Post Numéro: 25 de Niki08 26 Nov 2020, 19:41
Je ne suis pas arrivé à restituer la mise en forme word (couleurs, gras, indentation, italique, taille de police, ...), donc, vous m'excuserez, mais mon texte est "brut de fonderie", et sans photos d'illustration (version 4 du doc complet à suivre d'ici fin d'année).
C'est vraiment dommage, c'est bien plus pénible à lire, sans les couleurs, alinéas et autres....
Source : Yves Gras / "La 1ère DFL".
Merci de me signaler des erreurs possibles, maladresses dans les formules, ou des faits qui vous semblent "étranges", je vérifierai.
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A la suite de la bataille de Bir Hakeim (Juin 1942), le BP1 et le BIM de la 1ère BFL ont fusionné en BIMP (cf lexique). Par ailleurs, le BM2, en reconstitution, a été remplacé par le 1er BLE (Commandant de Bollardière, futur Général, qui se démarquera lors de la guerre d’Algérie), issu de la 2ème BFL.
Durant la nuit du 23 au 24 Oct 1942, pendant que le BIMP se poste en réserve, deux bataillons de la légion étrangère (1er et 2ème BLE / 13ème DBLE / 1ère BFL), transportés par camions et Bren carriers, eux-mêmes appuyés par une compagnie de tanks Crusader (« 1ère Compagnie de chars de la France libre ») et des canons de 75 mm portés (colonne volante ‘flying free french column’), montent à l’assaut du plateau Naqb Rala jouxtant le piton de Qaret el Himeimat (12) tenu par 400 Italiens d’un de ses meilleurs bataillons : le 5o Battaglione Paracadutisti (Divisione ‘Folgore’)(Lieutenant-Colonel Izzo). Cette unité est de plus renforcée par une batterie de 47 mm antichars.
Au crépuscule d’une nuit éclairée par la pleine lune, la progression est lente (1 300 légionnaires, sur une distance de 15 km à découvert), plusieurs véhicules s’ensablent et doivent être dégagés avec des tanks. De plus, une grande partie des troupes reste à pied, courbant l’échine sous le poids des mortiers et mitrailleuses…. Sur les deux premières heures, 2,5 km seulement sont franchis…
A 1h50 du matin, plusieurs Bren carriers sautent sur des mines ; l’ennemi est alerté.
A 2h 30, les 3 Compagnies du 1er BLE (Commandant de Bollardière, futur Général) (1ère(aux ordres du Capitaine de Hauteclocque, cousin du Général leclerc), 2ème et 3ème) sont au contact du plateau de Naqb Rala, mais sont clouées au sol par les tirs de l’infanterie italienne, soutenus par l’artillerie. Les mortiers et canons de 25 mm des FFL, eux, n’ont pas suivis. De plus, la liaison radio entre les 3 compagnies et le PC est « coupée »…. La voiture radio est « tombée en panne » Deux autres camionnettes radio sont restées au PC, et ne parviennent pas à établir la liaison…
Par ailleurs, à cette heure, le 2ème BLE reste l’arme au pied, sur une crête, et s’enterre du mieux qu’il peut, en attendant les ordres…
A 4h00, le Commandant de Bollardière (1er BLE), en 1ère ligne, sans liaison radio et sans soutien d’artillerie, ordonne un repli.
A 5h15, le Lieutenant-Colonel Amilakvari (13ème DBLE) ordonne au 2ème BLE d’entrer en scène, alors qu’il reste plus que 1h30 avant le lever du jour et que le 1er BLE n’est plus au contact de l’ennemi. Nous retrouvons deux vieilles connaissances aux commandes des 2 compagnies de tête du 2ème BLE : le Capitaine Lalande (6ème)(futur Colonel commandant le camp « Isabelle » à Dien Bien Phu (1954)) et le Capitaine Messmer (7ème)(futur 1er Ministre).
A 6h15, après avoir escaladé la falaise et essuyé de durs combats, le 2ème BLE signale que le plateau Naqb Rala est conquis.
A 6h45, au lever du jour, la 5ème Compagnie rejoint les 2 compagnies de tête au sommet du plateau, mais la compagnie lourde est toujours en retrait, empêtrée avec ses véhicules devant un champ de mines. Ses canons antichar vont cruellement manquer. En effet, à 7h00, 5 automitrailleuses de l’Aufklärungs-Abteilung 33 (unité de reconnaissance appartenant à la 15. Pz Div, imbriquée par Rommel avec la Divisione ‘Folgore’ pour mixer unités italiennes et allemandes) déboulent sur le plateau, suivies par des fantassins, par le Nord-Ouest. Sans équipement contre les blindés, le 2ème BLE doit refluer vers les rebords du ravin. Et il n’y a toujours pas de liaison radio entre les légionnaires engagés et le PC artillerie…De plus, les canons français de 75 mm sont à limite de portée, et les Crusader sont impuissants face à des cibles positionnées à 40 m de hauteur. Ces 5 automitrailleuses allemandes sont suivies de Crusader (« Beutepanzer », blindés capturés aux Britanniques) manœuvrés par le DAK.
A 7h30, le Commandant Bablon (2ème BLE) ordonne la retraite, qui se transforme en déroute, lorsque les soldats français qui dévalent la pente sont victimes de tirs plongeant depuis les hauteurs. Les canons de 75 mm portés sur camions de la colonne volante (‘flying free french column’) parviennent à neutraliser un Beutepanzer et deux automitrailleuses qui se sont un peu trop dévoilées au sommet du plateau.
A 8h30, au Sud-Ouest, le 1er BLE qui s’était fait oublier, en plein repli, est aux prises avec une nouvelle contre-attaque allemande composée de Stuart « Beutepanzer » de l’Aufklärungs-Abteilung 33 (15. Pz Div). La 1ère Compagnie de chars de la France libre (tanks Crusader)(Capitaine Divry) s’interpose et parvient à rétablir la situation, en détruisant deux Beutepanzer.
A 9h15, le Général Koenig, informé tant bien que mal avec des liaisons radio défaillantes, donne l’ordre général de repli. Le BIMP se positionne en recueil. Sur les hauteurs, les forces de l’axe continuent leurs tirs de harcèlement. A 10h00, le Lieutenant-Colonel Amilakvari (13ème DBLE), aux côtés du BIMP, est touché à la tempe par un éclat d’obus. Comme à Bir Hakeim, il était resté debout devant les salves d’obus, et dédaigne le casque au profit du traditionnel képi de la légion. A Koenig qui lui en avait fait la remarque à Bir Hakeim, 4 mois plus tôt, il avait rétorqué : « Bah, avec ou sans casque, la mort sait bien vous prendre » (Source : Yves Gras « La 1ère DFL »). Le Lieutenant-Colonel est évacué grièvement blessé sur un tank, mais il expire quelques instants plus tard…
Le bilan final de cet échec est le suivant : 23 tués (dont 2 officiers) et une centaine de blessés. Pour expliquer la défaillance des transmissions, Koenig évoque un matériel « perçu la veille de l’attaque ». Le Général français incrimine aussi le Commandant de Bollardière (1er BLE »)(issu de la 2ème BFL, rappelons-le), qui, même sans liaison radio, n’aurait pas donner l’allant nécessaire à son assaut, comme en témoignent les faibles pertes de son Bataillon. De Bollardière n’est pas reconduit dans ses fonctions à la sortie de l’hôpital.
Le lendemain, la 1ère BFL est reléguée en seconde ligne, remplacée par des troupes de la 44th ID. Montgomery est conforté dans son sentiment de laisser les FFL à l’écart des choses sérieuses. Seule la ‘flying free french column’ reste au front, en couverture du 13th Corps.