landevenneg a écrit:Désolé je n'ai pas été précis, mais les chiffres concerne le nombre de Résistants au niveau national pas alsacien.
Non, c'est moi, car après avoir relu ton post, j'ai compris tardivement que tu évoquais le contexte de la Résistance dans la France occupée.
Sinon, à propos de l'Alsace Bossue, évoquée dans la citation que tu as insérée au post N°11...
"Aussi seule une petite minorité, dont quelques théologiens et fils de pasteurs, continue à pratiquer la collaboration jusqu'en 1944 par opportunisme ou conviction, en accordant la priorité à l'appartenance culturelle allemande, notamment dans les milieux ruraux du nord et de l'Alsace bossue"
...Il s'agit, comme par hasard, de la partie du Bas-Rhin, profondément "incrustée" dans le département de Moselle, entre le nord de Phalsbourg et le sud de Sarreguemines, où les principales localités sont Drulingen, Sarre-Union, Keskastel. C'est une succession ininterrompue de collines et de vallées, où, même, de nos jours, quand on parvient à à tenir une moyenne de 50 km/h, sur les routes départementales - on oublie l'autoroute A4, qui, elle, a désenclavé la région! -, on peut faire péter la bouteille de Gewürtz, pour fêter l'exploit! Il y a, souvent, des paysages jolis tout plein, mais, même, actuellement, il s'agit d'une région relativement isolée, quelque peu "à l'écart" du reste de l'Alsace - il n'y a rien de péjoratif, dans ce constat tout personnel -. Autre particularité, le dialecte en usage dérive plus souvent du sarrois "lorrain" que de l'alsacien.
Sinon, en ce qui concerne "
les milieux ruraux du nord", une autre particularité. Contrairement à la façade orientale de l'Alsace, bordée par le Rhin - où, néanmoins, avant la mise en canal du fleuve, réalisée après la Seconde Guerre Mondiale, c'était assez confusionnel en saison de basses eaux -, il n'y a pas de frontière naturelle avec le Palatinat voisin. Depuis, toujours, çà se mélange allègrement entre paysans et populations locales allemandes et françaises. Du temps où il existait, encore, une frontière, c'était un véritable gruyère; la paysannerie ayant souvent des terres agricoles, qui débordaient de part et d'autre, il y avait une multitude de chemins d'accès pour les chariots, les attelages de charrue et, plus tard, les tracteurs. Cà pourrait expliquer une certaine "affinité" historique entre les paroisses luthériennes allemandes et alsaciennes.
Je vais faire un peu de "hors sujet" historique. Le Second Empire ayant déclaré la guerre aux Etats Allemands, le 15 juillet 1870, la cavalerie allemande avait très vite effectué des reconnaissances "profondes", en Alsace du Nord, y compris, en pleine journée, jusqu'aux premiers combats du 4 août, à Wissembourg. Sur le coup de midi, leurs officiers faisaient étape, pour se restaurer, tranquillement, dans les bistrots et gargottes alsaciennes, où ils n'avaient, bien entendu, aucun problème de langue pour commander leurs repas et boissons, payaient rubis sur ongle (en monnaie allemande!) l'aubergiste, puis repartaient, sans coup férir, achever leur reconnaissance et rejoindre leurs campement, de l'autre côté de la frontière. A noter que l'armée française, qui stationnait dans le coin, était rarement informée par les locaux de ces incursions allemandes; je ne connais, quasiment, qu'un cas, où des troupes françaises averties avaient fait irruption dans une auberge et, à cette occasion, fait prisonnier un prince de sang qui se sentait un peu trop en "pays conquis"!