Alain,
J'ai trouvé ça sur le site :
http://sv69.e-monsite.com/pages/article ... -1942.htmlLe 4 février , la 1ère brigade lègére des Forces Françaises Libres Britanniques vient relever la 150éme brigade Britannique , à Bir-Hakeim , en Libye . Une belle page d'épopée va s'ouvrir ; rien ne le fait prévoir . Bir-Hakeim constitue alors l'aile extrême sud du dispositif Britannique Bir - Hakeim en arabe , veut dire le << puits du chien >> C'est , dans ce désert inhospitalier , là que l'on trouve tout de même , en cette saison , de maigres buissons rabougris et aussi parfois quelques parterres de fleurs multicolores et odorantes ... Du << Bir >> qui a donné son nom à l'endroit , il ne reste qu'un puits asséché , autour duquel montent la garde des vestiges écroulés d'un petit poste Italien tout juste grand comme une petite ferme de chez nous . Le terrain légèrement exhaussé par rapport à l'immensité environnante est à peine mouvementé , en dehors de deux monticules appelées les << mamelles >> qui seront utilisés comme poste d'observations par les artilleurs. Sur le sol aucune herbe ne retient le sable que le moindre souffle fait tourbillonner en hautes colonnes ocres . La couche de sable est mince et le sol extrêmement dur . Les travaux que l'on pouvait entreprendre devaient être forés à la mine. Les abris étaient précaires ... Le Général de Larminat apporta tout ses soins à l'organisation d'un système défensif très habilement conçu ... des abris furent creusés et des marais de mines déposés autour de la position lui constituant une large et solide ceinture protectrice . Pendant que s'organisait la position , sous un vent de sable presque constant , les patrouilles s'en allaient harceler l'ennemi jusque dans ses positions et sur ses arrières à 150 km de Bir-Hakeim.
Au début d'avril , le Général de Larminat passe le commandement de la brigade au Général Koenig et va s'installer à Bardia où il constitue une deuxième brigade semblable à la première.
La menace d'une attaque sur Bir-Hakeim se précise le 26 mai à la suite d'une sortie d'une colonne légère ramenant des renseignements .Rommel ayant reçu des renforts , après ses succés sur Aghebadia , Benghazi et Derna en janvier et février a repris l'offensive . Cette fois , il veut atteindre Le Caire et le canal de Suez . Ses forces s'articulent en deux colonnes , l'une avançant le long du littoral , l'autre composé de trois divisions Allemandes et deux divisions Italiennes , contournant par le sud le dispositif Britannique , pour le prendre à revers . Cette colonne est dans la région de Bir-hakeim le 27 mai , toute la nuit précédente ont été entendus des bruits de moteur et , au jour , les guetteurs signalent de nombreux mouvements de véhicule ennemis.
La garnison de Bir-Hakeim est alors à l'effectif de 3500 hommes . Elle comprend : la 1ére demi-brigade de Légion Etrangère (Colonel Amilakvari) , la 2éme demi-brigade coloniale (Colonel de Roux) avec le bataillon de marche n°2 ( Commandant Amiel) , le bataillon du Pacifique ( Lieutenant-Colonel Broche) , le 1er bataillon d'infanterie de marine ( Commandant Savey) . Sur la position , on trouve également les fusiliers marins armés pour la DCA du Commandant d'Amyot d'Inville , le 1er régiment d'artillerie ( Lieutenant-Colonel Laurent Champrosay) , la 22éme compagnie nord-africaine , des formations du génie , des transmissions , des anti-chars , de la DCA et un groupe sanitaire . Outre 63 chenillettes Bren Carrier , l'armement de la position est d'un bon niveau avec 54 canons de 75mm , 16 de 47mm et 18 de 25mm , 40 canons de DCA Bofors , des mortiers et des mitrailleuses Hotchkiss.
La bataille de Bir-Hakeim va durer quinze jours . Elle peut se diviser en quatre phases du 27 au 31 mai : attaque de la division Italienne << Ariete >>; du 31 mai au 2 juin , nos troupes amorcent une poursuite de l'ennemi ; du 2 au 10 juin , l'encerclement de Bir-Hakeim se resserre et les assauts sont répétés et les bombardements de l'aviation massifs ; dans la nuit du 2 au 10 juin , sortie de vive force à travers Ize dispositif ennemi.
Le 27 mai , à 9h00 , 70 chars Italiens (Fiat M 13) progressent le long du champ de mines de l'est face à la Légion , ouvrent le feu et foncent vers les défenses . Les pièces anti-chars entrent en action . 18 chars sautent sur des mines ou sont immobilisés par nos tirs . 30 chars surgissent soudain et sont pris à parti à partir de 400m jusque dans la position ou 6 chars sont immobilisés . A 11h30 , la division <<Ariete >> se retire ayant perdu 32 chars et abandonnant 91 prisonniers dont le Colonel commandant un régiment de chars.
Les journées des 28 et 29 mai sont marquées par quelques sorties heureuses au cours desquelles 7 automitrailleuses et 3 chars Allemands sont détruits.
Le 31 mai , le commandement allié décide de poursuivre l'ennemi , des troupes Britanniques devant nous relever . Le bataillon du Pacifique engage la poursuite en direction de l'ouest . Ce jour là , le Général de Larminat visite la position pendant que des bombardiers Allemands et des Stukas s'attaquent à la position . Le bataillon du Pacifique met en fuite à 80 km à l'ouest un détachement léger ennemi . Dans la nuit survient un contre -ordre << demeurer à Bir-Hakeim et résister sur place >>
Le 2 juin , une importante colonne ennemie est signalée au nord-est , l'attaque semble imminente . Deux officiers Italiens arrivent dans un véhicule portant un drapeau blanc demandant de capituler étant encerclé . Le Général Koenig d'un ton courtois et ferme répond qu'il n'en est pas question . Une heure plus tard commence un duel d'artillerie . Le vent de sable s'élève et la lourde attente se pousuit marquée par un bombardement aérien .
Le 3 juin , le Colonel Broche et le bataillon du Pacifique rentrent dans les lignes après quelques combats heureux ramenant ses 12 canons de 75mm . A 8h00 , deux Britanniques se présentent porteurs d'un message de Rommel dont voici la traduction : << Aux troupes de Bir-Hakeim . Toute nouvelle résistance n'aménerait qu'à verser le sang inutilement . Vous auriez le même sort que les deux brigades qui se trouvaient à Got-Ualeb et qui ont été exterminées avant-hier . Nous cesseront le combat dès que vous hisserez le drapeau blanc et viendrez vers nous en armes . <<La réponse de Koenig ne se fait pas attendre et les batteries Françaises ouvrent alors le feu sur tous les véhicules ennemis à portée.
En même temps , le général fait remettre à tous les commandants d'unités , un ordre général dont ils doivent communiquer la teneur à leurs hommes.
<< 1. Nous devons désormais nous attendre à une attaque sérieuse par tous les moyens combinés (aviation , chars , artillerie , infanterie ) ; Elle sera puissante.
2. Je renouvelle mes ordres et ma certitude que chacun fera son devoir sans faiblir , à sa place , coupé ou non des autres;
3. Notre mission est de tenir coûte que coûte jusqu'à ce que notre victoire soit définitive.
4. Bien expliquer cela à tous , gradés et hommes
5. Bonne chance à tous
Quartier général le 3 juin à 9h30 Signé : Koenig >>
Le 4 juin marque l'aggravation de la bataille aérienne ou intervient la chasse Britannique qui abat 7 Stukas . Dans la nuit , un convoi Britannique traverse les lignes et apporte des munitions et évacue les prisonniers , les Hindous d'une brigade Britannique détruite , récupérés dans le désert par nos patrouilles et les blessés.
Le 5 juin , à 4h00 du matin , un plénipotentiaire de Rommel se présente en vain à l'est peu après les canons lourds ennemis , 150mm et 210mm , entrent en action.
Le 6 juin , l'ennemi avec la 90éme division , appuyé par une intense préparation d'artillerie attaque sur la position du bataillon du Pacifique ; il est tenu en échec à 800m de la position , mais son étreinte s'est resserrée.
Le 7 juin , marque le complet investissement de Bir-Hakeim ; l'ennemi est visible sur tous les points de l'horizon . Dans la nuit , l'Aspirant Bellec , de la coloniale , en sortant de la position en voiture trouve un convoi de ravitaillement et le fait rentrer dans nos lignes . L'eau est assurée pour quelques jours et les munitions complétées.
Dans la journée du 8 juin , l'attaque ennemie se fait face au bataillon de marche n°2 . Les pionniers Allemands ouvrent un passage dans le champ de mines . La bataille dure tout le jour appuyée par des passages répétés des bombardiers Allemands . L'observatoire d'artillerie est perdu.
Le 9 juin , l'artillerie et l'aviation restent actives . Les moyens sanitaires sont détruits.
Le 10 juin , un fort brouillard gêne l'action ennemie . Mais l'assaut est cependant donné sur la position du BM.2 et du 3éme bataillon de la Légion , appuyé par une attaque d'une centaine de Stukas . Une contre - attaque avec des Bren Carrier rétablit la position . En réponse à une demande du commandement allié d'évacuer Bir-Hakeim , dont la résistance n'est plus essentielle , Koenig décide que l'opération aura lieu dans la nuit du 10 au 11 juin.
Dans la nuit , après avoir déminé un étroit couloir dans le champ de mines et fixé l'azimut , l'évacuation commence mais sous les tirs de canon et de mitrailleuses pour rejoindre des camions Anglais à 8km de Bri-Hakeim . A 4h00 du matin , les premiers éléments parviennent au point de ralliement . Le Lieutenant-Colonel Broche , les Commandants Savey et Bricogne seront tués. Toute la journée des recherches seront entreprises par les Britanniques qui récupéreront des fusiliers marins encore à 20h00 . 2620 hommes ont pu s'extraire sur 3500.
Le 11 juin les Allemands pénètrent dans Bir-Hakeim et ne découvrent que des blessés qui n'ont pu participer à la percée . Ayant retardé l'offensive de Rommel , la brigade FFL a permis le décrochage d'une partie des divisions de la VIIIéme armée Britannique , ainsi que l'aménagement de la nouvelle ligne de défense d'El Alamein qui fut le point d'arrêt de l'Africa Korps.
Les pertes Françaises furent de 140 tués , 229 blessés et 814 prisonniers presque tous blessés ; côté Allemand et Italien 3300 tués , blessés ou prisonniers , 51 chars , 49 avions abattus et plus de 100 véhicules divers détruits.
Le 12 juin , les Allemands annonçaient que , la veille , ils avaient <<pris d'assaut >> Bir-Hakeim et la radio de Berlin publiait un communiqué déclarant << Les Français , blancs et de couleurs , faits prisonniers à Bir-Hakeim , n'appartenant pas à une armée régulière , subiront les lois de la guerre et seront exécutés >> Une heure après , le général de Gaulle faisait lancer dans toutes les langues la note suivante par les ondes de la BBC << Si l'armée Allemande se déshonorait au point d'éxécutés les soldats Français faits prisonniers en combattant pour leur patrie , le Général de Gaulle fait connaître qu'à son profond regret , il se verrait obligé d'infliger le même sort aux prisonniers Allemands tombés aux mains de ses troupes >> La radio de Berlin le même jour proclamait << A propos des militaires Français qui viennent d'être pris au cours des combats de Bir-Hakeim , aucun malentendu n'est possible . Les soldats du Général de Gaulle seront traités comme des soldats >>; ils le furent.
Le Général de Gaulle avait envoyé au Général Koenig le message suivant << Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil >>
Winston Churchill dira << En retardant de 15 jours l'offensive de Rommel , les Français Libres auront contribué à sauvegarder le sort de l'Egypte et du canal de Suez>>.
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