Post Numéro: 7 de norodom 19 Juin 2016, 18:26
Bonsoir,
Je crois me souvenir que Georges Bernanos a écrit « S’il y avait eu plus de Darnand en 1940, il n’y aurait pas eu de Milice en 1944 »
Le destin de Darnand est en effet tout à fait particulier…
Son parcours militaire…
Il termine la première guerre mondiale avec le grade d’adjudant et il se distingue tout particulièrement le 14 juillet 1918 en ramenant de l’arrière des lignes ennemies des prisonniers et des renseignements très précieux qui ont permis de déjouer la grande offensive allemande de Champagne. Exploit qui lui vaut de la part du président de la République, le titre exceptionnel d’artisan de la victoire.
Il obtient la médaille militaire avec sept citations.
En 1939 mobilisé au 24e Bataillon des Chasseurs Alpins avec le grade de lieutenant, il commande un corps-franc dans le secteur dangereux de Forbach.
En février 1940 il ramène du secteur occupé par l’ennemi, le corps de son ami le lieutenant Agnely tué à l’ennemi…
Il reçoit la rosette de la Légion d’honneur. Le 21 mars 1940 cette distinction lui vaut sa photo à la Une de « Match »
Il est fait prisonnier en juin 1940, puis il s’évade et regagne Nice.
Pétain lui confie la direction régionale de la Légion des combattants.
En 1941 toujours dans la région de Nice il constitue le Service d’Ordre de La Légion (SOL)
En 1943, par une loi du 31 janvier, avec l’accord de Pétain, Pierre Laval transforme le SOL en Milice française dont il devient le chef, Darnand restant le secrétaire général. La Milice n’était pas encore à ce moment-là une police supplétive, restant un mouvement politique.
Les choses se sont gâtées le 24 avril 1943 lorsque le chef départemental adjoint de la Milice des Bouches-du-Rhône, Paul de Gassovski, est abattu en pleine rue d’une rafale de mitraillette. Cet assassinat est le premier d’une longue série avant que Darnand ne donne l’ordre de riposter.
Mais à ce moment-là, la Milice n’est pas armée. Pour cela il faudrait l’accord des Allemands… Le 13 juillet 1943, complètement démoralisé, Darnand donne sa démission mais il doit la reprendre le lendemain sur ordre de Pétain.
Il tente à trois reprises de rejoindre la Résistance ou la France libre :
1 / En janvier 1941 il se présente au colonel Groussard qui dirige un réseau…
2 / En décembre 1942 après le débarquement allié en AFN il fait demander à Henri Frenay chef du mouvement Combat, de le faire passer à Londres… Londres refuse !
3 / En juillet 1943, nouvelle tentative vers Groussard qui, à ce moment-là, dirige un service de renseignement à Genève… Aucun accord n’intervient !
On connait la suite… Repoussé par la Résistance vers la guerre civile et la Milice, ne voulant pas abandonner ses Miliciens, Darnand se tourne vers les SS.
Par un double accord, la Milice doit favoriser les engagements dans la Waffen SS pour le front de l’Est et à partir de novembre 1943, la SS fournira le soutien et l’armement à la Milice.
Les SS imposent une condition : Que Darnand soit lui-même intronisé dans l’Ordre noir et en prête le serment. Ce qui se fit en août 1943.
Cordialement,
Roger