Post Numéro: 43 de juin1944 15 Nov 2008, 07:52
Merci de traiter la mort d'Himmler ailleurs que sur ce fil, le sujet étant - très - fourni dans le fil adéquat.
Concernant l'opération T4, plusieurs modes d'euthanasie ont été expérimentés, dont les piqures d'essence et la privation d'aliments, ceci donnant lieu à des expériences épouvantables. Le gaz n'était qu'un procédé parmi d'autres, mais c'est celui qui a finalement a été privilégié car permettant les massacres à plus grande échelle. Les expériences découlant de la mort par manque de nourriture serviront plus tard à "calibrer" les rations dans les camps de masse afin de trouver l'équilibre "entre un rendement minimal au service du Reich et une mort inéluctable". Ainsi que je l'ai écrit dans le thématique "judéocide" de 2ème Guerre Mondiale, T4 fut le laboratoire d'essais du système concentrationnaire. Cette manière de procéder témoignait du cynisme poussé à l'extrême des nazis. On commence à répondre à une problématique particulière (l'euthanasie des personnes jugées improductives) tout en se servant de ces euthanasies pour répondre à une autre (la mise en place d'un système d'euthanasie industrielle). Par la suite, une fois le procédé mis au point, une partie des déportés ne fut pas euthanasiée mais mise au service du Reich pour mourir de toute façon une fois le seuil de rentabilité atteint, non pas par gaz, mais d'épuisement. Le cynisme est dont tout aussi présent : on répond à une problématique particulière (la commission d'un génocide) en répondant par effet boule de neige à un autre besoin (la production industrielle tirée d'une main d'oeuvre inépuisable et surtout gratuite pour la SS, donc source de bénéfice). Je ne suis pas partisan de différencier les camps d'extermination des KL "normaux" (si tant est qu'il existât une norme en ce domaine) car dans leur fondement, tous les camps sont des camps d'extermination. Leur seule différence réside dans les moyens employés (l'épuisement par le travail et la sous alimentation) et la mort différée (dans les KL, tout était prévu pour que seule la mort marque la fin du processus).
Le judéocide était déjà en route dans les dossiers nazis avant même le début de Barbarossa, la déportation (et de toute façon la mise à mort, quelque soit le lieu) à Madagascar ne fut qu'une hypothèse parmi d'autres. Elle n'aurait de toute façon pas pu durer dans le temps à partir du moment ou le canal de suez était contrôlé par les Anglais. Je pense que dans l'esprit d'Hitler, la certitude d'accomplissement d'un génocide était né à partir du moment ou la notion de Lebensraum fut développée, selon le principe des vases communicants. Je pense donc que la solution finale est née vers 1923 dans son fondement, c'est à dire lors de l'écriture de Mein Kampf. Il restait ensuite à déterminer comment, avec qui, et où