Le Nazi et le psychiatre de Jack El-Hai

Je suis en pleine lecture de cet ouvrage récent traduit de l'américain. A priori je ne retrouve pas de fil dédié,et pourtant il me semble que nous en avons déjà parlé ici.
Voici un résumé trouvé sur le net :
Ce document est une extraordinaire plongée dans les coulisses du Troisième Reich, presque dans le cerveau des hommes qui commirent les pires crimes de l'histoire humaine. En 1945, un jeune psychiatre américain, le major Kelley, est chargé de veiller sur la santé de Goering. Il va s'entretenir avec lui pendant des mois, le soumettre au test de Rorschach, et bientôt élargir ses recherches à l'ensemble des accusés du procès de Nuremberg : Rudolf Hess, qui feint d'être amnésique, Ribbentrop, Kaltenbrunner, Dönitz, Rosenberg, Baldur von Schirach et compagnie. Tous ces examens, tous ces dialogues sont dominés par une question lancinante : Hitler et ses séides étaient-ils des malades mentaux, des fous dangereux, ou bien des gens ordinaires, banals, auxquels des circonstances exceptionnelles permirent d'assouvir leurs fantasmes ?
Pour ma part je note, comme dirait François, un grand absent.
A suivre ....
JD

A priori personne n'a lu ce livre ?
Pour ma part je l'ai trouvé intéressant. Le point de vue du psychiatre KELLEY est très différent de son confrère GILBERT. Pour lui, peu de points communs entre les différents nazis étudiés et testés (test de RORSCHACH, ...). En gros, un profil assez normal, peu regardant sur les valeurs humaines mais pas plus que pour des dirigeants de sociétés ou de partis politiques classiques. En pourtant ils ont franchi la ligne rouge, ce que pourraient être amenés à faire, d'après KELLEY, d'autres individus dans d'autres pays. D'où sa peur. Donc, contrairement à GILBERT, pas de "monstres", pas de "gènes nazis" ou de profils atypiques facilement détectables. Tout serait donc une question de contexte, comme pour le test de soumission à l'autorité de MILGRAM.
Je rejoins par transmission de pensée et suggestion mentale notre François qui doit certainement penser que KELLEY est passé à côté du facteur explicatif déterminant de cette affaire, un certain AH, seulement évoqué en contrepoint.
Une lecture agréable en tout cas.
JD

Je l'ai lu et l'ai trouvé très bien fait. Je trouve la relation entre Goering et Kelley très intéressante et différente de celles qu'il a pu établir avec les autres accusés. Le travail qu'a fait Jack El-Hai est admirable car l'aspect psychologique des accusés de Nuremberg est un thème qui a été peu abordé. Par ailleurs, la relation Kelley-Gilbert est très méconnue du grand public, je trouve ça bien que El-Hai la rende plus accessible.
J'ai également lu le livre de Gilbert, livre dans lequel on ne perçoit pas la compétition entre le psychiatre et le psychologue. On peut également voir qu'en effet, il y a une différence d'appréciation des criminels nazis entre Gilbert et Kelley. Il est également curieux que Kelley se soit suicidé de la même façon, à quelques détails près, que Goering. La vie de ce psychiatre est par ailleurs atypique ! Je ne sais pas si vous avez lu son "22 cells in Nuremberg" mais j'ai l'impression que Kelley l'a publié à la hâte, en pleine compétition avec Gilbert.

Je n'ai pas lu GILBERT ! Ni les "22 cellules". Pour le suicide de KELLEY je laisse chacun découvrir la chose dans le livre de EL HAÏ.
JD