Journal (1939-1943) de Galeazzo Ciano, La Baconnière/Payot, 790 p., 30 €. Préface de Pierre Milza. Traduit de l’italien par Suzanne et Sven Stelling-Michaud.
Epoux de la fille aînée de Mussolini, le comte Ciano dut à cette proximité familiale sa promotion, en 1936, à la tête de la diplomatie italienne.
Le journal qu’il tint jusqu’à son exécution, en janvier 1944, pour « trahison » (il avait participé au renversement de son beau-père et à la paix séparée avec les Alliés), offre au lecteur un regard perçant sur l’endroit et l’envers du fascisme italien.
A l’intérieur, on se jalouse au gré des humeurs changeantes d’un Duce humilié par sa dépendance croissante envers Hitler, mais toujours plein d’arrogance, de goût pour la force et de haine anticatholique. A l’extérieur, il faut compter avec ces « plébéiens prétentieux » de nazis et tenter de préserver « la part de butin » de l’Italie. Ce qui frappe, dans ces carnets, c’est le cynisme qui s’en dégage : on rêve d’une Italie virile, impériale et dominatrice, sans jamais en posséder les moyens.