Depuis la prise de la Crète (opération Mercure), les allemands possèdent un atout non négligeable dans le contrôle de la Méditerranée. Située à environs 300 kilomètre de la Libye, elle permet à la Luftwaffe d'apporter une aide considérable aux troupes de Rommel opposées à la 8° armée britannique. Elle permet également d'entraver le ravitaillement de l'ile de Malte, véritable "porte avions" naturel pour la célèbre RAF.
C'est dans le but d'aider cette dernière que l'opération Albumen va être mise sur pied.
But de l'opération
Début juin 1942, le haut commandement britannique décide d'envoyer deux convois ravitailleurs à destination de Malte.
Harpoon : 6 cargos, 1 croiseur anti-aérien, 9 destroyers, 1 dragueur de mine, 1 cuirassé, 2 portes avions, 3 croiseurs.
Vigourous : 10 cargos, 1 pétrolier, 5 croiseurs, 26 destroyers, corvettes, dragueurs de mines. Ce dernier aura de grandes chances d'être exposé aux "rapaces" venant des aérodromes de Crète et de Libye.
Afin d'augmenter ses chances de traversée, les instances de la RAF mettent sur pied une opération visant à gêner l'intervention allemande. Les bombardements effectués n'étant pas concluant, il est décidé d'envoyé une poignée d'hommes "couper les ailes des coucous allemands". Une mission taillée sur mesure pour les hommes du SAS.
Vu le faible temps impartit avant le début du raid, une équipe de 6 hommes est rapidement montée :
4 français : commandant Georges Bergé , sergent Jacques Mouhot, caporal Jack Sibard et soldat Pierre Léostic.
1 britannique : capitaine George Jellicoe
1 grec : Lieutenant Petrakis (originaire de Crète)
George Jellicoe
Georges Bergé et Jacques Mouhot
Jacques Sibard et Pierre Léostic
Kostas Petrakis
Dans le nuit du 7 au 8 juin, la petite équipe embarque à bord du Triton, vieux sous marin français vendu à l'armée grecque. Les hommes débarquent aux abords de l'île dans la nuit du 10 au 11. Le point d'insertion était prévu à 4 km de l'aérodrome. Mais le sous marin ayant largué les dinghies beaucoup trop loin du rivage, ceux ci ont dérivés beaucoup trop à l'est de l'objectif. Après une marche harassante de 25 kilomètres, l'attaque est prévue dans la nuit du 12 au 13 juin mais une série de contrariétés poussent les officiers à repousser l'opération.
La journée suivante est consacrée à l'observation de l'aérodrome.
Bergé constate que le gros des appareils est regroupé à l'extrémité sud-est de la piste mais un cantonnement proche de cette dernière contrarie les officiers.
Après de nombreuses discussions, il est décidé que l'approche final se fera par l'ouest.
Une fois la nuit tombée, les hommes s'élancent vers leur objectif. Soudain, une alarme retentit ! La RAF bombarde l'aérodrome. Cette intervention va créer une diversion inattendue pour les SAS. Profitant du tapage engendré, ils collent leurs explosifs sous les ailes des avions stationnés là et décampent aussi vite qu'ils ne sont arrivés.
Les uns après les autres, les avions sont détruits.
La petite troupe rejoint Petrakis et décide aussitôt de filer vers la côte sud, d'où ils pourront être récupérés.
Au soir du 19, les hommes, malgré une chevauché folle, sont encerclés.
Un villageois sympathisant a prévenu l'occupant de leur présence dans son village. Résistant jusqu’à épuisement des munitions, les hommes se rendent.
Bilan, 3 hommes capturés (Bergé, Sibard et Mouhot) et un mort, Léostic.
Jellicoe et Petrakis étant partis à la rencontre de l'agent radio britannique de la résistance crétoise, évitent la capture. Malgré une chasse à l'homme impressionnante (engendrant une fois de plus massacre auprès de la population), ces derniers réussiront à rejoindre Alexandrie.
On estime à 21 le nombre d'avions détruits par la petite équipe, principalement des JU 88. La mission des convois ne fut pourtant pas une réussite.
Vigourous fût obligé de rebrousser chemin tandis qu'une partie seulement de Harpoon atteignit l'île de Malte.
La mission des commandos fut quand même une réussite.
La Luftwaffe ne parvint pas à envoyer l'intégralité de ses forces présentes à la rencontre des convois et autre point important, cette action engendra un climat d'insécurité que les allemands essayeront d'atténuer en mobilisant plus de troupes afin de surveiller les aérodromes. Ces "rampants" une fois affectés à cette tâche ne seront plus disponible autre part.
Sources :
Hstoire des commandos, tome 1, Pierre Matignon, éditions Pygmalion
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_B ... _la_guerre
http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Albumen
http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_ ... %281942%29
http://deuxiemeguerremondia.forumactif. ... 0-commando
http://www.ajpn.org/auteur-Jack-Sibard-503.html
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/l ... rges-berge
http://leaustic.over-blog.com/article-14808911.html
https://alchetron.com/George-Jellicoe,- ... l-Jellicoe
http://www.francaislibres.net/liste/fic ... ndex=86789
http://www.france-libre.net/les-francai ... heraklion/