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Rome 1943, affrontements germano-italiens

De l'assaut sur Dakar à la bataille d'El Alamein, les combats en Méditerranée. Opération Torch et la suite logique avec le débarquement en Sicile et les affrontements dans la péninsule italienne. Anzio, Monte Cassino, le Garigliano...
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Rome 1943, affrontements germano-italiens

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 11 Mai 2015, 18:00

LA DEFENSE MANQUEE DE ROME 8-10 SEPTEMBRE 1943

Dès l'annonce de l'armistice, les forces allemandes appliquent les directives du plan Achse, la neutralisation et le désarment des unités italiennes.
Du côté du Commano Supremo rien a été organisé ou prévu si ce n'est la fuite du roi, de sa suite et de Badoglio. Les troupes du Regio Esercito restent sans consignes précises.
Un mémoire OP44 (pour Ordine Publicco)rédigé par le général Roatta est censé donner les mesures à prendre en cas d'attaque, sans précisions. Si sur le papier, elles peuvent faire face aux Allemands, le manque de coordination, de moyens, d'essence, le manque d'expérience ajoutés à l'effondrement moral à l'annonce de l'armistice, elles seront mises hors d'état de nuire assez rapidement bien que certaines auront un comportement honorable au feu et dans quelques cas, mettront les Allemands en difficulté.
Les divisions italiennes sont disposées défensivement entre 8 à 40 km autour de Rome. L'accès au nord est défendu par la 10a divisione di fanteria Piave commandée par le général Ugo Tabeloni. Vers le lac de Bracciano,la 135a divisione corazzata Ariete II est aux ordres du général Raffaele Cadorna, fils du généralissime de la 1er Guerre Mondiale. La 136a divisione corazzata Centauro est l'ex-division blindée de la MVSN, la Milice, équipée à l'allemande. Les Miliciens ont échangé à contrecœur les fasci pour les stellete, les étoiles portées sur le collet par l'armée royale et symbole de la monarchie. Elle a été d'ailleurs expurgée des éléments les plus fascistes et elle a juré fidélité au roi. Elle est commandée par le général Carlo Calvi di Bergolo, gendre du roi et finira déporté en Allemagne. L'unité est positionnée à l'est de Rome, près de la via Tiburtina et de Tivoli. La divisione di fanteria Granatieri di Sardegna protège les accès au sud de la capitale le long des via Ostiense, Aurelia et Appia. Ces divisions forment le Corpo d'Armata Motorizzato du général Giacomo Carboni, chef du SIM, les services secrets militaires italiens.

Le XVII° Corpo d'Armata du général Zanghini est chargé de la défense des côtes du Latium et comprend la 103a divisione fanteria autotrasportabile Piacenza du général Carlo Rossi, positionnée vers le Lido di Ostia. Les 220a et 221a divisione costiere protègent le littoral entre Orbettello et Anzio.
La défense de la Ville Eternelle est à la charge du Corpo d'Armata di Roma du général Barbieri et comprend la 12a divisione fanteria Sassari et diverses unités rappelées à la hâte.
Au total, les forces italiennes comprennent 88137 hommes, 124 blindés, 615 pièces d'artillerie. Elles sont prises en tenaille au nord par la 3.Panzergrenadieren-Division du général Fritz Gräser, incomplète et en cours de constitution et au sud par la 2.Fallschirmjäger-division du général Walter Barenthin, transférée de Provence et positionnée à Pratica di Mare. Le commandement allemand, Oberbefehlshaber-Süd est situé près de Frascati, bombardé le 8 septembre (suite à une information donnée par les Italiens), le Feld-Marschall Kesselring et tout son état-major en sortiront indemnes.
La 3.Pz.Gr.-Div. lance le kampfgruppe Grosser sur la via Cassia mais est stoppé par les éléments blindés du régiment des Cavallegeri di Luca et les canons du 135° reggimento artiglieria, appartenant à la division blindée Ariete II. Le tenente Ettore Rosso, responsable de la défense sera décoré de la Medaglia d'Oro al Valore Militare.

A Monterotondo, siège du Commando Supremo, 800 paras allemands du II/6 .Fallschirmjäger-Regiment, ont été largués de cinquante JU-52 partis de Foggia, pour capturer l'état-major italien et son chef, le général Roatta, celui-ci ayant pris soin de s'enfuir avant l'annonce de l'armistice. Les paras sont mis en échec, leur chef, le major Gericke utilise des civils comme boucliers humains pour avancer jusqu'au château Orsini, siège de l'état-major du Regio Esercito. Ils essuient de lourdes pertes, 135 tués et s'enferment dans le château, encerclés par un bataillon de la division Piave.* Il y aura un autre largage de paras sur l’île d'Elbe par le II/7. FJ-Reg. Le 17 septembre 1943.
Mais partout, la confusion règne. Les officiers sans consignes, ne savent pas quelle attitude tenir face aux Allemands. Des trêves locales sont instituées, puis bafouées. Les soldats italiens, inexpérimentés sont désarmés par les paras. Le général Caracciolo, chef de la Va Armata, prend lui-même un fusil et fait le coup de feu à Orte, mais peu à peu, les positions sont prises par la 3.Pz.Gr.-Div. Le général Cadorna, chef de la division blindée Ariete II obtient l'autorisation de décrocher du lac de Bracciano pour rejoindre Tivoli. Il a perdu la moitié de ses effectifs, évanouis dans la nature. Les hommes, lassés de mener une lutte inutile, préfèrent retourner dans leurs foyers.

Au sud de Rome, les premiers paras apparaissent aux avant-postes, près de la Magliana. Ils réussissent avec ruse, en utilisant des drapeaux blancs à neutraliser les sentinelles italiennes et le pont de la Magliana fait l'objet d'âpres combats, perdu puis repris. Le dépôt de carburant de Mezzocamino tombe aux mains du kampfgruppe Kroh aux premières lueurs du 9 septembre. Les paras convergent par le sud vers la porte San-Paolo. Les Grantieri di Sardegna tentent un baroud d'honneur, utilisant des tramways renversés. Le tenente Odelscachi, descendant d'une haute-lignée aristocratique galvanise la résistance. Des civils armés viennent à l'aide des Granatieri, l'un d'eux, Raffaele Persichetti, membre du Parti d'Action, enseignant en histoire de l'art et blessé de guerre, est tué d'une balle à la tête. Une rue porte son nom près de la Porta San Paolo. D'autres hommes politiques participent à la défense, comme Sandro Pertini, le futur chef d'Etat ou Emilio Lussu, auteur d'Un Anno sull'Altipiano repris au cinéma par Francesco Rosi sous le titre « Les Hommes contre ». La résistance se termine à 16h00, devant la situation désespérée, le général Calvi di Bergolo et Carboni envoient le lieutenant-colonel Giaccone, signer un nouvel armistice auprès de Kesselring. Ces deux généraux ont estimé indigne d'y apposer leur propre signature.

La bataille pour Rome a coûté 414 militaires et 156 civils. Les Allemands déplorent 159 tués et 540 blessés. Ce 9 septembre, les mouvements politiques antifascistes créent le CLN regroupant les socialistes, communistes, démo-chrétiens, libéraux et le Parti d'Action. Ivanoe Bonomi en prend la tête.
Fichiers joints
Granatieri_a_Porta_san_Paolo_1943.jpg
Granatieri di Sardegna lors des combats de la Porta San Paolo
Granatieri_a_Porta_san_Paolo_1943.jpg (94.5 Kio) Vu 860 fois
mortefugazza.jpg
La mort du capitaine Romolo Fugazza, commandant un peloton de semoventi 75/18 du régiment des Lancieri di Montebello (RECo) à la Porta San-Paolo
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Re: Rome 1943, affrontements germano-italiens

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 11 Mai 2015, 18:23

A signaler que les Italiens signent leur second armistice, le premier signé par le général Castellano sous une toile de tente à Cassablie, appelé armistice court, le 3 septembre.
L'autre, le 10 septembre est signé avec les Allemands, aucun officier supérieur italien n'a voulu le parafer ce sera un simple lieutenant-colonel (Giaccone) qui le fera auprès du général Westphal, aide-de-camp de Kesselring. Jodl dira : l'armée italienne a cessé d'exister....
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