Robert Merle, académicien
Lauréat du Goncourt 1949 pour son premier roman "Week end à Zuidcoote" est mort fin mars 2004 à l'âge de 95 ans. Dans ce qui suit, ce qui est rédigé en vert n'est pas de moi.
Quelques liens biographiques et bibliographiques
http://www.cafardcosmique.com/auteur/merle.html
Site au nom marrant orienté S.F. incluant une courte biographie et deux critiques de romans
http://perso.club-internet.fr/branchum/merle.htm
Autre site S.F. autre courte bio, autre angle d'approche
http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051315
Le conteur de l'histoire - Saga historique "Fortunes de France" (13 volumes entre 1977 et 2003 où il reçoit le prix Jean Giono)
Surnommé en Allemagne "le Dumas du XXe siècle", pour avoir su concilier le succès public et l'estime des critiques, Robert Merle protestait qu'il était, lui, vraiment un historien. Mais il excella aussi dans le récit-reportage, le théâtre et la biographie.
http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051314
Bibliographie de Robert Merle
http://www.radiofrance.fr/divers/themat ... o=80051313
Biographie Tiers-mondiste, Robert Merle était le biographe de Fidel Castro et Ahmed Ben Bella.
http://www.rtl.fr/rtlinfo/article.asp?dicid=183162
Bio & biblio
WEEK END A ZUYDCOOTE (1949)
j'ai d'abord vu et revu le film d'Henri Verneuil avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Marie Laforet avant de lire le court roman Goncourisé de Robert Merle (qui a participé à l'adaptation cinématographique). L'écriture est très différente de celle de MALEVIL, plus âpre, moins facile, à la fois très rythmée et très dure. On sent poindre à chaque page un sentiment de dérision et de fatalisme qui font des personnages autant des acteurs que des spectateurs de leur propre destin... Pendant les quelques jours d'un week-end meurtrier où les anglais rembarquent leurs troupes aux environs de Dunkerque se jouent la vie et la mort de milliers d'hommes abandonnés dans la débacle sur quelques kilomètres carrés de côte.
http://www.avoir-alire.com/spip/article ... ticle=3679
Extrait du résumé :
Dunkerque, en 1940. Las, les Britanniques et les Français se replient sur les dunes des plages du Nord. La Luftwaffe pilonne la côte sans relâche... Les hommes attendent, coincés entre la mer et la ville en ruine. Maillat, le héros, déambule parmi les gravats. Il y croise l’amour, l’amitié, en témoin détaché. Car Maillat ne croit en rien. Un désespoir absolu le fait flotter, alors que ses copains de débâcle se raccrochent à tout.
LA MORT EST MON METIER
(1967 - rédigé au début des années 50)
De loin mon préféré des ouvrages de Merle que j'ai lus et celui que je conseille toutes affaires cessantes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai offert ce livre et je vais encore le faire pas plus tard que dans quelques jours. Ce livre sur un sujet très délicat et particulièrement casse gueule est une merveille d'intelligence, d'équilibre, d'écriture et un véritable travail d'historien et de psychologue. Il s'agit en effet de la biographie romancée et rédigée à la première personne du singulier de l'homme chargé par Hitler de mettre en oeuvre la solution finale. En marge de tous les témoignages de
Primo Levi, Jorge Semprun, Robert Antelme et bien d'autres sur la survie et la mort dans les camps, le roman de
Robert Merle offre le point de vue du bourreau, décrit sans ostentation la vie et la mentalité du bourreau, un homme "presque" ordinaire ce qui le rend d'autant plus monstrueux car le fait qu'il soit si "humain", tellement ressemblant à n'importe quel autre homme le rend d'autant plus odieux et sa destinée en paraît encore plus à la fois ignoblement incroyable et terriblement implacable. La biographie apocryphe rédigée par Robert Merle est un mélange de déterminisme et de hasard, de fatalisme subi et d'activisme conscient. Il met l'accent sur la passivité revendiquée du "bon soldat" qui se déclare lui-même "responsable mais non coupable" puisqu'il ne faisait "qu'obéir aux ordres" sans se poser plus de questions que ça... Il montre aussi comment cet homme a été choisi par les hautes sphères nazies pour son côté moutonnier et peu cérébral. Un chef d'oeuvre passionnant, souvent dur mais jamais glauque ni gratuit, qui se lit d'une traite et qui a valeur d'indispensable témoignage.
A noter : pour bon nombre de points historiques mais surtout pour tous les aspects psychologiques du personnage, Robert Merle s'est largement appuyé sur ses propres déclarations faires lors de ses nombreux interrogatoires par les soldats américains suite à son arrestation et avant le procès de Nuremberg.
http://www.krinein.com/critiques/407.php
(des réactions enthousiastes de lecteurs sur ce lien) Extrait du résumé :
La Mort est mon Métier est d'abord une "re-création étoffée et imaginative de la vie de Rudolf Hoess" comme le dit lui-même Robert Merle. La première partie nous plonge au sein du milieu familial [très particulier] dans lequel a grandi Rudolf. (...). Puis Rudolf grandit. (...) Robert Merle se transforme en historien quand un désir patriotique conduira le héros sur le Front allemand où il combattra avec hargne et courage. Ceci lui vaudra d'être promu au rang de directeur du camp d'Auschwitz par le Führer lui-même et d'avoir sa place au procès de Nuremberg. (...) On est souvent mal à l'aise tant le spectacle que nous vivons est inhumain. Insoutenables sont les propos que tient le héros, déroutantes sont ses réactions. Et en obéissant aux ordres du Reich, il plonge tout droit dans l'horreur.
http://www.resonance-online.com/article.php?fiche=576
Une critique de lectrice sur Resonance, un excellent site
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Cécile