans la cathédrale car il risque d'y avoir des combats et les Allemands ne veulent pas que les voies de repli soient encombrées par les civils.
Effrayée, la population entre dans l'édifice religieux. Elle pense qu'elle va essuyer des représailles en raison de l'activité de bandes partisanes. Les bruits de combats se rapprochent. Vers 10h00 du matin, un obus explose à l'intérieur causant la mort de 55 civils ( la plupart des vieillards et des enfants). Les Allemands quittent San Miniato la nuit du 23 juillet en rasant une grande partie des habitations ainsi qu'une tour médiévale.
Une commission d'enquête US attribue la responsabilité du massacre aux Allemands qui auraient miné la cathédrale. Le maire rend responsable de l'évêque et l'accuse de complicité, ce qui est faux comme le démontrera une enquête ultérieure. Une seconde enquête US rend le même verdict et après la guerre, c'est au gouvernement italien à reprendre l'enquête qui commence le 21 septembre 1944.
Dans la cathédrale un élément de l'obus est retrouvé, une ogive Fuze P.D. M48, les experts la qualifiant de fabrication allemande, ce qui arrange tout le monde car l'Italie désire montrer sa coopération avec les Alliés.
En 1954, les familles des victimes veulent apposer une plaque avec le nom des victimes en attribuant le crime aux Allemands. Un historien italien, témoin du bombardement US refuse cette version et va mener une enquête en recueillant les témoignages de l'époque. L'hypothèse d'une erreur de tir alliée commence à prendre forme malgré la sortie du film des frères Taviani, la nuit de San Lorenzo mettant ce crime sur le dos des Allemands et des fascistes.
En 2001, un historien retrouve le journal de marche du 337th Field Artillery Bat. Il est mis en évidence que la batterie A « Able » a lancé 51 obus de 105 dont un a touché la cathédrale provoquant la mort des 55 civils.
Digne de don Camillo et Peppone, une seconde plaque est apposée faisant le jour sur les faits réels. Les deux plaques cohabitent mais provoquent la colère de certains habitants qui pour de basses raisons politiques continuent de soutenir la première version. Pour en finir, le maire décide de déposer les deux plaques.