Forum Le Monde en Guerre

Je passe sur la référence aux AUBRAC, dont [suite HS, c'est pas la question ici].

François Delpla a écrit:Rapidement : ce qu'il y a de non-historique, et d'avocassier (outre le fait, reconnu par vous-même, d'accabler le PCF pour avoir déclenché la lutte armée),

Je vois bien que c'est ce qui titille.
Accabler ! De qui se Môquet-on ?
Sur ce point GA n'en rajoute pas mais remet les pendules à l'heure. La complaisance mensongère pro-communiste (pour une Doxa, etc etc ....) a assez duré pour qu'un exposé net et étayé puisse juste rappeler les faits (décision, refus de la revendiquer, mensonges, exploitation des bénéfices). Il n'y a pas grand chose à mettre en face des faits, sinon des sentiments ou l'omerta typiquement thorézienne.
D'autres lecteurs partagent-ils mon point de vue ou au contraire sont-ils plus proches de François ?

François Delpla a écrit: La spécialité de Pucheu est plutôt l'anticommunisme, non point, comme le croit encore le PCF aujourd'hui, pour des raisons de politique intérieure, mais par une visée géopolitique : le Boche a assez à faire à l'est, si j'écrase l'ennemi sur ses arrières il ne peut qu'en être reconnaissant.

Je n'ai encore rien lu de tel ... mais il faut que je termine l'ouvrage.

A suivre
JD

De Gaulle avait pour seuls alliés de poids les communistes, lesquels approuvaient sa ligne opposée à une "gestion" US du pays.

Alcide NITRYK a écrit:De Gaulle avait pour seuls alliés de poids les communistes, lesquels approuvaient sa ligne opposée à une "gestion" US du pays.

C'est encore obligatoire en 2018 de colporter ces accommodements bien compréhensibles en leur temps ?
Vive le Temps de l'Histoire !
JD

Alcide NITRYK a écrit:De Gaulle avait pour seuls alliés de poids les communistes, lesquels approuvaient sa ligne opposée à une "gestion" US du pays.

On parle d'une époque où De Gaulle enregistre - et fait connaître - le soutien de l'ensemble des mouvements de résistance. Entre autres soutiens nationaux qui ne doivent rien au PCF.

Pour Pucheu, je me suis souvent demandé si De Gaulle a souhaité "faire un exemple", de façon à marquer qu'il ne transigerait en aucun cas avec Vichy. (Message non à destination d'Alger, mais de tous les Français : Pucheu fusillé, il devenait clair pour tous que l'avenir de la collaboration était le peloton d'exécution.)

Je pense à sa lettre à Loustaunau-lacau :"Dans les circonstances présentes, tout ce que nous demandons c'est que chacun fasse son devoir. Nous laissons tomber - et ils tombent bien bas - tous ceux qui s'écartent de cette voie." Pucheu, c'est clair, fait partie de "ceux qui étaient tombés bien bas."

Lecture terminée !
La suite du livre et en particulier le procès méritent le détour.
Aucune complaisance de la part de l'auteur, et je ne retrouve pas du tout la visée géopolitique détectée par François.
Par contre la "raison d'Etat" prétextée par de Gaulle est bien rendue, sans excès.
JD

JARDIN DAVID a écrit:je ne retrouve pas du tout la visée géopolitique détectée par François.

J'ai dit moi-même que l'auteur ne la mentionnait pas.

Probable imprécision de ma part ... je voulais dire que seul François arrive à cette conclusion :

François Delpla a écrit:
La spécialité de Pucheu est plutôt l'anticommunisme, non point, comme le croit encore le PCF aujourd'hui, pour des raisons de politique intérieure, mais par une visée géopolitique : le Bo........ a assez à faire à l'est, si j'écrase l'ennemi sur ses arrières il ne peut qu'en être reconnaissant.
L'analyse de l'auteur ne va bien entendu pas dans ce sens ...

Autre critique qui mérite un complément de réponse :

Peu justifiable, en particulier, l'absence de toute mention du Vichy tel quel de Dominique Canavaggio, enfin publié par son fils en 2015. L'auteur était un journaliste passé par Normale sup en même temps que Pucheu et le tutoyant, et proche également de Laval. Il porte sur le premier des deux Pierre un regard à la fois bienveillant et sévère : il débordait de confiance en lui... pas toujours à raison !
CANAVAGGIO, après vérification, ne présente qu'un intérêt anecdotique et ne remet aucunement en cause les conclusions de Gilles ANTONOWICZ. Personnellement je ferais plus la critique, elle aussi très périphérique, d'une absence de bibliographie structurée. Les références sont par contre toutes indiquées en pieds de pages. Et surtout l'essentiel se trouve bien dans l'analyse si agréablement présentée.
Vraiment pas de quoi jeter l'opprobre sur cet excellent et innovant ouvrage.

Mais il y a mieux à dire : je suis en mesure d'annoncer de Gilles ANTONOWICZ participera à Paris, en septembre prochain à un colloque dont l'intitulé sera "Ré-écrire l'histoire de l'occupation en 2019 ?". Pour ceux qui souhaiteraient quelques compléments et des échanges plus conviviaux, ce sera l'occasion.
JD

Pour ceux qui voudraient mieux connaitre l'auteur :
https://www.youtube.com/watch?v=0l2yJ5AX9Wc
Avec un interviewer tout à fait inattendu, mais surtout, et c'est un avis personnel, un historien qui conjugue une belle écriture à une rare qualité d'expression orale.
Je n'ose faire de comparaison ni donner de noms. Chacun pensera aux "ténors de l'histoire" qu'il veut.
JD