Post Numéro: 9 de Gennaker 09 Nov 2013, 23:06
Paratroop Task Force
L'ensemble de l'opération aéroportée pour Torch est gérée par une Paratroop Task Force qui, en plus du 2/503rd, comprend la flotte de C-47 nécessaire à l'aventure.
C'est le colonel William C Bentley, officier de l'Air Force très expérimenté qui en prend le commandement. Le troop Carrier choisit est peut-être le plus expérimenté à l'époque ; il s'agitdu 60 Troop Carrier Group du Lt Colonel Thomas J Schofield. Le 60TCG constitue avec le 62nd et 64th TCG, le 51st Troop Carrier Wing, sous commandement de la 12th Air Force.
Le 60th TCG est le groupe avec le plus grand nombre de pilotes expérimentés ; 18 ont en effet plus de 1 000 heures de vol. Mais à part un, tous ses navigateurs sortent de l'école. Comme dit plus haut, les C-47 ont dû être équipé spécialement pour cette mission, la plus longue jamais accomplie à cette époque. Deux réservoirs de 50 gallons chacun ont ainsi été placés dans les habitacles, des feux bleus au bout des ailes, et des cache pot ont été fixés sur les moteurs. mais tous les équipements d'aide à la navigation commandés aux USA n'ont jamais été livrés. Seuls 11 des 39 Skytrain ont reçu des instruments de navigation… Britanniques que les pilotes ne connaissent pas! C'est le Colonel Bentley himself qui commande l'avion de tête de la flotte, avec à son bord Raff et … Yarborough, qui, en tant que "Airborne advisor" a défini le plan d'attaque et décidé d'assumer au premier rang son propre plan… Les 39 C-47 devaient voler en colonne par deux, traverser le golfe de Gascogne à 500 pieds d'altitude, puis grimper à 8 000 pieds pour survoler l'Espagne, en passant au-dessus de Madrid, violant ainsi l'espace aérien espagnol, pays libre avec de fortes sympathies allemandes.
Le vol :
A 21 heures 05, ce 7 novembre 1942, le premier avion de la Parachute Task Force, piloté par le Colonel William C Bentley, CO de la Task Force, décolle de Predannack, à la pointe de la Cornouaille anglaise. Edson Raff, boss du 2/503rd, qui a été rebaptisé 2/509th quelques jours plus tôt, le 2 novembre, sans que les troopers en aient été informés (Un nouveau 2/503rd a été formé à partir du 501st PIB à Panama pour compléter le 503rd PIR en partance pour l'Australie) embarque avec le Major John "Ober" Oberdorf dans l'avion N°2 de ce flight. Les troopers ont reçu deux jours de rations Ks, et un jour de munitions. Des drapeaux d'invasion de 6 pouces par 6 pouces leur sont distribués. W P Yarborough embarque dans un autre avion, avec le boss du 60th TCG, Tom Schofield depuis Saint Eval, Flight B comprenant 19 avions. Le chirurgien du bataillon, le légendaire Doc Alden est… jumpmaster de l'avion N°6, D Company. Parmi les autres jumpmasters, on retrouve les Charles Howland, Dave Kunkle, Edmund Tomasik, John Berry ou Fred Perry…des tauliers!!! Le Capitaine Robert A Barrere pilote le C-47 N° 17805 du 10th Squadron, 60th TCG. Il doit décoller de Prédannack avec le Flight A. Au démarrage, il réalise que toutes ses batteries sont à plat. Il démarre à la manivelle son premier moteur, qui lui donne assez de "jus" pour lancer le second. Les deux Flights de se rassemblent au dessus de Portreath à 21 heures 45 et mettent cap à l'ouest. Arrivés au dessus des îles Scilly, ils piquent résolument plein sud vers le golfe de Gascogne. 39 officiers et 492 Enlisted Men sont en route pour le premier saut de combat de la toute jeune US Airborne. (Je sais! ça ne fait pas 556, le nombre de troopers total retenu par l'Histoire…. mais les sources diffèrent!!) Pour donner le change aux radars allemands, une escadrille de Beaufighters de la RAF part bombarder Brest. Tous feux éteints, et observant un strict silence radio, les 39 Skytrains volent à 198 milles à l'heure vers l'Espagne. Le vol vers les aérodromes d'Oran doit durer près de 8 heures. A bord, les troopers s'enroulent dans leurs couvertures car à 8 000 pieds, la température chute vertigineusement. Dans l'avion de Yarborough, le Staff Sergeant Alain Joseph, "Mister Five by Five" ronfle sourdement, puis commence à parler dans son sommeil. Les navigateurs s'épuisent sur leurs cartes. Ils tentent de vérifier par l'astrodome de l'avion leur position par rapport aux étoiles. Arrivés aux dessus de l'Espagne, un violent vent d'est pousse les avions vers l'ouest. Le brouillard et les orages achèvent de compliquer la tâche des pilotes ; bientôt, toute la flotte est dispersée…
Le début du SNAFU (Situation Normal All Fouled UP)
C'est à partir du survol de Madrid que les problèmes commencent véritablement pour le 2/503rd récemment renommé 2/509th ; les montagnes au sud de Madrid culminent à plus de 9 000 pieds, et de nombreux pilotes grimpent à l'approche de la capital espagnol. Ils sont alors pris dans un violent vent d'est qui les pousse inexorablement à l'ouest de la route. A l'approche de Gibraltar, certains C-47 essuient même… des tirs de DCA…
Dand le même temps à Alger, Eisenhower est trè sperturbé par la décision des autorités Françaises en Algérie de résister à l'invasion Alliée. Il sait que le 2/503rd a décollé après avoir reçu le mot code "Advance Alexis", signifiant que c'est le "Peace Plan" qui est activé, et que les troopers doivent se poser tranquillement à la Senia et Tafaraoui, certains d'y être accueillis à bras ouverts. Depuis 5 heures du matin, le bateau de la British Navy, HMS Alynbank émet sur 440 KC le contre ordre, "Play ball". Mais il ne reçoit aucun accusé de réception, les navigateurs étant branché sur 460 kylocycles.
Lorsque le jour se lève sur cet historique 8 novembre 1942, les premiers C-47 sont en vue d'un longue ande de terre brune ; l'Afrique. Yarborough dans l'avion N°2 ou Raff dans le N° regarde par les hublots. Raff ne compte que 6 avions autour de lui…. la flotte des 39 C-47 est en réalité éparpillée sur toute la largeur du Marco occidental. Doc Alden ne compte que 5 avions dans son champ de vision. Il commence à se demander si le nom de son C-47, "Shark Bait", appât à requin, n'est pas prédestiné…
Il est près de 6 heures du matin ; quelque part dans le désert Algérien près d'Oran, le Lieutenant Hapgood détruit son émetteur Eureka et disparait dans le désert vêtu d'un burnous.
A bord des C-47, la tension monte, au fur et à mesure où les jauges d'essence flirtent avec le zéro.
Capt. Joe Beck qui pilotait un des C-47 transportant les troopers du 2/509 raconte qu'en arrivant vers Tarafaoui lors du premier passage et avant que la flack Française ne le décourage d'attérir, il a été "escorté" par un chasseur Français qui a tiré des coups de semonce mais selon lui sans chercher à l'abattre. Joe a tiré une fusée de détresse et le chasseur l'a accompagné un moment avant de disparaitre...
14 avions longent la côte depuis le Maroc et approchent de La Sénia. ils commencent leur manoeuvre d'atterrissage quand la DCA ouvre le feu. Ils font demi tour, et, à sec de carburant, se posent sur une longue bande d'un lac de sel appelé Sebkra d'Orant. Yarborough et l'avion N° sont toujours plus à l'ouest, au dessus du Maroc espagnol. Il voit deux C-47 attérir en iurgencer, à sec de carburant. Les avions sont vite entourés de formes à cheval. Yarborough décide de suivre le littoral vers Oran. Il survole la Sebkra d'Orant et aperçoit une dizaine d'avions. Il choisit à son tour d'attérir là, se doutant qu'il se passe quelque chose d'anormal à Tafaraoui. Il est 8 heures 10 et Raff aperçoit à son tour les C-47 parqué sur le lac salé. Il reçoit un message du Colonel Bentley qui vient à son tour d'attérir ; une colonne blindée approche, et il faut l'intercepter. Raff ordonne à ses hommes de se préparée à sauter. Il sait sues les 5 autres C_47 qui le suivent l'imiteront. Une DZ est choisie et Raff se jette dans le vide, suivi comme à l'entrainement par les 13 hommes de son stick. Quelques oscillations… et Raff s'écrase contre un rocher. About se souffle, et certain de s'être brisé les côtes, il voit un de ses troopers s'approcher nonchalamment pour lui annoncer que les colonne de chars en approche est… américaine...
En tout, 8 C-47 sur 39 manquait à l'appel sur la Sebkra d'Oran, soit près de 20% de l'effectif du bataillon. Qiatre Skytrains, à sec de c arborant, avait atterri au Maroc Espagnol. Les espingouins les ont brièvement retenu prisonnier, avant de les relâcher, mais on néanmoins conservé 3 C-47. Le pilote de l'un des 4 avions, après avoir demandé aux troopers de descendre, avait réussi à redécoller et à rejoindre Oran. Le Major Clarence J Calligan pilotait un des 8 avions manquant. En approchant la côte algérienne, il avait d'abord essuyé des tirs de Flak. Puis, ce sont des chasseurs français qui lui tirèrent dessus, avant de rompre l'en,gaiement à la vue de Spitfireds alliés. Il fut le premier à atterri sur la Sebkra. Mais quand les troopers qu'il transportait commencèrent à creuser leurs fowholes, ils furent pris à parti pâr des snipers depuis les collines. Deux avions durent attérir au Maroc Français. L'un d'eux, et ses 14 troopers emmenés par le Sergent Lloyd K Bjelland attérit au delà du massif de l'Atlas, en plein désert, devant un fort français à Ksar es Souk. Encerclé par l'équivalent d'une compagnie de la Légion Etrangère, les troopers et l'équipage se rendirent. Ils partagèrent durant 2 jours la vie de la garnison, échangeant cigarette américaine contre un plat jugé délicieux, le couscous! Lorsque le 10 novembre, l'amiral Darlan ordonna à toutes les forces françaises de cesser toute résistance, les Légionnaires déterrèrent un bidon de 100 gallons d'essence, et le C 47 chalk N° 4 put redécoller pour Oran.
Au soir du 8 novembre 1942, la situation du 2/509th (nouvelle désignation du 2/503rd PIR depuis le 2 novembre) est des plus confuse. La première et plus longue opération aéroportée américaine est en quelques heures devenue un SNAFU complet. Sur les 39 sticks du bataillon, seuls 6, dont celui de son CO Ed Raff ont effectivement sauté, à plus de 60 km de leur objectif, les aérodromes de la Senia et Tafaraoui. Blessé aux côtes lors du saut et crachant le sang, Raff ordonne à ce qui lui reste de son bataillon (8 avions sont manquants), de rejoindre à marche forcée Tafaraoui. Yarborough, observateur de Mark Clark le persuade de tenter de rallier Tafaraoui pris par les forces US terrestres en siphonnant ce qui reste de carburant dans les C-47 pour alimenter 3 avions. La compagnie E du Capatain John Berry ainsi que quelques membres de la HQ company s'entassent dans les 3 avions. Ils sont mitraillés dès le décollage par la chasse française. Les avions sont déchiquetés et le 2/509th connait ses premiers KIA et WIA. Raff poursuit pendant ce temps sa route à pieds vers Tafaraoui. Raff a pu obtenir une jeep de la colonne de tanks US qu'il avait pris pour ennemie. Les blindés du Lt Colonel Johny Waters, un pote de Raff, s'est emparé de Tafaraoui que les Potez français couverts par les Dewoitine 520 bombardent allègrement. Toute la journée du 8 et une partie du 9, Raff progresse péniblement vers l'aérodrome. Son XO Doyle Yardley réquisitionne un bus. Les hommes du 2/509th sont escortés par des ribambelles d'arabes qui cherchent à échanger (ou voler) n'importe quel objet US. les caleçons longs que les troopers portaient lors du vol ont un succès fou…
Penda,nt ce temps, Yarborough a pu réunir 61 hommes à peu près valide bien qu'épuisés, survivant du mitraillage français. Il entreprend à son tour la longue marche pour rejoindre Raff, à travers ce lac sale appelé Sebkra d'Orant. Sous la croûte de sel se trouve en réalité une boue épaisse et gluante qui rend chaque pas terriblement pénible.
Demeuré avec les blessé, un certain Captain Carlos "Doc" Coulidge Alden, Mister Cool himself, va débuter la construction de sa légende. Une fois assurée que les blessés, à l'ombre des carcasses des C-47, sont au mieux considérant la situation, notre bonhomme piaffe d'impatience. Il entreprend une nouvelle fois de sonder tous les réservoirs prétendument vides des C-47, et parvient à siphonner quelques litres. Il les verse dans son C-47 "Shark Bait", et s'installe, jambes dans le vide à la portière tandis que l'équipage décolle. Une demi heure plus tard, sous les tirs de l'artillerie française planquée dans les collines, "Shark Bait" et Doc Alden attérissent sur Tafaraoui. Il est près de 20 heures ce 8 novembre 42, et au moins un para du 2/509th a atteint l'objectif… Alden pourra dès les premières heures le lendemain, "libérer" 4 camions et aller récupérer ses blessés sur la Sebkra...