Post Numéro: 8 de martial duteil 11 Avr 2016, 13:56
Voici en tout cas le résumé que j'ai rédigé en 2010:
L’ESCADRE D’ALEXANDRIE (1940-1943)
(résumé)
Au début du mois de juillet 1940, peu après l’armistice franco-allemand, une escadre française se trouva immobilisée et neutralisée dans la rade d’Alexandrie, en Egypte, sous la surveillance bienveillante de la Royal Navy. Appelée « Force X », elle représentait en tonnage le dixième environ de la marine de guerre française. Cette force navale avait été envoyée en Méditerranée orientale pour appuyer la flotte anglaise.
La France ayant signé un armistice avec l’Allemagne, le gouvernement de Londres pouvait craindre une invasion sur son sol et il redoutait que les navires de guerre français soient utilisés contre l’Angleterre. Le 3 juillet 1940, l’opération « Catapult » déclenchée par Winston Churchill a visé à écarter la menace ainsi représentée par la marine française. Et à Alexandrie, le compromis négocié par les amiraux en présence a évité un affrontement des bâtiments des deux flottes, comme cela se produisit au même moment à Mers el-Kébir.
L’amiral Godfroy qui commandait la Force X affichait son souci de ne pas mettre en cause les conditions de l’armistice, dont il considérait certaines clauses comme des concessions faites à la France. Il refusa donc de se joindre aux Britanniques dans leur combat contre l’Axe. Il devait ensuite repousser tout aussi fermement les sollicitations des Français Libres. Fin 1942, alors que les alliés avaient débarqué en Afrique du Nord, il refusa pareillement de rallier Alger, où, sous l’égide de l’amiral Darlan puis du général Giraud, un pouvoir français nouveau s’organisait (et devenait fin 1943 le gouvernement provisoire du général de Gaulle).
L’escadre resta donc immobilisée dans le port égyptien jusqu’en 1943. Le compromis négocié en 1940 demeura ainsi le statut de la Force X pendant toute cette période. Durant trois années du conflit mondial, ses bâtiments restèrent à l’ancre dans un port en guerre, aux frais de la Grande-Bretagne, tout en dépendant théoriquement de Vichy. Les équipages (plusieurs centaines d’hommes) trouvaient à terre distractions et loisirs, comme le décrivent les archives. Cependant nombre de marins et d’officiers dissidents quittèrent l’escadre pour rejoindre la France Libre à Londres. Honoré d’Estienne d’Orves est le plus célèbre d’entre eux.
La neutralisation de l’escadre d’Alexandrie ne dura pas jusqu’à la fin de la guerre. Le statut bizarre de la Force X cessa en mai 1943, lorsque les dernières forces allemandes et italiennes d’Afrique du Nord capitulèrent en Tunisie. L’amiral Godfroy décida alors de reprendre la lutte contre l’Allemagne en rejoignant les forces navales françaises d’Afrique à Dakar. Des bâtiments de son escadre participèrent ensuite aux opérations de la guerre navale jusqu’en 1945. Mais l’amiral lui-mème fut mis à la retraite d’office par les autorités d’Alger à la fin de l’année 1943.
Occulté par le drame de Mers el-Kébir, le compromis d’Alexandrie constitue un épisode singulier faisant contraste avec les nombreuses crises qui affectèrent les relations franco-britanniques durant la seconde guerre mondiale. Malgré la pression de Londres et les réticences de Vichy, un arrangement prolongé sur trois années a sans doute été rendu possible sur place par la connivence des amiraux français et anglais. Tout laisse penser que ces derniers ne pardonnaient pas à leur Premier Ministre de les avoir obligés à attaquer la flotte française à Mers el-Kébir. Ils ménagèrent donc délibérément l’escadre française d’Alexandrie.
Hubert BENOIST, avril 2010
L’ESCADRE D’ALEXANDRIE (1940-1943)
(résumé)
Au début du mois de juillet 1940, peu après l’armistice franco-allemand, une escadre française se trouva immobilisée et neutralisée dans la rade d’Alexandrie, en Egypte, sous la surveillance bienveillante de la Royal Navy. Appelée « Force X », elle représentait en tonnage le dixième environ de la marine de guerre française. Cette force navale avait été envoyée en Méditerranée orientale pour appuyer la flotte anglaise.
La France ayant signé un armistice avec l’Allemagne, le gouvernement de Londres pouvait craindre une invasion sur son sol et il redoutait que les navires de guerre français soient utilisés contre l’Angleterre. Le 3 juillet 1940, l’opération « Catapult » déclenchée par Winston Churchill a visé à écarter la menace ainsi représentée par la marine française. Et à Alexandrie, le compromis négocié par les amiraux en présence a évité un affrontement des bâtiments des deux flottes, comme cela se produisit au même moment à Mers el-Kébir.
L’amiral Godfroy qui commandait la Force X affichait son souci de ne pas mettre en cause les conditions de l’armistice, dont il considérait certaines clauses comme des concessions faites à la France. Il refusa donc de se joindre aux Britanniques dans leur combat contre l’Axe. Il devait ensuite repousser tout aussi fermement les sollicitations des Français Libres. Fin 1942, alors que les alliés avaient débarqué en Afrique du Nord, il refusa pareillement de rallier Alger, où, sous l’égide de l’amiral Darlan puis du général Giraud, un pouvoir français nouveau s’organisait (et devenait fin 1943 le gouvernement provisoire du général de Gaulle).
L’escadre resta donc immobilisée dans le port égyptien jusqu’en 1943. Le compromis négocié en 1940 demeura ainsi le statut de la Force X pendant toute cette période. Durant trois années du conflit mondial, ses bâtiments restèrent à l’ancre dans un port en guerre, aux frais de la Grande-Bretagne, tout en dépendant théoriquement de Vichy. Les équipages (plusieurs centaines d’hommes) trouvaient à terre distractions et loisirs, comme le décrivent les archives. Cependant nombre de marins et d’officiers dissidents quittèrent l’escadre pour rejoindre la France Libre à Londres. Honoré d’Estienne d’Orves est le plus célèbre d’entre eux.
La neutralisation de l’escadre d’Alexandrie ne dura pas jusqu’à la fin de la guerre. Le statut bizarre de la Force X cessa en mai 1943, lorsque les dernières forces allemandes et italiennes d’Afrique du Nord capitulèrent en Tunisie. L’amiral Godfroy décida alors de reprendre la lutte contre l’Allemagne en rejoignant les forces navales françaises d’Afrique à Dakar. Des bâtiments de son escadre participèrent ensuite aux opérations de la guerre navale jusqu’en 1945. Mais l’amiral lui-mème fut mis à la retraite d’office par les autorités d’Alger à la fin de l’année 1943.
Occulté par le drame de Mers el-Kébir, le compromis d’Alexandrie constitue un épisode singulier faisant contraste avec les nombreuses crises qui affectèrent les relations franco-britanniques durant la seconde guerre mondiale. Malgré la pression de Londres et les réticences de Vichy, un arrangement prolongé sur trois années a sans doute été rendu possible sur place par la connivence des amiraux français et anglais. Tout laisse penser que ces derniers ne pardonnaient pas à leur Premier Ministre de les avoir obligés à attaquer la flotte française à Mers el-Kébir. Ils ménagèrent donc délibérément l’escadre française d’Alexandrie.
Hubert BENOIST, avril 2010
L’ESCADRE D’ALEXANDRIE (1940-1943)
(résumé)
Au début du mois de juillet 1940, peu après l’armistice franco-allemand, une escadre française se trouva immobilisée et neutralisée dans la rade d’Alexandrie, en Egypte, sous la surveillance bienveillante de la Royal Navy. Appelée « Force X », elle représentait en tonnage le dixième environ de la marine de guerre française. Cette force navale avait été envoyée en Méditerranée orientale pour appuyer la flotte anglaise.
La France ayant signé un armistice avec l’Allemagne, le gouvernement de Londres pouvait craindre une invasion sur son sol et il redoutait que les navires de guerre français soient utilisés contre l’Angleterre. Le 3 juillet 1940, l’opération « Catapult » déclenchée par Winston Churchill a visé à écarter la menace ainsi représentée par la marine française. Et à Alexandrie, le compromis négocié par les amiraux en présence a évité un affrontement des bâtiments des deux flottes, comme cela se produisit au même moment à Mers el-Kébir.
L’amiral Godfroy qui commandait la Force X affichait son souci de ne pas mettre en cause les conditions de l’armistice, dont il considérait certaines clauses comme des concessions faites à la France. Il refusa donc de se joindre aux Britanniques dans leur combat contre l’Axe. Il devait ensuite repousser tout aussi fermement les sollicitations des Français Libres. Fin 1942, alors que les alliés avaient débarqué en Afrique du Nord, il refusa pareillement de rallier Alger, où, sous l’égide de l’amiral Darlan puis du général Giraud, un pouvoir français nouveau s’organisait (et devenait fin 1943 le gouvernement provisoire du général de Gaulle).
L’escadre resta donc immobilisée dans le port égyptien jusqu’en 1943. Le compromis négocié en 1940 demeura ainsi le statut de la Force X pendant toute cette période. Durant trois années du conflit mondial, ses bâtiments restèrent à l’ancre dans un port en guerre, aux frais de la Grande-Bretagne, tout en dépendant théoriquement de Vichy. Les équipages (plusieurs centaines d’hommes) trouvaient à terre distractions et loisirs, comme le décrivent les archives. Cependant nombre de marins et d’officiers dissidents quittèrent l’escadre pour rejoindre la France Libre à Londres. Honoré d’Estienne d’Orves est le plus célèbre d’entre eux.
La neutralisation de l’escadre d’Alexandrie ne dura pas jusqu’à la fin de la guerre. Le statut bizarre de la Force X cessa en mai 1943, lorsque les dernières forces allemandes et italiennes d’Afrique du Nord capitulèrent en Tunisie. L’amiral Godfroy décida alors de reprendre la lutte contre l’Allemagne en rejoignant les forces navales françaises d’Afrique à Dakar. Des bâtiments de son escadre participèrent ensuite aux opérations de la guerre navale jusqu’en 1945. Mais l’amiral lui-mème fut mis à la retraite d’office par les autorités d’Alger à la fin de l’année 1943.
Occulté par le drame de Mers el-Kébir, le compromis d’Alexandrie constitue un épisode singulier faisant contraste avec les nombreuses crises qui affectèrent les relations franco-britanniques durant la seconde guerre mondiale. Malgré la pression de Londres et les réticences de Vichy, un arrangement prolongé sur trois années a sans doute été rendu possible sur place par la connivence des amiraux français et anglais. Tout laisse penser que ces derniers ne pardonnaient pas à leur Premier Ministre de les avoir obligés à attaquer la flotte française à Mers el-Kébir. Ils ménagèrent donc délibérément l’escadre française d’Alexandrie.