1939-1945 Sept années volées à ma jeunesse

[Prosper Vandenbroucke]

http://www.stephanelarue.com/photo/art/ ... 1395307186

Pendant sept ans, Louis Suarez a vécu les tourments du second grand conflit mondial. Sept années au cours desquelles il a d'abord subi les mois d'attente de la « drôle de guerre » et les tragiques semaines du désastre de mai 1940, de la Blitzkrieg, de l'effondrement de la France et de la débâcle; puis il a connu les années d'exil et de captivité dans un camp de Prusse Orientale – Stalag 1B à Hohenstein – et le travail en commando dans un grand domaine agricole allemand.

Il a enfin survécu à trois mois de terreur dans le piège des atrocités et des crimes que les « libérateurs » soviétiques infligèrent à la population civile et aux prisonniers alliés dans les territoires d'Europe de l'Est.

Docteur ès Lettres et chercheur, Marie-Ange Bartholomot Bessou est la plume traductrice de ce cataclysme vécu de l'intérieur.

Elle transcrit et insère dans l'Histoire un récit qui nous offre mille renseignements sur les mille facettes d'un drame multiforme dont tant d'aspects sont encore à découvrir et à étudier et qui, sans ce genre de témoignages, seraient condamnés à l'oubli.
En savoir plus sur http://www.stephanelarue.com/1939-1945- ... K4Tms4H.99

http://www.stephanelarue.com/1939-1945- ... a8715.html
Bonne lecture
Prosper

C'était à ne pas rater !
Cela s'est passé le samedi 13 décembre 2014 à Saint-Pardoux-La-Rivière, petite commune d' environ 1300 habitants dans la Dordogne.
Si 500 personnes se sont présentées à la Maison de la Presse de cette petite commune, ce fut la grande foule qui s'est intéressée à l'histoire de cet illustre inconnu que fut Louis Suarez.
Le fait serait avéré que cela me comblerait d'aise.

Un cas rare pour un homme qui a subi les mois d'attente de la « drôle de guerre » et les tragiques semaines du désastre de mai 1940, de la Blitzkrieg, de l'effondrement de la France et de la débâcle !
Pour le reste il a n'a effectivement pas eu le pot d"échouer dans un Stalag en Allemagne où il aurait vécu des lendemains tranquilles.
Au lieu de ça il a atterri dans un Stalag en Prusse orientale où il a connu les sévices infligés par les « libérateurs » soviétiques !

Non !... il n'a pas eu de pot et sa situation valait un scoop relaté par une dame écrivain qui dépeint la situation comme un cataclysme vécu de l'intérieur !

Moi, je prends des risques pour donner un avis :
Il ne faut vraiment pas avoir à se mettre quelque chose sous la dent pour perdre son temps à épiloguer sur un cas qui ne fut certainement pas le seul du genre !

Mais il ne fait aucun doute que mon avis ne sera pas partagé et que ce fil va battre les records de consultation...

Roger

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour,
J'avais oublié de le signaler, Louis Suarez (97 ans ) est membre depuis peu de ce forum:
viewtopic.php?f=28&t=42111
Amicalement
Prosper

Bonsoir Prosper

J'avais remarqué l'inscription de Louis Suarez, 98 ans, citoyen de ma région.
Ce Monsieur me paraît disposer de toute sa vigueur (ce qui est exceptionnel à cet âge) pour s'exprimer sur ce forum...
Il faut donc applaudir à sa démarche et il va de soi que chacun ici sera ravi de lire ce qu'il nous écrira.
Je fais une petite réserve car je n'ai pas retrouvé ce nom sur les listes de prisonniers...
Mais il y a sur ce forum des plus futés que moi et Louis Suarez pourra certainement lui même nous éclairer ?
Ce que j'ai écrit par ailleurs sur le livre de Mme Marie-Ange Bartholomot Bessou, vaut pour ma réaction au livre lui même. Je pense que chacun aura compris.

Amicalement,

Roger

A Roger

Concernant Mme Bartholomot Bessou, cette Personne habite le village de St. Pardoux la Rivière et Elle a participé ce 13 décembre 2014 à la présentation de notre livre ayant eu lieu à la Maison de la Presse. Sa participation au livre vient du fait qu'Elle a découvert mes récits dans mon site Internet à l'adresse suivante :
http://suarez.pagesperso-orange.fr. Son Père ayant été comme moi prisonnier, Elle a tenu à en faire le parallèle à travers mes récits.
D'autre part, je n'oubli pas que nous avons été 1900000 dont pour le plus grand nombre à devoir purger les 5 années de captivité..
Pour conclure, je n'oblige personne à la lecture de ce livre sur lequel je n'ai aucune prétention si ce n'est que d'avoir avec les capacités littéraires de Mme. Marie-Ange mis cela en mémoire pour nos descendants et ceux qui y sont intéressés..
Cordialement à vous et à chacun ses idées. A vous de consulter mon Site ou pas..

Louis Suarez

@ Louis Suarez

Bonjour Louis,

Je suis au courant des présentations de votre livre, de celle à la Maison de la Presse de de St. Pardoux la Rivière.
Pour l'anecdote, cerise sur le gâteau, j'ai vu l'excellente photo de vous deux côte-à-côte... excellent !.. vous êtes très souriants !
Je connais aussi le parcours de Mr André Bartholomot (1918), père de Mme Bartholomot Bessou, lequel soldat ayant servi au 134 ème R I a été fait prisonnier et détenu au Stalag XX B.

Vous mettez donc l'accent sur votre livre ainsi que sur votre site internet personnel que je ne manquerai pas de consulter.
Cela est très bien !

Seulement, nous sommes ici sur un forum et vous comprendrez aisément que ceux qui y participent ou qui plus simplement lisent le contenu de nos échanges, s'intéressent aux récits des témoins.
Vous êtes un témoin très intéressant, acteur des combats qui ont précédé le désastre de juin 1940...
Aussi, j'ose me faire l'interprète de mes amis, en vous conviant, si vous voulez bien accepter, à nous relater votre histoire dans cette campagne de France.
Dans quelle unité avez-vous servi ? et où et dans quelle situation avez-vous été fait prisonnier ?

Cordialement,

Roger

A Roger.

Toute mon histoire se trouve relatée à la fois dans mon Site Internet ainsi que dans notre livre. En voici cependant un court résumé suivant vôtre demande : Après naturalisation (je suis d'origine espagnole exilé en France à l'âge de 18 mois) j'ai été incorporé en novembre 1938 (normalement) pour les deux ans de service militaire dans le 22me. bataillon de Chasseurs Alpins en garnison à Nice et dans la section transmissions groupe téléphoniste. En septembre 1939, j'ai été transféré au 65me. bataillon toujours groupe téléphoniste affecté à la 6me 1/2 brigade 29me division alpine. J'ai participé aux premiers combats dans l'Est devant Forbach en février 1940 et envoyé ensuite sur le Front de la Somme où (contraint de déposer les armes) j'ai été capturé le 6 juin 1940. Dirigé sur le Stalag I B (le plus à l'ESt de la Prusse-Orientale) dans lequel j'entrais le 2 juillet et duquel ayant opté pour le travail j'en sortais le 7 juillet. Après 130 jours otage de Staline, suite à l'exode hivernal, j'ai mis les pieds sur le navire de rapatriement le 8 juin 1945 débarqué à Marseille le 14 juin, j'étais dans ma ville (Castres département du Tarn) le 15 juin 1945. J'avais accompli le tour de l'Europe.
Voila résumé mon périple, présisant que notre livre se trouve distribué par Amazon, la Fnac et en librairies.

Cordialement Louis Suarez

Bonsoir Louis,

Je vous remercie pour votre récit et plus particulièrement la partie qui concerne votre présence sur le front de la Somme où vous avez èté fait prisonnier le 6 juin 1940.

L'étude de cette bataille de la Somme qui fut une lutte sans espoir jusqu'à l'épuisement m'a longuement occupé.
Il y a un point qui m'intrigue, c'est que vous écriviez que vous ayez été "contraint de déposer les armes"
S'agit-il d'une contrainte sous la pression de l'ennemi ou bien d'un ordre reçu du commandement ?
L'histoire de la VIIe armée du général Frère au sein du IIIe groupe d'armée du général Besson aurait été entachée par des contradictions entre les ordres données par Besson et ceux de Weygand, lequel souhaitait que tous les efforts défensifs soient concentrés sur la Somme.

Je note deux points que nous avons "en commun" (les transmissions et Castres) :

1 / Votre appartenance au corps des transmissions...
J'ai moi-même, à l'issue d'un stage à l'Ecole des Transmissions de Montargis (c'était en 1946) été successivement chef d'équipe de ligne téléphonique de campagne, puis chef opérateur radio de campagne.

2 / Votre résidence (actuelle ai-je compris ?) à Castres (Tarn)...
C'est la milice de cette ville qui nous a gardés en otages (8) du 7 juillet au 19 août 1944.
J'en écris dans le récit de mon parcours que j'ai publié sur ce forum :

viewtopic.php?f=25&t=38678#p492837

Par ailleurs, dans son livre "Ils ont libéré la France", préfacé par Yves Guéna, notre ami l'historien François Delpla y a consacré quelques lignes.

Le siège de la milice était sur une petite place au bout de la rue Soeur Audenet. L'accès au bâtiment passait sous un porche de circulation situé sur cette place

Pour localiser les lieux de notre capture, c'était à La Capelle, près de Damiatte.
.
J'ai le plaisir de vous faire connaître que j'ai commandé ce matin même votre livre à la Fnac.
Je ne manquerai pas après lecture, de vous faire part de mes remarques.

Cordialement,

Roger

Bonjour ROGER

Suite à vôtre récit, déjà de ma part, une remarque : Etant qualifié de vétéran dans ce Forum je remarque, suite à vos états de résistant durant la période d'occupation, que nos âges de vous à moi ne sont pas distants par des "années-lumière" et j'en prends pour exemple mon Frère engagé volontaire à 19 ans en 1940 pour la durée de la guerre et affecté au 81e d'artillerie coloniale avec le grade de Brigadier-Chef dans une batterie. Cette unité ayant fait retraite devant les combats à Amiens a fait repli jusqu'à Montauban où Il a été démobilisé. Rattrapé pour le S.T.O. il a été envoyé à Vienne dans une usine d'aviation d'où s'étant fait porté et reconnu malade il a été rapatrié. Entré dans la résistance organisée dans la Montagne Noire, il y a servi jusqu'à la libération. Il était de trois ans mon cadet décédé depuis 5 ans.

Retournant à vos états de service dans ce domaine, sachez que je réside toujours à Castres et que la rue Soeur-Audenet y existe toujours ainsi que la voute dite "Pont de Brassac" sous laquelle vous êtes passé. En ce qui concerne la Milice avec laquelle vous avez été confronté, je vais ici vous parler de son Chef, Joseph DARNAND. Je l'ai parfaitement connu Sous-Lieutenant dans la Section Corps-Francs de notre 6me. 1/2 brigade ayant participé à la tentative d'opération du 8 février 1940 contre la ville de Forbach, opération soldée par la perte de 18 des nôtres mais qui lui a valu d'être élevé au grade de Capitaine pour avoir sous le feu nourri de l'ennemi ramené dans nos lignes le corps de son supérieur le Lieutenant Agnély tué au cours du repli.
Darnand en ces circontances, était à mes yeux un patriote armé de courage et de convictions. Qui alors pouvait juger de son comportement au service de Vichy et de l'ennemi à la tête de la Milice ? La question me reste toujours posée....

Répondant à vôtre question sur le fait d'avoir eu à déposer les armes le 6 juin 1940, cet ordre nous a été donné par l'Etat-major de notre unité considérant que nous étions encerclés sans moyens de défense et sans secours possibles devant un ennemi nettement supérieur. Quoi qu'il en fût, certains éléments dont l'Etat-major ont pu faire retraite et franchir la Loire pour se retrouver en Dordogne dont parmi le nombre Joseph Darnand qui n'ont pas été capturés...

Une question à présent : Comment avez-vous connaissance de St. Pardoux la Rivière Rivière, d'André Bartholomot le Père de Mme Marie-Ange épouse Bessou participante à nôtre livre et dont un des Fils; Pierre-Henri Bessou est un des employés à la Fnac ?? Pour information, Marie-Ange et son époux Dr. Bessou sont venu nous voir deux fois à Castres, début des mois de mai en 2013 et 2014. A part cela, tous nos nombreux contats dans lédification du livre l'ont été par e-mail ou par téléphone...

Autre information : du moment que vous avez l'intention d'acquérir notre livre, je vous en propose ma dédicace au format de sa page blanche que je vous adresserai par e-mail, comme j'ai déjà eu de nombreuses fois, l'occasion de le faire. Cela à condition d'en avoir vôtre adresse ou que vous puissiez l'optenir directement par Mme. Bartholomot !!

Dans l'attente et peut-être de faire plus ample connaissance, très cordialement à vous.

Louis Suarez

J'ai également commande votre livre, mais en format Kindle ce qui ne permet pas de faire de dédicace...

Cependant permettez moi, et cela s'adresse également à Norodom, que les details de vos souvenirs sont incroyables, c'est d'une telle précision, c'est tout simplement impressionnant...

Je ne sais pas si c'est votre vécu, à tous les deux, qui a forgé votre memoire au point de ne rien vouloir oublier, mais cela impose le respect...

Merci de partager avec nous...