fanacyr a écrit:Loïc Charpentier a écrit:[quote="et les quarante années d'annexion allemande - globalement bienfaitrices!
- qui avaient succédé.
Pas de quoi rire : quand les poilus sont entrés en Alsace, ils ont constaté que les fermes avaient l'eau courante; contrairement à chez eux...
Oh, si, on peut au moins en sourire (amèrement), car durant les 40 ans d'annexion allemande de l'Alsace, il y avait eu un paquet de niaiseries qui avaient été publiées, en France "de l'Intérieur", sur le sort "épouvantable" qu'était sensée subir la population locale, sous "l'impitoyable" botte prussienne.
Dans les faits, le pouvoir impérial, contrairement à l'occupation par le III. Reich, en 1940-1944, avait, le plus souvent, mis des gants et utilisé des pincettes vis-à-vis des Alsaciens et des Mosellans, pour faciliter leur intégration. L'affaire des Conscrits de Saverne, en 1896, n'avait été qu'un épiphénomène, résultat de l'imbécilité de l'autorité militaire locale, qui avait, d'ailleurs, été immédiatement & impitoyablement saquée par l'autorité impériale!
Certes, la langue officielle était devenue l'allemand, mais comme 95% de la population, même avant 1870, s'exprimaient, au quotidien, en dialecte ou, même, en yiddish dans certains quartiers ou certaines localités à forte concentration ashkenase, ce n'était pas vraiment la situation "intolérable" que certains "parisiens" souhaitaient décrire.
En revanche, quand Louis XIV avait annexé l'Alsace, à la fin du XVII
ème siècle (1697), on ne s'était pas trop posé de questions sur le "sort" des habitants, dans le beau royaume de France.
L'histoire, qui circule, parfois, à propos des coiffes à grands noeuds noires, portées par les Alsaciennes, autour de Strasbourg (!), en costume traditionnelle, qui auraient symbolisé le "deuil de la France", n'est que du pur pipeau! Elles étaient portées par les jeunes filles protestantes, les épouses et veuves (toute religion confondue), alors que les jeunes filles catholiques, elles, en avaient des vertes, des rouges, etc... jusqu'au mariage - là, on brodait les deux pans de la coiffe noire qui pendaient dans le dos -.
Entre l'eau courante, la distribution électrique et gazière en ville, les grands plans immobiliers - toute la superbe partie nord bourgeoise de Strasbourg, au-delà de l'Ill canalisée, avait été construite entre 1871 et 1918 -, les premiers "avantages sociaux", dont la prise en compte médicale, etc. et une tripotée d'autres particularités, que l'Alsace avait hérité de son "annexion " allemande et, une fois, "libérée, en 1918, s'était empressée, par la voix de ses élus, de réclamer leur pérénnité (avec succès !) à la IIIème République française.
Le Concordat napoléonien est, ici, toujours, en vigueur, alors que la Loi de Séparation de l'Eglise et de l'Etat avait été adoptée, en France, en 1905. Personne, ni en 1918, ni en 1945, n'a jamais osé la remettre en question, vu que çà marche très bien; les ecclésiastiques protestants, catholiques et juifs sont assimilés à des fonctionnaires régionaux et rémunérés, selon leur grille de salaire - l’archevêque de Strasbourg est, par exemple, assimilé à un lieutenant-colonel ou un colonel - j'sais plus! - et touche, chaque mois, l'équivalent de la solde versé au gradé militaire ou du fonctionnaire civil de même niveau -. Bon, certes, çà coince, depuis peu, avec ces histoires de mosquées strasbourgeoises, mais c'est une question de vide juridique qui existe dans le texte du Concordat, à propos de la religion musulmane.
Sinon, en Alsace-Moselle, les trains continuent de circuler à droite - ils changent de côté, avant Sarrebourg, en Moselle, ou à la sortie de Mulhouse, avant d'entrer dans le Territoire de Belfort
-... le gros de l'alimentation électrique, dans le Bas-Rhin, s'effectue, selon la norme allemande DIN (terre et neutre confondus), alors que, dans le Haut-Rhin, il satisfait, désormais, à quelques régies près, au régime TT (terre et neutre séparés).
... mais la liste de l'héritage allemand est très longue!