John Parker, SBS: The Inside Story of the Special Boat Service, première édition 1997 (multiples rééditions)
Ce livre est visiblement une histoire officielle du Special Boat Service qui ne dit pas son nom (l'auteur a notamment utilisé des archives jusqu'alors classifiées). A noter qu'il ne donne pas le détail de ses sources comme on pourrait le faire avec des notes dans le texte, il y a seulement une bibliographie à la fin, ce qui compliquera la tâche d'éventuels futurs chercheurs.
Il démarre pendant la Seconde Guerre mondiale, détaillant les différentes unités ancêtres du SBS. D'abord les Special Boat Sections, montées par une poignée de gars qui ont vu l'intérêt des opérations en kayak (l'auteur parle de canoes en VO et je ne suis pas familier de la différence). Bien que faisant formellement partie des bataillons Commando, ces SBS opèrent indépendamment, effectuant des raids de sabotage, des infiltrations/exfiltrations d'agents, la récupérations de soldats coincés derrière les lignes ennemies en Crète, etc. à partir de sous-marins.
Chez les Royal Marines, d'autres ont une idée similaire et montent le Royal Marines Boom Patrol Detachment (RMBPD) qui mènera l'assez connue opération Frankton. Le RMBPD va aussi se livrer à des expérimentations (nageurs de combat, Chariot, Welman, X-Craft, canot submersible Sleeping Beauty...) qui finiront regroupées dans les Sea Reconnaissance Units (SRU). En Asie, ces moyens sont utilisés par le SOE. Lors d'une de ces opérations, Jaywick, deux canoes opérant à partir d'une jonque arrivent à piéger quatre navires dans le port de Singapour. Ce succès pousse à une autre tentative, l'opération Rimau, avec une utilisation de quinze Sleeping Beauties. Mais l'opération tourne mal dès le début : les raiders doivent capturer une jonque pour l'approche mais n'en trouvent qu'une blanche, pas discrète et sans moteur. Contrôlés par une patrouille, ils sont obligés d'engager une fusillade, qui déclenche une traque de plusieurs semaines. Ils sont décimés, et dix faits prisonniers seront décapités en juillet 1945.
Enfin, une autre unité est créée suite au désastre de Dieppe, les Combined Operations Pilotage Parties (COPP), spécialisées dans la reconnaissance de plage en vue de débarquements et le guidage des troupes amphibies. Si le mode opératoire peut sembler similaire aux autres unités évoquées, leurs hommes ont la particularité de connaître des secrets des plans d'invasion alliés, ce qui explique que les COPP seront placées sous un lourd sceau du secret - leur existence ne sera rendu publique qu'en 1959. Si leur emploi improvisé en Afrique du Nord se passe sans accroc, la chance les abandonne en Sicile début 1943 où ils ont été envoyées avec une préparation très insuffisante. Sur 16 hommes, sept sont capturés et cinq disparaîssent. Deux autres, n'ayant pas retrouvé leur sous-marin, ont réussi à pagayer 75 miles jusqu'à Malte. Parmi les disparus se trouvent trois officiers dont une légende dira qu'ils se sont noyés volontairement pour éviter la capture - sans faits pour étayer, ca reste de la supposition. En tirant les conséquences, les COPP feront bien mieux pour les débarquements subséquents.
Je m'arrête là car on sort de la 2e GM. Il faut savoir que seul environ un tiers du livre concerne 39-45, le reste étant postérieur.