GAMELIN - LA TRAGEDIE DE L'AMBITION

[Dog Red]

Faut-il encore présenter Max SCHIAVON ?
Les éditions Perrin s'apprêtent à sortir son dernier ouvrage consacré à GAMELIN.

Maurice Gamelin (1872-1958), voilà définitivement une figure attachée à l’écrasante défaite de mai 1940. Il convient de dépasser ce lieu commun et s’interroger : comment cet officier considéré parmi les plus brillants de sa génération, à qui tout réussit depuis sa prime jeunesse, ayant la confiance des dirigeants politiques, a-t-il pu conduire les armées alliées au désastre ? Pour répondre à cette question centrale et objet du présent ouvrage, qui n’a reçu que des réponses partielles depuis 80 ans, l’auteur passe en revue les paramètres ayant influencé les choix tactiques et stratégiques du généralissime. Il étudie de près son comportement, ses failles ou ses fêlures. Il aborde également des questions essentielles, notamment les raisons pour lesquelles Gamelin a été choisi pour occuper le poste suprême, comme les motivations de ceux qui l’ont désigné. Enfin, il tente de cerner une personnalité particulièrement complexe, en racontant sa vie publique et privée, ses expériences, ses ressorts intimes, ce qui l’a motivé et poussé à agir. Il démêle les intrigues, les alliances, les ambitions des uns et des autres et apporte nombre de précisions sur des aspects laissés dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui.

Sortie prévue le 28.10.2021
A acheter directement chez l'éditeur ou dans les bonnes librairies.

Gamelin dont j'ai lu "Servir" de nombreuses fois était un "malin" surtout dans l'art de l'esquive en ce qui le concernait.....et,peut être que les armées qu'il "suggérait "ne suivaient que trop bien ses conseils en tirant elles aussi "à côté de la plaque" ? Certains diront que cette attitude devait bien arranger quelqu'un puisqu'elle était acceptée par le "Pouvoir"..Qui sait ??

Aurait-elle été dirigée par un autre général de sa génération (et lequel : Weygand ?) que l'armée française de mai 40 aurait été battue tout autant.

Sans doute pas en six semaines - Gamelin a accumulé les erreurs, dont la pire fut de ne garder aucune réserve - elle aurait pu faire meilleure figure - l'idée de former des hérissons avec des villages fortifiés, mise en place par Gamelin, était astucieuse - mais elle était en retard d'une doctrine, et cela ne pardonne pas.

[Dog Red]

- l'idée de former des hérissons avec des villages fortifiés, mise en place par Gamelin, était astucieuse...

Cette tactique n'est-elle pas couramment attribuée à WEYGAND ?
(dont SCHIAVON a également écrit une biographie).

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour,
Loin de moi l’idée de critiquer un ouvrage de Max Schiavon, seulement on est quand même en droit de se poser des questions quant à l’utilité d’un tel ouvrage, bien que Dog Red nous précise que :
l’auteur passe en revue les paramètres ayant influencé les choix tactiques et stratégiques du généralissime. Il étudie de près son comportement, ses failles ou ses fêlures. Il aborde également des questions essentielles, notamment les raisons pour lesquelles Gamelin a été choisi pour occuper le poste suprême, comme les motivations de ceux qui l’ont désigné. Enfin, il tente de cerner une personnalité particulièrement complexe, en racontant sa vie publique et privée, ses expériences, ses ressorts intimes, ce qui l’a motivé et poussé à agir. Il démêle les intrigues, les alliances, les ambitions des uns et des autres et apporte nombre de précisions sur des aspects laissés dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui.

il ne faut pas oublier que de 1931 à 1939 Gamelin remodèle l'armée française et commet de nombreuses erreurs.
Au lieu d'unifier le commandement il le dilue, il crée de nombreux échelons intermédiaires et complique inutilement la chaîne de commandement.
Avant la déclaration de guerre, il crée deux théâtres d'opération en France, le nord-est, de Dunkerque au Jura et le sud-est, le front des Alpes.
L'opération Dyle, c’est lui qui l’invente et ce contre l'avis du général Georges qui est chargé de l'exécuter.
Il dénigre ou ne comprend pas le rôle de l'aviation dans la guerre moderne et s'oppose à la création de grandes unités blindées comme le font les Allemands.
En 1939, il n'a ni la confiance de ses collaborateurs ni l'estime de la troupe.
Vivant presque en reclus à Vincennes il ne communique avec ses troupes qu'avec le téléphone et Il déteste les transmissions par radio.

Je n’ai jamais été un fervent admirateur de Maurice Gamelin, car il avait un comportement incompatible avec les fonctions de commandant en chef des forces terrestres et de commandant en chef des armées alliées en France. La maladie dont il était atteint n’explique pas tout je pense.
Il était imbu de sa personne et mégalomane. Ce qu’il avait décidé, devait être pris comme argent comptant.
Mais relativisons car il ne s’agit pas ici de critiquer Maurice Gamelin, il ne s’agit ici en fait que d’une présentation d’un futur ouvrage de Max Schiavon.

[Dog Red]

Prosper, tu sais ce qu'il te reste à faire : lire le dernier ouvrage de Max SCHIAVON pour pouvoir en parler en toute connaissance de cause.

[Prosper Vandenbroucke]

Max Schiavon est un excellent auteur, si j'ai l'occasion je lirais son ouvrage, mais cela ne changera en rien mon opinion au sujet de Maurice Gamelin.

- l'idée de former des hérissons avec des villages fortifiés, mise en place par Gamelin, était astucieuse...

Cette tactique n'est-elle pas couramment attribuée à WEYGAND ?
(dont SCHIAVON a également écrit une biographie).

Oui, bien sûr, je voulais parler de Weygand (erreur de frappe) qui semble avoir eu plus d'imagination que son honoré collègue.

(En même temps, cette idée lui a été imposée par la faiblesse de l'armée après Dunkerque, la question reste donc ouverte de savoir s'il aurait innové plus tôt. Mais difficile de trouver pire que Gamelin. - Ses officiers d'état-major l'appelaient Baudelaire, à cause du vers célèbre : "Je hais le mouvement qui fait bouger les lignes.")

Au 10 mai 40, Reynaud envisageait d'enlever le ministère de la guerre à Daladier et de changer de généralissime. C'est l'offensive allemande qui a prolongé, pour le pire, la carrière de celui-ci.

A voir comment l’auteur va traiter la question de ses connivences franc-maçonnes et surtout s’il en aura l’audace.
JD

A lire donc, vu le personnage.
Mais il faut aussi comparer et prendre du recul.
Avec un autre généralissime joffre.
Qui développe une vision erronée du combat tactique et opérationnel, il lit à moitié l'évolution de la tactique, le feu empêche toute attaque en masse.
Sauf que pour lui le déploiement de l'ennemi sera suffisement lent pour qu'avec un armement adéquat "Le canon de 75 mm" et une action rapide de concentration en un point faible de la ligne ennemi on obtienne la percée .
L'attaque à outrance. Ce fut un échec sanglant. Cela a préempté toute nos mouvement en 14 et l'armée a dû reculer pour se sauver en situation stratégique catastrophique.
Le seul qui voit et comprend les erreurs c'est Castelnau qui nous sauve en stabilisant tout l'est après un début désastreux aussi selon les plans de joffre. Puis en envoyant les renforts de l'est vers l'ouest pour prendre de flanc l'allemand. Le reste les bureaux du GQG organisent la logistique, joffre n'y est pour pas grand chose.
Il continue sa pseudo stratégie, sans comprendre que la tactique ne donne pas le succès opérationnel et l'exploitation puis la victoire stratégique.
En 1915 il s'imagine démoraliser l'ennemi et le grignoter en faisant massacrer l'armée française, près de 700000 morts pour cette année.
Castelnau et d'autres voient très bien le délire de pensée et rapports après rapports expliquent le changement dans la guerre.
En 1916 , même fin 15, le 2nd bureau indique que l'ennemi se concentre en France, Castelnau et le chef du 2nd Bureau déduisent preuves à l'appui que l'ennemi va attaquer à Verdun.
Quelle est le pronostique de joffre, l'allemand ira attaquer la Russie.
Il s'est quasi trompé sur tout, c'est Castelnau qui demande la remilitarisation des forts de la place forte de Verdun , il fait faire avant l'attaque des renforcements défensif , mais en réserve le 20e cors d'armée et met en alerte les troupes de la place. Il fait préparer un état major spécial pour le contrôle logistique de la route qui deviendra "la voie sacrée", il prépare son organigramme pour qu'il est accès organiquement à toutes les unités de camions à l'est.
Que dire de joffre, entouré de jeunots (des mignons) sortie tout frais des écoles, qui ne connaissent ni l'armée, ni la guerre et non plus la réalité d'un état major et rien de la vie.
Il a été conforté dans ses idées , par eux, comme ceux ci l'ont aussi eu d'une certaine manière à leur main.
Après moulte lutte Castelnau a été placé comme son chef d'état major.
Heureusement.
Que dire Bis repetita ?