Du beurre ou des canons: une histoire culturelle de l'alimentation sous le Troisième Reich

Du beurre ou des canons: une histoire culturelle de l'alimentation sous le Troisième Reich. Tristan Landry. PUF. 600 pages. mai 2021.



« A travers 9 chapitres et neuf recettes, Tristan Landry convie son lecteur à une exploration de l'alimentation sous le IIIe Reich. Loin d'être anodine, la question de l'alimentation nous transporte au coeur des préoccupations d'un Etat et de sa population, marqués par le souvenir du blocus de 14-19 et de la faim vécue pendant celui-ci.»

Ils n'avaient qu'à pas nous contraindre à guerroyer, scrogneugneu!
Paske la découverte du rutabaga, la joie du ticket de rationnement et le plaisir du marché noir, les Polonais, Français, Belges, Bataves, etc., eux, avaient été contraints d'en découvrir les bienfaits" bien avant la population allemande, au profit de laquelle, en sus des besoins propres de la Wehrmacht, les ressources agricoles avaient été allègrement pillées.
Je rappelle juste que la France était de loin le plus gros producteur agricole européen et que le III. Reich, jusque courant 1942, s'était efforcé de maintenir, pour la population, une fausse situation économique normale au sein du Reich "historique", avant de devoir se résoudre à passer en économie de guerre.

Effectivement, jusqu'en 1942, et contrairement à l'affirmation de Göring, les Allemands ont eu à la fois le beurre et les canons.

Bon, par la suite...

[Dog Red]

Mais dès avant 1939, l'économie alimentaire du Reich n'est-elle pas déjà déficitaire ?

A se demander si une des raisons de faire la guerre n'est pas aussi le pillage des territoires conquis !?

A se demander si une des raisons de faire la guerre n'est pas aussi le pillage des territoires conquis !?

Oui bien sûr.
L'objectif de l'invasion de l'URSS n'était-il pas aussi une appropriation des fertiles plaines d'Ukraine. Chaque soldat rêvait au lopin de terre qui leur serait attribué après la guerre qui se terminerait, à l'image de la campagne de France, très rapidement. Le blé affluerai alors en Germanie et le beurre ainsi que la viande viendraient de France. On pourra ainsi continuer à fabriquer des canons sans risque de disette.

Le Reich doit importer mais le PIB le permettrait avec sa très importante industrie très copétitive sauf qu'il a décidé de son autarcie alimentaire.......et agricole

Mais dès avant 1939, l'économie alimentaire du Reich n'est-elle pas déjà déficitaire ?

A se demander si une des raisons de faire la guerre n'est pas aussi le pillage des territoires conquis !?

Oui d'ailleurs Tooze l'explique très bien c'est en relation avec les choix de réarmement , les problèmes économiques internes et dettes, le tout accentué par les politiques de boycott et restrictives étrangères face au réarmement et à l'antisémitisme du régime.
AH fera toujours des choix , l'affirmation qu'il fera tout pour choisir le bien être de la population pour conserver son moral est un mythe qu'il détruit.
Petite question sur ce livre, aborde t-il les problèmes de pénuries alimentaires du régime de 1941-42.
En fait l'allemagne est déjà une grosse productrice de viande d'élevage, mais elle est incapable de produire l'alimentation végétale pour engraisser son cheptel .
D'où depuis longtemps des importations qui ne sont pas tant pour la population que pour les élevages .
Cela provient d'Europe centrale et de l'est depuis longtemps mais aussi d'Amérique du Sud. Est ce que cela explique les migrations allemandes vers ses pays pour s'assurer de filières d'importation?

D'un autre côté si ils avaient gagné la guerre et importés toute la viande ou la nourriture pour le bétail qu'ils voulaient pour se gaver , ils auraient tous sombré dans des graves maladies coronariennes .

[Prosper Vandenbroucke]

Les restrictions alimentaires liées au conflit n'ont pas épargné le Reich, et ce dès la première année de guerre, malgré les victoires et les prélèvements sur les territoires occupés. Toutes les branches agroalimentaires ont été concernées et le marché de la viande, connu pour son rôle moteur dans l’inflation des années 1940, n’a pas échappé à cette diminution générale, pouvant illustrer à sa manière le propos propagandiste de Goebbels en 1935-1936, « Kanonen statt Butter ».(Des canons au lieu de beurre)
Les autorités nazies ont même prôné le principe du Eintopf (Un seul pot) et ce même avant le début de la guerre

Pour les restrictions, elles avaient aussi dès le départ été vestimentaires.......sur la laine et le coton,bons d'achats annuels limités..........les premiers décrets tombent en 1935
Il n'y avait pas que l'émigration vers l'Amérique du sud....Jusqu'en 1929 il y avait encore un flot assez important vers les USA,mais je crois que pas mal de Français avaient aussi fait le choix de l'Amérique du sud.......Le Reich avait pour premier objectif la domination de toute l'Europe de l'Atlantique à l'Oural avec une prise en main des colonies européennes de l'époque,en gestion directe ou en sous main par des vassaux italiques ou hispaniques afin d'assurer une alimentation en matières premières. Darlan avait tenté un deal avec le diable par ses accords de Paris,mais les fameuses colonies françaises d'Afrique c'était la dèche quasi absolue,il fallait y faire des investissements d'infrastructures bien trop considérables car pas de voies d'accès fluviales vers les sites éventuels d'où des coûts de revient prohibitifs pour les minerais bruts.....