Suez, Gibraltar : les occasions manquées cet été 1940.

Bonjour,

mais cela ce serait sans doute mieux passé pour l'Allemagne sans ennemi sur ces arrières et avec une URSS isolée.

Quel bel enfonçage de porte ouverte!
C'est une évidence dont Hitler était parfaitement conscient. D'où son obsession d'amener la GB à composer en appliquant la méthode qu'il jugeait la plus pertinente. Il serait sûrement arrivé à ses fins dès juin 1940 sans la présence de WC au 10 DS. Après, c'est une question de dosage pour le faire sauter. Et il pensait, probablement avec raison, que s'attaquer à certains intérêts jugés vitaux de la Grande-Bretagne n'irait pas dans ce sens.

Il serait sûrement arrivé à ses fins dès juin 1940 sans la présence de WC au 10 DS. Après, c'est une question de dosage pour le faire sauter. Et il pensait, probablement avec raison, que s'attaquer à certains intérêts jugés vitaux de la Grande-Bretagne n'irait pas dans ce sens.

Peut-être qu'une pression plus forte aurait suffit. Par exemple en positionnant des forces sur place. Mais peut-être pas.

Hello les amis ,
Je tiens a rajouter un point sur l'utilité des ports , situés le long de l'atlantique , tout comme en med. occidentale par ailleurs . Les flottes navales de l'époque sont constituées en divisions , selon le type de navire , qui leur assure une capacité de combat mais aussi une autonomie . A cette époque , il n'y a qu'une motorisation valable : le petrole . Lors de grands parcours de flottes majeures , on envoie "charbonner" ou "pétroler" les petites unités assez souvent , et si l'organisation est bien faite, elles sont remplacées par d'autres . Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'autonomie de déplacement d'un cuirassé n'a rien a voir avec un destroyer, une frégate ou une corvette , et que ces elements mineurs doivent avoir des points de chute a proximité du circuit de la flotte pour se réapprovisionner . C'est encore pire pour tout ce qui est vedettes , avisos et tout le reste de la poussière navale .
Certes , on a commencé lors de la seconde guerre mondiale , a faire du ravitaillement en pleine mer , mais cela reste tout de meme anecdotique , et suppose des rendez-vous , ou se coltiner des navires ne dépassant pas les 15 nœuds le long du trajet , coupant ainsi une certaine réactivité d'une flotte de combat .
En 1940 , ces solutions n'étaient pas vraiment au point , et il restait impératif d'avoir des ports . Alors certes, dans un cadre restreint comme la méditerrannée , un destroyer peut passer de Gibraltar a Suez , et meme être engagé , mais il ne passera pas du nord de l'Ecosse a Freetown sans se ravitailler , ou alors en fonctionnant sur les reserves, l'empêchant de participer a tout ce qui pourrait arriver entre les deux, y compris si un sous-marin entre dans la danse : il n'a plus de role fonctionnel .
Le problème était valable des deux cotés : nombre d'unités allemandes se sont ravitaillées sous le manteau en Espagne par exemple .
Une base comme Gibraltar a donc une utilité majeure pour la Grande-Bretagne , car si la med. est fermée , il faut faire le tour de l'Afrique pour faire passer des elements d'un coté a l'autre , ce qui rajoute , de mémoire , 3 ou 4 semaines , ce qui nécessite un réappro , après avoir passé le cap le plus dur ( ou avant ) : les cotes espagnoles et françaises ou l'ennemi traque les convois , et ou le carburant sera utile pour distancer , ou rechercher activement l'ennemi pour les unités de combat .

J'insiste : faire chuter Gibraltar ( ou pas ) est une clef décisive de la seconde guerre mondiale , dans le concept occidental de la guerre .

Amicalement ,
Alain

[Dog Red]

Salut Alain.

Voilà qui tranche avec les derniers avis sur l'importance de Gibraltar dans la stratégie "Atlantique".

Gibraltar est comme Singapour : une fois perdu , une partie de la zone d'influence est perdue , et il n'y a plus de base navale avant ... très loin ... pour organiser quelque chose en terme de combat , ou juste assurer son réapprovisionnement . La ou Hitler a reculé , les japonais l'ont fait , et croyez moi bien que les Britanniques n'en menaient pas large lorsque Singapour a été pris . Ils ont du se replier en Inde ou Ceylan pour les forces navales restantes ...

Amicalement ,
Alain

J'insiste : faire chuter Gibraltar ( ou pas ) est une clef décisive de la seconde guerre mondiale , dans le concept occidental de la guerre .

Le problème est que c'est impossible sans le concours de l'Espagne qui demande beaucoup en échange.

En passant, je viens de découvrir que les troupes espagnoles occupent la zone internationale de Tanger le 14 juin 1940 puis l'évacuent le 9 octobre 1945.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tanger#Chronologie

Le problème, si on le laisse faire, c'est qu'il va nous dire : "Je l'ai démontré de façon détaillée !"
JD

En voilà un ordre d'arrêt !
Cela me rappelle le fil du même nom.

Il devrait suffire de dire : "eh bien résume ta démonstration pour les nuls", mais ça ne marche pas !

Je ne suis pas très d'accord avec Alain sur l'importance de Gibraltar.

Les Britanniques n'y feront passer des convois que contraints et forcés, comme "Pedestal" pour ravitailler Malte. La quasi totalité du trafic vers l'Egypte se fair en contournant l'Afrique.

D'autre part, l'entrée en guerre de l'Espagne suppose le renforcement important des défenses des Canaries, sous peine de les voir occupées par les Anglais (et servir de base de ravitaillement, au passage?). Et ce n'est pas un problème simple. Les discussions hispano-germaniques prennent d'ailleurs la menace en compte (si Franco entre en guerre, ce n'est pas pour perdre des territoires ). Mais Hitler est plus que réticent à fournir armes et canons de marine, sans compter le temps nécessaire à mettre les défenses en place.

[Dog Red]

Les Britanniques n'y feront passer des convois que contraints et forcés, comme "Pedestal" pour ravitailler Malte. La quasi totalité du trafic vers l'Egypte se fair en contournant l'Afrique.

Il n'y a pas que l'aspect propre aux convois (vers Malte notamment) mais bien sur la capacité d'agir dans l'Atlantique à partit de/via Gibraltar.
L'importance de cette base dans l'opération Torch en est un exemple.

En mai 1941, la Force H mouillée à Gibraltar constituera l'ultime possibilité pour intercepter le Bismarck avant qu'il n'entre dans la zone de couverture "continentale" et, encore, heureusement que la torpille d'un Swordfish "catapulté" depuis l'Ark Royal, appartenant à la force H, mettra hors d'usage le gouvernail du Bi-bi, sinon, le lendemain, il faisait un superbe doigt d'honneur à la Royal Navy.