Post Numéro: 2 de landevenneg 08 Jan 2023, 18:20
J'ai commencé à lire le livre. Jean Quenette est un personnage intéressant de par ses positionnements qui n'en font pas un pacifiste, et qui s'est forgé sa propre opinion de la sitiation militaire de la France:
Jean Quenette est largement associé au développement économique de la France d'après-guerre, les "trente glorieuses", pour avoir participé à la modernisation de l'agriculture française avec la FNSEA, et la modernisation de l'industrie avec la transition du charbon au pétrole (Shell). Cependant Malgré son passé de Résistant, on lui reproche d'avoir voté pour les pleins pouvoirs à Pétain et d'être resté en France sous l'Occupation.
Son patriotisme est considérablement influencé pat l'Histoire de sa région, la Lorraine. Jeune député en 1935 (conservateur, hostile au Front Populaire, il n'est cependant pas sectaire au point de tomber dans les excès de cette période) Anticommuniste, il a approuvé sans réserve l'Alliance Franco-Russe, et s'il est pour les Accords de Munich c'est parce qu'il est conscient que c'était en 1936 qu'il fallait agir contre l'Allemagne.
il participe à la commission de la Défense. Préoccupé des questions militaires, conscient de l'état de préparation de l'Armée Française, il est aussi en désaccord avec la stratégie défensive de la France:
JO du 28 janvier 1937, Au parlement il déclare:
"En construisant la ligne Maginot entre les Ardennes et le Rhin nous avons rendu incontestablement plus difficile l'utilisation de la route d'invasion Strasbourg-Paris. Mais si l'envahisseur violant les territoires neutres de la Belgique et la Hollande, passe au nord des Ardennes, il emprunte une contrée de parcours facile, bien pourvue de voies de communication. C'est la voie traditionnelles des invasions de la France, que une fois de plus les Allemands utilisèrent en 1914. L'agresseur est d'ailleurs porté à la prendre du fait de notre organisation défensive, du déploiement de nos forces, du fait aussi, il faut le souligner, que Liège et Maastricht sont beaucoup plus proches de Paris que Strasbourg.
(...) Si l'on songe que le rayon d'action des grandes unités motorisées modernes est de 150 km par jour, que la distance de Liège à Paris est de 300 km environ et qu'aucun obstacle naturel sérieux n'arrêterait ces unités, on en conclut logiquement qu'un agresseur motorisé peut en agissant par surprise se trouver en deux étapes aux portes de Paris."
A propose De Gaulle, l'auteur écrit:
"Jean Quenette ne fait pas partie du petit cercle d'élus que le futur chef de la France Libre cherche alors à gagner à ses thèses: Paul Reynaud, Marcel Deat, ou Leon Blum. Bien plus c'est auprès d'élus lorrains de gauche, Philippe Serre et Pierre Olivier Lapie que De Gaulle semble concentrer ses efforts. Ce sont eux qu'il consulte et rencontre chez le Colonel Mayer ou chez Jean Auburtin."
Mobilisé à la déclaration de guerre il assure en juin 1940 le repli de son unité dans le sud ouest. En juillet 1940 il rejoint Vichy où il votera les pleins pouvoirs.
En aout Petain lui demande de prendre la place de préfet à Laon.