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Re: Roosevelt, Vichy et Alger. L'imbroglio du 8 novembre 1942

Nouveau messagePosté: 09 Fév 2019, 20:39
de alfa1965
Merci de cet avis éclairé et éclairant, je m'étais dit qu'il fallait que je lise cet ouvrage dans un futur proche, maintenant probablement plus lointain.

Re: Roosevelt, Vichy et Alger. L'imbroglio du 8 novembre 1942

Nouveau messagePosté: 09 Fév 2019, 21:15
de JARDIN DAVID
Enfin, c'est chacun ses goûts !
JD

Re: Roosevelt, Vichy et Alger. L'imbroglio du 8 novembre 1942

Nouveau messagePosté: 09 Fév 2019, 22:38
de pierma
JARDIN DAVID a écrit:Oui, Pierma, on connait la suite (inéluctable), mais je suis persuadé, à titre personnel, qu'il reste des aspects à investiguer côté ROOSEVELT. Tout n'a pas été écrit sur les ultimes phases de ses contacts avec GIRAUD ...
JD

Je viens de terminer De Gaulle et Roosevelt, de François Kersaudy.

J'y ai trouvé (entre autres) la réponse à une question que je me posais depuis longtemps : comment Roosevelt, qui vomissait De Gaulle, a-t-il pu accepter à Anfa, que les deux généraux soient mis sur un pied d'égalité, et que le principe d'une direction conjointe des Français soit officiellement validé (la presse en étant informé) même si les modalités précises de cette direction n'étaient pas précisées.

hé bien c'est tout simple : pour la première fois Roosevelt (qui ne s'était plus déplacé à l'étranger, ni en avion, depuis son élection) a eu l'occasion de s'entretenir en face à face avec Giraud.

Et c'est un dialogue de sourds, parce que Giraud n'entend rien à la politique (Eisenhower le considérait même comme "peu capable de tâches d'administration" ce qui situe le problème) il se voit avant tout comme LE chef militaire, et pendant toute l'heure que durera l'entretien il n'aura de cesse de ramener Roosevelt à la seule question importante : la fourniture de matériel militaire à l'armée d"Afrique. Chaque fois que Roosevelt essaie de l'amener à ces menues réalités que sont la direction politique des Français en AFN, la coopération civile avec l'armée américaine (et il est clair que Roosevelt était prèt à aller plus loin si affinités) l'autre le coupe et revient à sa marotte : quelles armes, en quelle quantités...
A la fin de l'entretien, Roosevelt se tourne vers son fils Eliott (à qui on doit ce récit) :"j'ai bien peur que nous soyons en train de parier sur un planche pourrie..."

C'est aussi pour cette raison qu'il acceptera la suggestion d'un de ses conseillers (peut-être l'amiral Leahy, j'ai oublié) qui propose en toute candeur de lui envoyer Jean Monnet, un Français qui a fait des miracles à Washington dans l'élaboration du Victory Plan, qui sera certainement un excellent conseiller politique pour Giraud. Or si Monnet n'est pas du tout gaulliste, en revanche c'est un démocrate irréprochable et il n'est pas vichyste pour deux ronds.
Monnet s'épuisera à habiller Giraud en démocrate, et parfaitement lucide sur les limites de son poulain, ne fera rien pour s'opposer à une direction à égalité entre De Gaulle et Giraud.

Re: Roosevelt, Vichy et Alger. L'imbroglio du 8 novembre 1942

Nouveau messagePosté: 10 Fév 2019, 10:14
de JARDIN DAVID
On trouve cette explication chez ZORGBIBE.
Encore une fois c'est du factuel, le problème est de savoir d'où vient chaque affirmation dans cet ouvrage. Les références sont en vrac à la fin et classées par chapitre ...