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4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

De l'assaut sur Dakar à la bataille d'El Alamein, les combats en Méditerranée. Opération Torch et la suite logique avec le débarquement en Sicile et les affrontements dans la péninsule italienne. Anzio, Monte Cassino, le Garigliano...
MODÉRATEURS : Gherla,alfa1965

4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 04 Juin 2013, 19:25

4 juin 1944 - "It's a long way to Rome...", disaient les affiches de la propagande allemande sur les murs de l'Europe occupée, à la fin de l'hiver 1944. Un escargot aux couleurs anglaises et américaines remontait la côte tyrrhénienne d'une Italie stylisée. Un graphique indiquait que du 6 septembre 1943 au 1er avril 1944, les forces alliées avaient progressé vers Rome deux fois plus lentement que le gastéropode (80 centimètres à la minute).


Ce que cette ironie avait de fondé touchait-il les Européens ? Pensaient-ils que l'Italie pouvait être un théâtre d'opérations décisif, si loin de Berlin

? Qui affirmerait aujourd'hui, en réveillant son souvenir, que la conquête de Rome s'annonçait au printemps 1944 comme une date-clé de la guerre ? Si depuis vingt-sept siècles Rome a été la capitale le plus souvent convoitée par un vainqueur qualifié de ce fait de "barbare", la conquête du 4 juin 1944 a exigé des armées, des moyens et des délais sans commune mesure avec aucune des conquêtes antérieures : environ huit cent mille hommes des deux cotés s'affrontant pendant dix mois sur toute la largeur de la péninsule.


Combattants qui ne se battent pas chez eux et ne savent de Rome qu'un mythe plus ou moins clair.


Churchill avait déclaré à la conférence de Téhéran "Qui tient Rome tient en main les titres de propriété de l'Italie."Il visait, on ne peut plus clairement, le contrôle politique de la Péninsule remise sous le pouvoir d'un régime antifasciste, dans la vielle ligne de pensée qui faisait de l'Italie un discret protectorat britannique.
Vouloir Rome, c'était aussi pour Churchill en faire le gage symbolique de sa stratégie méditerranéenne : elle supposait que la conquête de l'Italie déboucherait vers Vienne et Prague, visant le cœur de l'Europe centrale avant les armées soviétiques.
Roosevelt, approuvé par Staline, y opposa son dessein : le "second front"serait ouvert au nord de l'Europe, sur la route la plus directe vers Berlin. Le projet Overlord.
La stabilisation du front allié au nord de Naples, à l'automne 1943, coïncida avec (et peut-être provoqua) le relatif repli de Churchill, effectuant à cette époque, à Moscou, le partage des zones d'influence dans le Sud-Est européen. Staline reconnaissait l'Italie aux Occidentaux. Rome prise ou non, ce théâtre d'opérations n'intéressait pas plus Staline que de Gaulle pour des raisons différentes, ils insistaient tous deux sur le débarquement en France.
Pour Eisenhower, commandant en chef allié, ce front n'eut, très tôt qu'un rôle : fixer le maximum de troupes du Reich. Comme pour Kesselring, commandant les forces allemandes, qui de novembre jusqu'au milieu de mai 1944, bloqua sur place les Alliées.
Rome n'était plus au printemps 1944 qu'un nœud de communications vital pour la retraite allemande, et dont Kesselring faisait payer très cher l'accès aux Alliées. Il fallut quatre assauts et beaucoup de bombardements pour venir à bout du Mont Cassin.
Entre les Abruzzes et la mer, la Ve armée américaine, commandé par le général Mark Clark, déployait treize divisions (sept américaines, deux anglaises, quatre françaises). L'offensive commença le 11 mai. La marche sur Rome, qui dura trois semaines, au rythme qu'imposaient les résistances des verrous allemands, fut possible après que le corps de montagne français eut crevé le front allemand.
Dans la journée du 4 juin, avec un certaine confusion, les détachements alliées entraient dans la ville, des commandos canadiens et américains occupant immédiatement les ponts. Les colonnes de la Wehrmacht se repliaient, fourbues, dans un ordre relatif, sans nulle part chercher à prolonger les résistances.


Contournant Rome par l'est et le nord, en franchissant le Tibre, le général de Monsabert, avec sa 3e division de tirailleurs algériens, venait s'installer au débouché de la Nomentana, sur le Monte Sacro. Le 5, Clark put faire son entrée solennelle à Rome, ce trophée incomparable pour un général.
Du coté des Français, l'objectif Rome n'avait eu d'autre intérêt que de permettre leur rentrée dans la guerre sur une grande échelle. Ils n'en demeuraient pas moins en position subalterne. L'essentiel, pour le gouvernement d'Alger, allait se jouer en France, où les divisions françaises d'Italie allaient débarquer avec les Américains.


Juin et les autres chefs alliés en Italie s'entêtèrent : la prise de Rome leur semblait l' "occasion exceptionnelle"pour bousculer sans désemparer les troupes allemandes en déroute et foncer vers les Alpes en vue de cette "invasion danubienne"qui renouvellerait les grandes campagnes de Napoléon.

Maître de la décision, le comité des chefs d'état-major alliés la renvoya au début de juillet, laissant à Kesselring le temps de rétablir sa situation sur les Appenins. Finalement, l'insistance d'Eisenhower l'emporta : le débarquement prévu en Provence aurait lieu le 15 août, pour lui donner le port en eau profonde dont il avait besoin dans son offensive à l'ouest de l'Allemagne.


A Rome l'occupation allemande, commencée le 8 septembre 1943, s'était faite très pesante avec l'aide de la police fasciste. L'attentat de la via Rasella, en mars 1944 provoqué par les "groupes d'action partisans", avait déclenché le massacre des trois cent trente-cinq otages des Fosses Ardéatines. Ravagée autant par la famine que par le marché noir, la communauté des Romains était éclatée, déplacée à l'intérieur même de l'enceinte. Quatre mille juifs étaient cachés dans les couvents et institutions religieuses. Les opposants politiques au fascisme ne dormaient pas chez eux. Les principaux dirigeants des partis d'avant 1922 formaient le Comité de libération nationale, réfugié à Saint-Jean de Latran, sous la protection du pape, à trois cents mètres des cellules de la Gestapo, via Tasso.


Représentaient-il vraiment le destin de l'Italie ? La légalité, en cet instant, était à Bari entre les mains du roi Victor-Emmanuel III et du cabinet Badoglio, réformé en avril. L'Italie résistante était dans le nord, à Milan, à Turin, dans les vallées des Alpes, où les maquis, surgis des formations militaires démobilisées, avaient tenu tout l'hiver. La prise de Rome marqua pour les Italiens le moment où glissa le fondement même du pouvoir. Victor-Emmanuel III, tenant sa promesse, céda le sien le 5 juin à son fils, le prince de Piémont devenu lieutenant-général du royaume. Le cabinet Badoglio, remanié en avril pour incorporer tous les partis, était responsable devant lui.


Mais le 8 juin dans un petit salon du Grand Hôtel, le Comité de libération nationale se constitua en gouvernement : le conservateur Ivanoe Bonomi en fut le chef. Y figuraient notamment Croce, De Gasperi, Saragat, Togliatti. Pas question de proclamer la République : les forces alliées avaient consigne de réprimer par la force une telle tentation.

Umberto, à l'étonnement d'une partie des membres du CLN, accepta ce transfert de Badoglio à Bonomi, consentant en fait aux dirigeants du CLN un rôle qui amputait les pouvoirs constitutionnels du souverain. Le processus s'amorça ainsi, qui conduira à la République deux ans plus tard.
Cette transition paisible tout comme l'absence de soulèvement des partisans dans Rome occupée furent très largement dues à la stratégie de Palmiro Togliatti, secrétaire général du parti communiste.

Son retour en Italie, le 27 mars, son affirmation d'un soutien total à la monarchie et au cabinet Badoglio, ses consignes de prévention contre toute illusion révolutionnaire et républicaine nourrie par les partisans du Nord, relevaient d'un marchandage global négocié, sur l'initiative italienne, avec l'URSS.


Reste la Rome de Pie XII, celle qui s'arrête ou commence à la démarcation symbolique des dalles de grès sur la place Saint-Pierre.

Depuis des mois, le pape a mené une bataille diplomatique pour obtenir que Rome soit proclamée "ville ouverte", que les forces allemandes n'y stationnent pas, que les Alliés ne bombardent pas.

De fait, si un tel statut n'a jamais été réalisé, les belligérants ont pris des ménagements. Le 2 juin au soir, quand il a encore le choix entre le repli ou l'accrochage dans Rome, Kesselring, faute d'un accord avec les Alliés par l'entremise du Vatican pour maintenir la ville hors de la zone des combats, décide l'évacuation.


JACQUES NOBECOURT
Le Monde du 10 juin 1984


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Tirailleurs marocains (fantassins de l'armee coloniale francaise) defilent devant le monument de Victor-Emmanuel a Rome, en juin 1944 pendant la campagne d'Italie du corps expeditionnaire francais


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A VOIR :

http://www.1dfl.fr/en-route-avec-la-dfl/44-italie/

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A visiter :
[url]
http://www.paradoxplace.com/Books/Monta ... 0Italy.htm
[/url]

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Se préparant à défiler victorieusement dans Rome libérée le 4 Juin 1944 par les Alliés, ce tirailleur a épinglé l'insigne de la 3ème Division d'Infanterie Algérienne sur sa poche de poitrine.

Nature morte : Italie 1944 :

Sur fond de blouson popeline américain plus communément appellé tanker jacket patché 509TH et 5ème armée américaine
Italian Phrase Book : Manuel de conversation rapide en italien distribué aux soldats américains
Ecusson de fabrication américaine du corps expeditionnaire français en Italie
Ecusson de fabrication locale italienne de la 3rd infantry division US
Photos souvenir de Rome

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http://www.histoireconstitution44.com/4-5-juin-1944-les-allies-entrent-dans-rome-3241270.html


 

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 05 Juin 2013, 00:32

Le roi avait abandonné Rome, l'armée et les Italiens, avec à ses basques Badoglio. Umberto, le prince avait même un moment voulu retourner sur ses pas et rejoindre Rome où les troupes italiennes et la population luttaient contre les Allemands.
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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 05 Juin 2013, 00:39

J'ai relevé cette phrase :
Cette transition paisible tout comme l'absence de soulèvement des partisans dans Rome occupée furent très largement dues à la stratégie de Palmiro Togliatti, secrétaire général du parti communiste
la violente réaction allemande lors de l'attentat via Rasella et les meurtres commis aux fosses Ardéatines le surlendemain rafraichirent un peu les partisans (on les appelle GAP, gruppi azione partiggiane, d'obédience communiste). Et la résistance militaire put être décapitée car la plupart des chefs militaires firent les frais des représailles de la via Rasella. Ainsi, les communistes se débarrassaient des militaires (monarchistes)alliés encombrants. Le SD de Kappler faisait régner la terreur.
Pour l'attentat via Rasella et les fosses Ardéatines :
viewtopic.php?f=24&t=34089&p=430383&hilit=Rasella#p430053
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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 05 Juin 2013, 11:18

Pourquoi ne pas rendre un hommage mérité aux hommes du général JUIN ?
merci de changer le titre en "les Français entrent dans Rome" !
cdt fanacyr

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 05 Juin 2013, 15:32

fanacyr a écrit:Pourquoi ne pas rendre un hommage mérité aux hommes du général JUIN ?
merci de changer le titre en "les Français entrent dans Rome" !
cdt fanacyr

Vous remarquerez que sur une des photos je pose en tirailleur du CEF lors du défilé de Rome . De plus j'ai poste des photos du CEF sur ce sujet . Merci d'en prendre compte et de ne pas faire de jugement hâtif quant à un :" oubli :" de la participation française .


 

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de fanacyr  Nouveau message 06 Juin 2013, 12:59

Il ne s'agit pas d'oublier mais de préciser que les hommes du CEF sont entrés les premiers dans Rome !

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 06 Juin 2013, 13:45

Point la peine de s'emporter nous sommes sur ce forum pour partager et transmettre notre passion commune et temoigner du respect envers ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale :)

Le 5 juin 1944, Rome est atteinte et le général Clark aura l'élégance de demander au général Juin d' être à ses côtés lors du défilé triomphal dans la capitale italienne afin de partager avec lui les vivats de la foule.

Dès son arrivée, le general juin avait dû lutter pour ne pas être considéré comme une troupe d’appoint et faire admettre le C.E.F. comme unité d’opération autonome, avec un secteur déterminé et un commandement ne relevant que du commandant en chef. Il emporte toutes les positions allemandes autour du Belvédère et le 11 mai 1944 enfonce le dispositif ennemi du Garigliano et marche triomphalement sur Rome où il laissera les troupes américaines entrer avant lui, les Anglais n’arrivant que le 5 juin.

source :

http://rhin-et-danube.fr/wordpress/?p=237


 

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de alfa1965  Nouveau message 06 Juin 2013, 16:23

Le dbarquement a occulté la prise d'une capitale de l'Axe.
Siamo 30 d'una sorte, 31 con la morte. Tutti tornano o nessuno. Gabriele d'Annunzio, Canzone del Quarnaro.

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de fredhongrie  Nouveau message 06 Juin 2013, 16:31

Tirailleurs marocains (fantassins de l'armee coloniale francaise) , petite erreur, les tirailleurs marocains ne relevaient pas de l'Armée Coloniale mais de l'Armée d'Afrique... :cheers:
BZOO
Fred

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Re: 4-5 juin 1944 : Les Alliés entrent dans Rome

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Mahfoud06  Nouveau message 06 Juin 2013, 17:39

Oui :) c est une erreur de la légende d'origine :) http://www.histoireconstitution44.com/l ... 13806.html


 

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