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"Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 17 Déc 2017, 02:04
de Soxton
Peter Longerich est l'auteur d'une biographie d'Adolf Hitler.
Depuis deux ans on attendait la traduction en français. Elle est arrivée.


Peter Longerich
Hitler
Éditions Héloïse d'Ormesson
Paru le 16 novembre 2017
ISBN : 978-2-35087-431-9

Traduit de l’allemand par Tilman Chazal, Caroline Lee, Caroline Lelong et Valentine Morizot. Sous la direction de Raymond Clarinard.

Une recension dans l'Express : https://www.lexpress.fr/culture/livre/h ... 60804.html

Une recension dans le journal allemand Die Welt : https://www.welt.de/print/die_welt/lite ... -Show.html

QUATRIEME DE COUVERTURE
Dans cette somme, Longerich revient sur l’incroyable ascension de celui qu’il dépeint comme ayant été à l’origine un « moins que rien », affligé d’un profond « sous-développement affectif ».
S’il ne nie pas le machiavélisme du personnage, il dissipe toute illusion quant à ses prétendues qualités de stratège politique et montre comment son arrivée au pouvoir, sa prise de contrôle de l’armée et jusqu’à ses décisions les plus terribles ont autant été le fruit du hasard et de l’improvisation que de calculs tactiques.
En dépit de sa cruauté, voire de sa folie, Adolf Hitler n’était qu’un homme, avec toutes ses faiblesses et ses lâchetés, et c’est bien ce qu’il y a de plus effroyable dans ce constat implacable.
Après "Himmler" et "Goebbels", Peter Longerich termine son exploration psychologique et historique des artisans de la Shoah.


Les chapitres du bouquin sont répartis en sept parties.
Un chapitre est consacré à l'attentat du 20 juillet 1944 (p. 922-931).
Le bouquin commence par une "introduction" (p. 11-16) et se termine par une "conclusion" (p. 957-973) qui ressemble à une dissertation sur la vie d'Adolf Hitler. Je recommande la lecture de cette dissertation à ceux qui n'ont pas le temps de lire l'ensemble du livre de Longerich.



Je vous laisse lire le premier paragraphe du bouquin (p. 11) :
Dans toute l’histoire moderne, il n’existe aucune figure qui, en un temps relativement court, soit parvenue à jouir du même pouvoir qu’Adolf Hitler, lequel en a usé à l’excès et s’y est accroché avec une opiniâtreté sans pareille – jusqu’à l’effondrement total de sa puissance en entraînant la mort de millions de personnes. Ainsi Hitler représente-t-il un exemple extrême de pouvoir personnel et d’abus de pouvoir, un cas qui dépasse le cadre d’une biographie historique habituelle. Confronter structure et personnalité, comme le font habituellement les historiens, n’est pas adapté à ce cas. Nous avons affaire à un chef qui n’a pas agi dans le cadre de conditions politiques et constitutionnelles données, ni en fonction de règles communément acceptées d’un système politique existant, mais qui a mis en miettes ces conditions pour créer de nouvelles structures de pouvoir. Celles-ci étaient indissolublement liées à sa personne, et sa dictature constitue un exemple extraordinaire de pouvoir personnel. Les « structures » de son régime ne sont pas concevables sans Hitler, et Hitler n’est rien non plus sans celles-ci.

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 17 Déc 2017, 10:05
de JARDIN DAVID
Plus de 900 pages ? Pour dire ça ?
En poche, il n'y a pas le même titre plus accessible, par un certain "Courtepauvre"? :mrgreen:
JD

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 19 Déc 2017, 00:14
de Soxton
JARDIN DAVID a écrit:Plus de 900 pages ? Pour dire ça ?


Environ 980 pages pour retracer toute la vie d'AH. Il s'agit d'une biographie. Je ne vois pas où est le problème. Il existe aussi des biographies de Churchill, Roosevelt, Staline, Mussolini, Pétain, etc.

Merci quand même pour le calembour Longerich / Courtepauvre

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 19 Déc 2017, 08:12
de Dog Red
Soxton a écrit:Environ 980 pages pour retracer toute la vie d'AH. Il s'agit d'une biographie. Je ne vois pas où est le problème. Il existe aussi des biographies de Churchill, Roosevelt, Staline, Mussolini, Pétain, etc.


Il faut s'habituer au sens de la dérision et au énième degré dont JD est souvent coutumier. :mrgreen:

Soxton a écrit:Merci quand même pour le calembour Longerich / Courtepauvre


Et dont les calembours ne sont jamais que la partie émergée de l'iceberg.

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 20 Déc 2017, 08:58
de JARDIN DAVID
Soxton va me ruiner avec ses propositions de lecture !
Cet achat et sa lecture semblent incontournables ...

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 20 Déc 2017, 20:25
de thucydide
Est ce qu'il fini par faire de ah un malade mental?
ah fut certes un opportuniste, mais pas un idiot, il a su réfléchir, manipuler, voir les faiblesses et intérêts de ses interlocuteurs et en user.
D'ailleurs il y a peu quelqu'un du forum fit mention de documents sur fall gelb qui montre un ah bien plus intuitif en stratégie que ce que l'on affirme.
De plus je vous conseille la lecture "Le salaire de la destruction" ou les choix, les micros équilibrages, les décisions sans retours de ah sont décrites.

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2018, 13:33
de JARDIN DAVID
JARDIN DAVID a écrit:Soxton va me ruiner avec ses propositions de lecture !
Cet achat et sa lecture semblent incontournables ...

Une lecture qui s'est finalement étalée dans le temps !
Ce serait bien d'en reparler, car, malgré de basses critiques toutes JDesquiennes qui attendront, il y a de la matière à échanger.
A priori, le duo universitaire français responsable de la plaquette "Hitler en dix leçons" n'a pas lu LONGERICH jusqu'au bout ...
Il est vrai que les premières parties (il y en a 7 en tout ... c'est quoi ce plan bâtard ?) sont un peu rebutantes, mais on gagne à garder le cap.
Je note, quelques mois et quelques nuits de lecture plus tard, p 923, mais il y a des choses intéressantes avant : "Un autre facteur beaucoup plus décisif, y a contribué [éviter la chute du régime] : la personne de HITLER. Car la structure du régime, où tous les pouvoirs étaient concentrés en la personne du dictateur, était avant tout le résultat de la politique de ce dernier, qui avait sciemment érigé ce système afin d'atteindre ses objectifs. HITLER n'était pas l'outil des structures et de circonstances qui devaient inexorablement aboutir à l'autodestruction et à la défaite totale, mais l'acharnement et le jusqu'au boutisme furent essentiellement la conséquence de sa volonté politique (1).
Note 1 : Si KERSHAW (La Fin) attribue en premier la grande capacité de résistance du régime aux "structures du pouvoir national-socialiste", cette argumentation revient selon moi à sous-estimer le rôle indépendant de HITLER : cet exemple montre à quel point, dans le cas de HITLER, il est difficile de dissocier personnalité et structure."


Il me semble qu'un contributeur de ce forum a déjà développé des idées du même ordre ? C'est moins vrai pour le Haltbefehl ou les manipulations maréchalesques.

JD

Re: "Hitler" par P. Longerich

Nouveau messagePosté: 04 Mai 2019, 00:56
de Soxton
Désormais en format poche dans la collection Tempus.
Publié le 18 avril 2019.