Le matin du 15 août 1965, 20 ans plus tard, votre serviteur était de garde d'honneur à Agay; je ne suis pas sûr qu'il y avait, déjà, un mémorial érigé sur la Plage du Dramont, mais de toute manière, le monument où s'était déroulé la cérémonie était, lui-aussi, en bord de mer.
Nous étions dix- douze matafs + le Pacha + des Anciens combattants + la municipalité (qui nous avait offert le resto à midi). Le Pacha s'était éclipsé, rapidement, après la cérémonie, en nous laissant quartier libre jusqu'à 19h00; nous avions un minibus pour rentrer à la base de Saint-Raph, dont le chauffeur, un matelot ou un quartier-maitre, faisait, aussi partie de "l'équipée", et dans lequel, nous nous étions vite "débarrassés" de nos guêtres, nos ceinturons et nos flingues - je crois bien que c'était la première fois où on m'avait refilé un MAS 36, jusque là, en un an, je n'avais eu droit de manier un mousqueton modèle 92!
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... Du coup, après le déjeuner... Hop, direction le dancing du coin (offert par la mairie)! A l'époque, le dimanche après-midi - cette année-là, le 15 août était un dimanche - les après-midi dansants étaient choses courantes
. C'était très sympa, car, dans tout le coin, nous n'étions à peine que 400 matafs, alors que la biffe, elle, était beaucoup plus nombreuse à Fréjus. A l'occasion de ces cérémonies semi-rurales, les biffins, eux, rembarquaient, aussi sec, dans le ou leurs camions et rentraient à la caserne... Scrogneugneu!... en nous jetant des regards envieux! Mais, à la même époque, alors qu'il y avait, à la louche, 95% d'engagés dans le personnel de la BAN, au sein de la Biffe ou des Marsouins, les appelés étaient très majoritaires.
Je me souviens, ainsi, que, l'année suivante, alors que j'étais en perm de 48 heures à Strasbourg, malade comme un chien, mon paternel, ancien officier de réserve de la Biffe, s'était cru obligé de me faire prendre en compte par la permanence de santé militaire locale - ambulance missionnée, etc!- , qui m'avait, à l'arrivée, traité comme une "sous-m..." (un dimanche!
) et déclaré - sans m'ausculter! - "bon pour le service"!
Une heure plus tard, j'avais sauté, en catastrophe, dans le Strasbourg-Vintimille (+/- 12 heures de tchouc-tchouc), pour rallier Saint-Raph, dans les temps... pour, arrivé à la base, me faire gentiment "enguirlandé", par le médecin-major - alors, issu de "Santé Navale" -, qui m'avait annoncé que je n'avais rien à foutre chez ses "confrères biffins", car la médecine de la Marine, elle, se satisfaisait, pleinement, des diagnostics établis par ses confrères civils, médecins de famille! ... Bref, je m'étais tapé trois jours d'infirmerie, plus cinq autres au repos, alors que j'aurais pu passer tranquillement ces 8 jours, avec la "bénédiction navale", au domicile familial!
Voui, je sais, j'ai sérieusement dérapé par rapport au sujet initial, mais, tout çà, c'est du vécu vieux de 55-56 ans, mais l'air de rien, dans dix ans - Longue vie au forum ou à ses héritiers! -, à l'instar des précieux souvenirs d'Alfred et d'autres très rares Anciens, çà vous fera des "références" vécues de ce qui constitue, désormais, l'immédiat après-guerre!