http://www.fayard.fr/le-mythe-du-grand- ... 2213670997
Une édition revue et augmentée, avec postface inédite de l'auteur, est publiée en 2015 dans la collection Folio histoire (n° 247).
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLI ... nd-silence
François Azouvi est directeur honoraire de recherche au CNRS et directeur honoraire d’études à l’EHESS.
Quelle est la thèse à laquelle François Azouvi oppose un ferme démenti ?
Les Français, en particulier les intellectuels, n’ont pris conscience du génocide des Juifs qu’à partir des années 1970-1980. Tel est le constat qui a été fait.
Le livre de François Azouvi oppose un ferme démenti à cette thèse reçue comme une vérité. « Je voudrais montrer que c’est une “légende” » (p. 13), écrit l'auteur.
L'auteur cite un sondage de l'IFOP de 1966 où l'immense majorité des sondés savent que les Juifs ont été tués par millions.
L’ouvrage se compose de trois parties : le génocide dans la culture française (1944-1961) ; le génocide dans l’espace public (du Vicaire en 1963 à la guerre des Six-Jours en 1967) ; le génocide dans la sphère de l’État (de la grâce de Touvier en 1972 au procès Barbie en 1986).
Quatrième de couverture (édition 2012)
Les Français n’ont été ni sourds ni muets quant à l’extermination des Juifs. Non, il ne leur a pas fallu trente ou quarante ans pour accepter de saisir le plus grand crime de l’histoire. Dès le lendemain de la guerre, les élites ont élaboré une véritable pensée du génocide où les catholiques et les protestants ont eu une part immense, dont on n’avait pas pris la mesure jusqu’ici. Les intellectuels de tout bord ont été pris à la gorge par la spécificité de ce phénomène. Bien sûr, la culpabilité a joué un rôle, mais contrairement à une idée reçue, elle a été assumée, proférée, et c’est elle qui a animé le mouvement de réception de l’événement et sa progressive extension à tout le corps social. Lorsque, en 1967, la guerre des Six-Jours éclate, elle rencontre une opinion publique déjà très bien instruite et sensibilisée au drame des Juifs par vingt années de romans, de films, de récits, de témoignages. Il y a eu en France un « syndrome de Vichy », mais pas de « syndrome de la Shoah ». Pourtant, quand, dans les années 1970 et 1980, le regard sur les années noires de Vichy a changé et qu’il est devenu moins bienveillant, un mythe global est né : celui d’une France malade de son passé et incapable de se regarder en face. En fait, la réalité est autre : si les Français ont occulté Vichy, ils n’ont pas occulté l’extermination des Juifs. Pour le prouver, François Azouvi livre ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur la Shoah depuis 1945.
Quatrième de couverture (édition 2015)
Deux mythes ont longtemps structuré la vision que les historiens de l’ère contemporaine ont nourrie de la France : que les Français auraient prétendu avoir résisté dans leur immense majorité, alors que la Résistance n’a eu de cesse, De Gaulle le premier, de rappeler qu’elle fut une minorité ; que les Français n’auraient découvert le génocide des Juifs par les nazis qu’à partir des années 1980. Le premier mythe, Pierre Laborie l’a démonté dans Le chagrin et le venin. Occupation. Résistance. Idées reçues (Folio Histoire n° 232). Quant au deuxième, François Azouvi démontre magistralement que dès le lendemain de la guerre, une véritable pensée du génocide s’est élaborée où les catholiques et les protestants prirent une part immense, que nul n’avait mesurée jusqu’ici. Les intellectuels de tout bord ont été pris à la gorge par la spécificité de ce phénomène. La culpabilité, contrairement à une idée reçue, a été assumée, proférée, au point d’animer la progressive réception de l’événement par tout le corps social. Lorsque, en 1967, la guerre des Six-Jours éclate, elle rencontre une opinion publique déjà très bien instruite et sensibilisée au drame des Juifs par vingt années de romans, de films, de récits, de témoignages. Si les Français ont occulté Vichy, ils n’ont jamais occulté l’extermination des Juifs. Pour le prouver, François Azouvi livre ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur le génocide depuis 1945.
Dans Marianne, Henry Rousso fait une recension du livre de François Azouvi : http://www.marianne.net/La-France-a-t-e ... 24065.html