Post Numéro: 9 de Aldebert 07 Nov 2017, 18:50
Il m'a coupé l'herbe sous le pied. tant pis je confirme
Cette année le Goncourt et le Renaudot nous gâtent
Pour le Goncourt 2017, c’est Eric Vuillard, pour
L'Ordre du jour (Actes Sud)
Le Renaudot est à quant à lui attribué à Olivier Guez pour
La Disparition de Josef MengeleL’Ordre du jour :« Nous voici d'abord projetés le 20 février 1933, un lundi de froid et de brume. Ce jour-là, vingt-quatre barons de l'industrie allemande ont rendez-vous au Reichstag, à l'invitation de son président, Goering, pour y rencontrer Hitler. Vuillard décrit le ballet des berlines noires qui s'avancent une à une dans la cour, les vingt-quatre messieurs qui successivement en sortent, puis arpentent les salons... Au terme de leur visite, les nobles messieurs verseront leur généreuse obole au parti nazi. Quelques pages plus tard, nous serons au Berg¬hof, la résidence bavaroise du désormais chancelier du Reich, dans le secret d'un tête-à-tête inouï entre le dirigeant nazi et le fébrile chancelier autrichien Schuschnigg. Plus tard on partira à Londres, où, en présence de Churchill, Chamberlain reçoit à déjeuner l'ex-ambassadeur Ribbentrop — nous sommes le 12 mars 1938, l'Anschluss est en marche... Ces scènes saisissantes s'ajoutent les unes aux autres pour retracer l'inertie coupable, la succession de lâchetés, de bassesses, de compromissions qui ont mené à l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne. La démonstration d'Eric Vuillard est limpide, cinglante, implacable. »
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La Disparition de Josef Mengele : C'est avec «la Disparition de Josef Mengele», où Olivier Guez raconte, par le menu, la cavale sud-américaine de l'abominable médecin d'Auschwitz. Comme elle a duré de 1949 à sa mort, en 1979, il y avait de quoi faire.
Abominable, mais aussi assez minable, ce Mengele. Sous la plume de Guez, il apparaît surtout comme un sale type qui ne pense qu'à son propre intérêt. On le suit à la trace, de l'Argentine péroniste au Brésil en passant par le Paraguay. Guez, dans les entretiens qu'il a donné, raconte s'être rendu sur les lieux où son anti-héros s'est planqué. Ça se sent souvent, dans les descriptions qu'il donne. Ce qui se sent aussi, c'est que l'auteur de «l'Impossible Retour, une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945» a beaucoup lu sur son sujet. Il est là pour remettre à leur place les mythes qui entourent cette «figure pop du mal». Il s'y prend très bien.
« Dans cette formidable enquête romancée, Olivier Guez suit un homme dont les contours deviennent ceux d’une ombre sinistre qui ne renie rien, peste et rumine contre tous ceux qui s’en sont bien tirés. Et qui mourra sans avoir été jugé. »
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