Je viens de trouver ceci :
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.........Le 5 mai, après deux jours de repos, les reconnaissances ont lieu pour relever la 5e division écossaise sur les positions du djebel Garci et de Takrouna, à l’ouest d’Enfidaville : la Légion face au Garci, les coloniaux à Takrouna. Les combats en Tunisie touchent à leur fin, mais l’ennemi résiste avec l’acharnement de la déception et de la colère dans le réduit du djebel Zaghouan. Devant nous, nous retrouvons nos vieux adversaires italiens des divisions Ariete et Trieste, et allemands de la 90e division légère, avec qui bien souvent nous nous sommes mesurés au Western Désert.
Le point fort immédiat de la résistance est l’éperon cahotique des Djebillat qui, terminant le massif du Zaghouan, au sud-est, par le roc de Takrouna, près d’Enfidaville, s’enfonce comme une épine dans la position amie. Les Écossais s’y sont épuisés, réussissant pourtant à occuper le village de Takrouna, haut bâti sur le roc; il est tout juste accessible par le nord, en falaises à pic d’une cinquantaine de mètres sur les autres faces.
......................et bientôt je vois, se déroulant à perte de vue, une immense colonne de troupe et de véhicules avancer lentement en tête, une rutilante voiture noire et nickel. Ma Jeep, au milieu du chemin, stoppe ce convoi; dans la somptueuse Lancia quelqu’un palabre avec Piozin, il hésite et enfin descend de voiture, vient au devant de ma modeste Jeep, et salue : «général de corps d’armée Orlando». Malgré moi, un petit sentiment de fierté me contracte le gosier; je marque un léger temps avant de sauter à terre. L’Italien est bien sanglé dans un uniforme noir, sa casquette est dorée, son col blanc, ses bottes vernies, je suis en short, le col ouvert, mais je suis le vainqueur. Je salue alors et lui dit : «Finita la comedia». Et, de mon geste le plus engageant, je lui montre la direction de la captivité.
............Rien que le B.M.5 avait sous sa garde quatre cages, trois d’Italiens, une d’Allemands; cela faisait dans les 1.200 encagés. Le général Orlando avait droit à une villa personnelle. Les Allemands restaient arrogants et disciplinés, ne croyant nullement à leur défaite prochaine, ils enrageaient d’être gardés par nos braves noirs, qui de leur côté ne leur passaient aucune fantaisie; les Italiens, eux, avaient compris et n’aspiraient qu’à leur pain quotidien.
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http://www.francelibre.net/temoignages_ ... unisie.htm
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cordialement