professeur fromage a écrit:c'est vrai qu'en faisant feu de tout bois, ils ont perdu du temps et des ressources, à la différence des Alliés qui ont été plus pragmatiques. Après pas mal de ses projets n'ont pas connu de descendants opérationnels ou étaient infaisables. Quand j'évoque ces projets, j'essaye toujours de montrer cet aspect là.
en 1957, les Soviétiques avaient réussi le lancement de Spoutnik, avec, soit-disant, l'aide d'ex-techniciens allemands de "second rang", çà avait, très sérieusement, fait la tronche, à Washington!
La Jupiter-C vole trois fois avant la date de lancement de Spoutnik : le propergol du dernier étage est à chaque fois remplacé par du sable conformément aux directives du président pour s'assurer que la charge utile n'est pas mise en orbite « par accident ».
professeur fromage a écrit:Il y en avait des vraiment bons comme le me 262 ou le V2 mais ce dernier n'aurait changé le cours de la guerre qu'avec une bombe A dedans.
alain adam a écrit:professeur fromage a écrit:Il y en avait des vraiment bons comme le me 262 ou le V2 mais ce dernier n'aurait changé le cours de la guerre qu'avec une bombe A dedans.
Moi je me demande pourquoi les Allemands n'en sont pas venus a utiliser des armes chimiques dans les V2: en 1944 ils avaient un programme d'épuration ethnique, les massacres de civils étaient légions, donc on ne peut pas dire que c'est la déontologie qui les aurait arrêtés ... Mais non, ils sont restés sur des charges explosives conventionnelles .
Je précise bien que je ne regrette pas qu'ils ne l'aient pas fait, je me demande juste pourquoi alors qu'ils étaient aux abois. Peut être car AH avait été gazé lors de la der des der et qu'il ne voulait pas en entendre parler ?
Alain
alain adam a écrit:Moi je me demande pourquoi les Allemands n'en sont pas venus a utiliser des armes chimiques dans les V2
Loïc Charpentier a écrit:Les raisons sont, hélas, probablement, plus pragmatiques, pour ne pas dire cyniques.
Le total des pertes militaires, durant la Guerre de 14-18, se chiffre à 9, 7 millions de morts et 21,2 millions de blessés. La guerre des gaz, entre 1915 et 1918, avait fait moins de 90 000 morts et 1,2 million de blessés à des degrés divers, dont 56 000 tués ( 1,81 millions de morts) et 419 000 blessés (4,95 millions), pour la seule armée russe, qui n'était ni préparée ni sérieusement équipée, en tous cas, au début (!) - ses pertes globales militaires étant mentionnées entre parenthèse -. Les pertes les plus lourdes étaient, essentiellement, survenues, lors des premiers emplois des gaz de combat (effet de surprise, méconnaissance des risques, absence de toute règle de sécurité et de matériels de protection efficaces).
La France, seule, déplorera, officiellement, du fait de l'utilisation des gaz de combat, 8000 morts et 190 000 blessés! Les Britanniques, à peu près la même chose, tandis que l'Allemagne, de son côté, enregistrera 9000 morts et 200 000 blessés.
En 1930, des études chiffrées avaient indiquées que, entre le 1er janvier et le 30 novembre 1918, l'armée allemande avait inventorié 58 000 victimes militaires des gaz de combat, dont 3% de tués. L'armée française entre le 1er et 15 août 1918, 14 578 cas d'empoisonnement au gaz, avec 2,9% de pertes définitives.
Les analyses froides de certains chercheurs, missionnés par leurs états, avaient démontré que sur 100 hommes blessés par d'autres engins que le gaz, plus de 25 avaient perdu la vie et, parmi les survivants, 2 à 5 mutilés rendus aveugles ou défigurés pour le restant de leurs jours. On avait, aussi, calculé que les gaz "moutarde" avaient tué un homme sur 40 mis hors de combat, donc, au départ, répertoriés comme blessés par les gaz, alors que les obus explosifs en tuaient, eux, un sur trois!
Il y avait eu une énorme campagne de presse, notamment en France, à propos de cette arme de guerre "terrifiante" et, surtout, silencieuse, d'autant plus que l'Allemagne défaite avait été l'auteur de son emploi inaugural - mais pas de beaucoup! -. L'excès médiatique avait, aussi, généré une guerre des chiffes, où chaque quotidien y avait rajouté sa couche. Quand j'étais gamin, même si je ne comprenais pas tout, en écoutant les récits familiaux, j'avais l'impression que la moitié des survivants de l'armée française avaient été gazés!
Plus concrètement, les belligérants avaient dépensé des fortunes pour se doter d'un arsenal chimique, en produisant des montagnes d'obus chimiques, et arriver à un résultat "militairement minable" (cf. les chiffres plus haut). Pour mémoire, la première bombe A, larguée sur Hiroshima, avait fait 70 000 morts, mais, là, je m'égare.
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