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COMME UN ALLEMAND EN FRANCE

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COMME UN ALLEMAND EN FRANCE

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Borsig  Nouveau message 13 Mai 2017, 02:09

Comme un Allemand en France. Lettres inédites sous l’Occupation, 1940-1944, d’Aurélie Luneau, Jeanne Guérout et Stefan Martens, L’Iconoclaste, 2016, 302 p.

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Un recueil de lettres inédites de soldats allemands dans la France occupée.


QUATRIÈME DE COUVERTURE
Ils sont 80000 en 1941, près d'un million à la veille du débarquement en juin 1944. Issus de tous les milieux et de toutes les régions, certains quittent leur foyer pour la première fois. Cinq années durant, ces Allemands qui occupent la France écrivent à leur familles, se confient à leurs journaux intimes, croquent leur quotidien dans des calepins, photographient les paysages. Avec le temps, leurs sentiments évoluent.
Les lettres des premiers mois se veulent rassurantes, et même fanfaronnes ; peu à peu, le doute s'installe. Certains ont une foi absolue en Hitler. D'autres, tel le jeune soldat Heinrich Bbll, futur Prix Nobel de littérature dont les lettres sont traduites pour la première fois, sont gagnés par l'empathie et tissent des liens avec les Français. Il a fallu deux années de recherche en Allemagne pour trouver, sélectionner et rassembler ces écrits complètement inédits en France.
Ils renouvellent de manière passionnante notre regard sur cette période. Entre les lignes se dessine un nouveau visage de l'Occupant, plus complexe, plus subtil. Sous la plume des Allemands, une autre guerre nous est racontée.



LE MONDE DES LIVRES | 29.09.2016 à 09h26
http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... _3260.html
L’Occupation à hauteur de soldat de la Wehrmacht : c’est ce que donne à découvrir un recueil de correspondances inédit en français, « Comme un Allemand en France ».

De 1940 à 1944, les militaires allemands en France occupée ont beaucoup écrit, le plus souvent à destination de la mère patrie : lettres, photos ou journaux, de soldats convaincus, de vétérans de la Grande Guerre, d’adolescents, d’intellectuels, comme l’écrivain Heinrich Böll (1917-1985). Pour la première fois, un échantillon de ces correspondances est traduit en français, offrant ainsi une perspective inédite sur le quotidien des armées allemandes sous l’Occupation : la victoire, l’agréable routine, le déclin, la débâcle. A travers ces chroniques adressées aux familles, aux camarades, parfois même aux amies françaises, les historiens français et allemands Aurélie Luneau, Jeanne Guérout et Stefan Martens mettent en scène la vie de ces soldats, leurs certitudes et leurs inquiétudes.



Extraits choisis :

Premier extrait
Pages 107-108
Arnold Nüssle déteste la guerre, mais la considère comme une mission de régénération morale de l’Europe. Touché par la détresse des Français en 1940, cet intellectuel mène l’année suivante une vie de loisirs dans la capitale, où il est stationné auprès du commandement militaire. Cette oisiveté l’ennuie et, dans ses lettres adressées à un camarade, il exprime sa mauvaise conscience d’être « planqué » quand le combat se déroule à l’Est. Nüssle sera à son tour envoyé en Russie, où il perdra la vie le 11 février 1943.


28 août 1941

Les relations entre Français et Allemands ne sont pas mauvaises. Si les Français pouvaient manger à leur faim comme avant, on aurait très vite la meilleure des “collaborations” qui soit. Mais le problème de la nourriture reste un point qui détermine l’amitié ou l’hostilité… La ville est tellement tranquille qu’on a souvent l’impression de ne pas se trouver en pays ennemi. (…) On prend tout cela avec indifférence ou avec un peu de nonchalance. Seul le combat mené à l’Est éveille en nous un intérêt ardent. Ce que dit Churchill ou ce que prévoit Roosevelt… on l’enregistre et c’est tout. A côté de cela, il y a des petites choses qui nous occupent bien plus. Par exemple : savoir si le petit paquet avec les pêches est bien arrivé en Allemagne…


30 août 1941

Il existe une fuite en avant vers la guerre, je peux le constater clairement ici. ­Paris est tellement beau – même s’il n’arrête pas de pleuvoir – et les habitants sont au fond tous très avenants, quelles que soient leurs opinions. Ils ne peuvent vraiment pas se plaindre du comportement des militaires. Les rares communistes qui osent encore s’attaquer, une arme à la main, aux soldats allemands, doivent craindre la main de fer de l’occupant. Le sentiment de la force est un sentiment formidable. Tandis que la majorité de l’armée allemande se bat à l’Est, le reste des troupes, fort diminué en nombre, tient toute l’Europe en échec. Nous n’avons encore jamais connu une telle concentration de puissance. Et les peuples européens s’attendent à ce que ce pouvoir soit utilisé d’une façon honnête. (…)

Le Français est encore méfiant. Il commence, certes, à comprendre que son Etat ne pourra plus jouer le premier rôle dans le monde, comme avant. Il n’a plus le choix qu’entre nous et les puissances anglo-saxonnes. Aujourd’hui, le Français n’a de sympathie ni pour l’un ni pour l’autre, plus pour les Anglais, pas encore pour nous. Tu vois, c’est comme autrefois : si c’était aux soldats des deux pays de décider, on arriverait vite à s’entendre. (…)

En ce moment, il y a ici l’orchestre de la Philharmonie de Berlin. Ils jouent aux Français Beethoven, Bach et Brahms. Et les Français prennent presque d’assaut le Trocadéro, la plus grande salle de concerts à Paris. N’est-ce pas formidable de voir que les éternelles forces allemandes enthousiasment ce peuple qui nous est au fond encore hostile ?



Second extrait
Pages 180-181
La guerre s’éternise. Heinrich Böll n’est pas bien portant. Lorsqu’il écrit ces lettres à sa femme, il vient de réintégrer sa compagnie dans la Somme après un contrôle médical à l’hôpital d’Amiens. En cette fin de janvier 1943, les Allemands sont sur le point de capituler à Stalingrad et Böll a honte d’être en France à soigner ses maux de tête alors que ses camarades meurent à l’Est par milliers. Le jeune intellectuel est déchiré entre l’amour de son pays et sa haine du militarisme.

A l’ouest, 29 janvier 1943

Dieu fait que cette guerre se termine et que l’Allemagne en sorte gagnante ; les Français ont imaginé une nouvelle vacherie qui, lorsque je l’ai vue pour la première fois, m’a frappé comme un coup de massue ! Vraiment, l’effet en est fou, ils inscrivent tout simplement la date 1918 aux murs, cette combinaison de chiffres sans aucun commentaire, un nombre déprimant…

Oh, je ne pense pas qu’il y aura un autre 1918, sûrement pas. Si cela tourne mal pour nous, ce sera sous une autre forme… Non, l’Allemagne ne mourra jamais, même si nous perdons la guerre, nous pouvons en être sûrs. Je n’ai pas changé… Je déteste le dressage indigne des Prussiens plus que toute autre chose, mais je voudrais que l’Allemagne gagne… Ce n’est peut-être pas logique, mais la haine et l’amour sont toujours illogiques, et c’est une bonne chose. »


 

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Re: COMME UN ALLEMAND EN FRANCE

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de pierma  Nouveau message 14 Mai 2017, 20:40

Je suis en train de le lire, mais je trouve ça très anecdotique...

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Re: COMME UN ALLEMAND EN FRANCE

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Loïc  Nouveau message 15 Mai 2017, 00:23

oui je suis tombé dessus aussi, parcouru puis reposé, les états d'âme des pov' soldats teutons bof...
les deux extraits sélectionnés ici restent assez lénifiants, il me semble avoir vu des passages beaucoup moins consensuels sur les relations entre Français et Allemands, voire pas vraiment de relations entre les deux ce qui est une autre indication, mais il est vrai que l'occupation allemande depuis quelques temps c'est le club med et amour gloire et beauté :roll:

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Re: COMME UN ALLEMAND EN FRANCE

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Borsig  Nouveau message 24 Mai 2017, 02:11

En 1941 Gotfried S. a 30 ans. Il était instituteur avant la guerre. Le 23 mai 1941 il écrit à sa femme : Les Français ne bossent pas comme des imbéciles comme nous, ils prennent le temps pour tout et semblent, personnellement, être heureux.


 

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