Depuis deux ans on attendait la traduction en français. Elle est arrivée.
Peter Longerich
Hitler
Éditions Héloïse d'Ormesson
Paru le 16 novembre 2017
ISBN : 978-2-35087-431-9
Traduit de l’allemand par Tilman Chazal, Caroline Lee, Caroline Lelong et Valentine Morizot. Sous la direction de Raymond Clarinard.
Une recension dans l'Express : https://www.lexpress.fr/culture/livre/h ... 60804.html
Une recension dans le journal allemand Die Welt : https://www.welt.de/print/die_welt/lite ... -Show.html
QUATRIEME DE COUVERTURE
Dans cette somme, Longerich revient sur l’incroyable ascension de celui qu’il dépeint comme ayant été à l’origine un « moins que rien », affligé d’un profond « sous-développement affectif ».
S’il ne nie pas le machiavélisme du personnage, il dissipe toute illusion quant à ses prétendues qualités de stratège politique et montre comment son arrivée au pouvoir, sa prise de contrôle de l’armée et jusqu’à ses décisions les plus terribles ont autant été le fruit du hasard et de l’improvisation que de calculs tactiques.
En dépit de sa cruauté, voire de sa folie, Adolf Hitler n’était qu’un homme, avec toutes ses faiblesses et ses lâchetés, et c’est bien ce qu’il y a de plus effroyable dans ce constat implacable.
Après "Himmler" et "Goebbels", Peter Longerich termine son exploration psychologique et historique des artisans de la Shoah.
Les chapitres du bouquin sont répartis en sept parties.
Un chapitre est consacré à l'attentat du 20 juillet 1944 (p. 922-931).
Le bouquin commence par une "introduction" (p. 11-16) et se termine par une "conclusion" (p. 957-973) qui ressemble à une dissertation sur la vie d'Adolf Hitler. Je recommande la lecture de cette dissertation à ceux qui n'ont pas le temps de lire l'ensemble du livre de Longerich.
Je vous laisse lire le premier paragraphe du bouquin (p. 11) :
Dans toute l’histoire moderne, il n’existe aucune figure qui, en un temps relativement court, soit parvenue à jouir du même pouvoir qu’Adolf Hitler, lequel en a usé à l’excès et s’y est accroché avec une opiniâtreté sans pareille – jusqu’à l’effondrement total de sa puissance en entraînant la mort de millions de personnes. Ainsi Hitler représente-t-il un exemple extrême de pouvoir personnel et d’abus de pouvoir, un cas qui dépasse le cadre d’une biographie historique habituelle. Confronter structure et personnalité, comme le font habituellement les historiens, n’est pas adapté à ce cas. Nous avons affaire à un chef qui n’a pas agi dans le cadre de conditions politiques et constitutionnelles données, ni en fonction de règles communément acceptées d’un système politique existant, mais qui a mis en miettes ces conditions pour créer de nouvelles structures de pouvoir. Celles-ci étaient indissolublement liées à sa personne, et sa dictature constitue un exemple extraordinaire de pouvoir personnel. Les « structures » de son régime ne sont pas concevables sans Hitler, et Hitler n’est rien non plus sans celles-ci.