Tomcat a écrit:J'ai une question un peu technique:
A poids équivalent, un obus a t-il le même impact/effet qu'une bombe d'avion ?
Déjà, l'équivalence de poids n'est pas évidente, car les plus petites bombes utilisées, par l'aviation, durant la Seconde Guerre Mondiale, flirtaient avec les 125 kg, soit l'équivalent, à peu de chose près, d'un pélot de 21 cm, tiré par un mortier du même calibre, tandis qu'un obus de 17 cm ne pesait, lui, que +/- 70 kg. Pour mémoire, les munitions de l'obusier léger de 10,5 cm pesaient environ 15 kg, celles de l'obusier lourd de 15 cm, +/- 45 kg. on retrouve des valeurs similaires dans les autres armées.
Selon le type de la pièce, de l'obus et la puissance de la charge propulsive utilisée, la vitesse initiale (Vo) en sortie de tube variait entre 700 & 900 m/s, pour les canons, 400 à 600 m/s, pour les obusiers. La vitesse du projectile chute en fonction de la distance de tir ; les abaques de tir, établis sur pas de tir, indiquent avec précision la diminution de vitesse au prorata de la distance; quand il s'agit d'allumer du "pinpin", en rase campagne, la perte de vitesse est secondaire, par contre, contre une fortif en surface ou, pire, enterrée, - obus casse-béton- elle devient essentielle, idem, en emploi antichar ou contre un cuirassement, par exemple, pour l'artillerie navale - d'où, au passage, l'accroissement des calibres de l'artillerie principale, le poids de l'obus étant un facteur important pour sa précision, mais, également, sa portée pratique!
D'après des données techniques US, les vitesses terminales des bombes, selon leurs poids, leurs configurations et la "bénédiction divine"
variaient entre 750 pieds/seconde (225 m/s), pour une bête bombe explosive de 4000 livres, et 850 pieds/seconde (255 m/s), pour des HE (hight explosive) de 12 000 livres, dans tous ces cas, on n'est plus dans le cadre dimensionnel des pélots de l'artillerie par exemple, chez les Allemands, les obus de 80 cm du Dora, pesaient, certes, 7100 kg, mais la pièce n'en avait pas tirer beaucoup, et, sinon, les plus gros obus pesaient moins de 500 kg - dans l'artillerie navale, on flirtera avait les 800-1000 kg, pour les plus gros calibres, 406 mm.
Il y a encore d'autres paramètres à prendre en compte...
1) Un bombe aérienne est sensée suivre une trajectoire quasi-verticale - hormis celles utilisées par l'aviation d'attaque au sol ou d 'assaut, pour lesquelles il conviendrait, probablement, de prendre en compte une partie de la vitesse de l'aéronef - je suis nul en calcul vectoriel!
-, mais le poids des bombes utilisées pour ce type de boulot dépassaient, rarement, 1000 livres.
2) Dans le meilleur des cas, l'élévation d'une pièce d'artillerie n'excède pas 70° - à de très rares exceptions, comme les canons de 17 cm et les mortiers de 21 cm, les pièces de l'artillerie (de campagne!) allemande, ne dépassaient, même, pas 43/45° d'élévation ! -, ce qui génère une trajectoire parabolique, qu'on pourrait qualifier de "semi-tendue" ; pour mémoire, l'artillerie navale, conçue pour démolir des cuirasses, avait une élévation de l'ordre d'un grosse vingtaine de degrés, les élévations supérieures, apparues, essentiellement, durant la WW2, étaient destinées à effectuer du tir "mer-terre". Avec ce genre d'élévations, la trajectoire finale ne permettait pas au projectile d'atteindre sa cible "à la verticale" , contrairement à la bombe, et là, on est bon pour un nouveau calcul vectoriel, pour estimer l'angle d'impact !
3) Juste un petit détail qui convient de garder en mémoire, le tir à ricochet, inventé du temps du boulet rond, était, toujours, en vigueur, deux cents ou deux-cinquante plus tard, d'où, par exemple, les fusées à impact avec déclenchement chronométrique court (0,15 ou 0,25 s), qui permettait de déclencher l'explosion de l'obus, après le ricochet, et, ainsi, arroser d'éclats la zone visée (emploi anti-personnel, contre des pinpins couchés ou planqués derrière une petite élévation de terrain).