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Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 27 Sep 2013, 18:47
de sylvain-
pierma a écrit:Il y a aussi la très bonne biographie de Joukov, qui vient de sortir. Je dis très bonne parce que j'ai eu cet écho sur plusieurs sites.
http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2013/09/le-plus-grand-marechal-sovietique-par.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed:+LaVoieDeLpe+%28La+voie+de+l%27%C3%A9p%C3%A9e%29


Je confirme et sans rentrer dans les détails (ce n'est pas le topic adéquat) c'est un ouvrage d'une exceptionnelle qualité: tant du point de vue historiographique que de l'écriture d'une fluidité remarquable.

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 27 Sep 2013, 20:11
de fbonnus
Sans entrer dans les détails comme tu dis, tu pourrais nous en dire un peu plus pour nous mettre l'eau à la bouche ?

Amicalement

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 28 Sep 2013, 13:06
de sylvain-
c'est précis et concis à la fois mais aussi très vivant.

la bio peut se lire à tout les niveaux: sociologique, historique, stratégique etc.. et satisfera les néophytes comme les spécialistes.

il y a des belles cartes ::pipo:: (même si on en aurait souhaité un peut plus.. quand même, mais dans l'ensemble c'est très exhaustif)

l'écriture est sans temps mort, difficile de décrocher, une grand réussite.

et de surcroit c'est une formidable mise à jour des dernières connaissances et/ou Hypothèses politiques, stratégiques, concernant le front russe, la manière qu'avait Staline de gérer et nourrir les antagonismes entre les différents leaders militaires soviétiques... une attitude qui aura de souvent un impact nocif sur la stratégie, mais aussi les relations inter-alliés (le chapitre sur la prise de Berlin est très révélateur à ce sujet.. notamment avec l'entreprise d'intoxication de Churchill vis à vis de Staline).

le cahier photos est un plus non négligeable.

je termine ne ce moment, avec la prise de Berlin et les chapitres suivants, tout aussi captivants je pense pour qui s’intéresse au fonctionnement des totalitarismes, car il s'agit de la seconde vie de Joukov, devenue Icône nationale, que Staline cherchera à éliminer .. viennent ensuite les relations (désastreuses) avec Khrouchtchev.

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 29 Sep 2013, 11:54
de Bruno Roy-Henry
François Delpla a écrit:
Bruno Roy-Henry a écrit:Il va falloir que je le commande...


et le recommande !


J'entame sa lecture... :cheers:

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 29 Sep 2013, 12:03
de fbonnus
Nous serons heureux de recueillir tes commentaires une fois ta lecture terminée !

Amicalement

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 01 Oct 2013, 15:36
de sylvain-
je commence la lecture du livre.

ça m'a l'air très bien - dommage qu'il y ait qq erreurs de typo (par exemple P.21 "dès les années 1930, de nombreux faux [...]tels que les pseudos mémoires du Général Andreï Vlassov") ça ne peut pas être 1930, ni même les années 30.

en outre, alors que Nekrassov, Malaparte, Grossman etc.. sont parfois cités et référencés en index... quid de Guy Sajer ?.. a moins que son témoignage en tant que combattant et témoin du conflit ait été sujet à caution de la part de l'auteur ?

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 01 Oct 2013, 15:42
de GBW067
sylvain- a écrit:... quid de Guy Sajer ?.. a moins que son témoignage en tant que combattant et témoin du conflit ait été sujet à caution de la part de l'auteur ?


Le soldat oublié a été, pour le coup, oublié :D

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 01 Oct 2013, 16:10
de Nicolas Bernard
sylvain- a écrit:je commence la lecture du livre.

ça m'a l'air très bien - dommage qu'il y ait qq erreurs de typo (par exemple P.21 "dès les années 1930, de nombreux faux [...]tels que les pseudos mémoires du Général Andreï Vlassov") ça ne peut pas être 1930, ni même les années 30.


Aucune erreur de typo: le paragraphe fait en effet allusion au faux discours de Staline du 19 août 1939, diffusé dès cette année là. D'où mon "dès les années 1930". Pour les curieux, plus de détails ici: http://www.livresdeguerre.net/forum/con ... ndex=49644



en outre, alors que Nekrassov, Malaparte, Grossman etc.. sont parfois cités et référencés en index... quid de Guy Sajer ?.. a moins que son témoignage en tant que combattant et témoin du conflit ait été sujet à caution de la part de l'auteur ?


Euh... Je cite Sajer plus loin (et sauf erreur de ma part, son nom est dans l'index)... Le soldat oublié n'a pas été oublié. :mrgreen:

A toutes fins utiles, j'indique citer également Kageneck dans des chapitres ultérieurs, non en tant que témoin, mais en tant que "porte-parole" de l'unité allemande dont il retrace le destin dans La Guerre à l'Est. Je me suis également appuyé sur divers journaux intimes, tels que ceux de l'Allemand Pabst et du Soviétique Gelfand, ainsi que d'une certaine "femme de Berlin" - et, parmi les hiérarques, de Goebbels, de Halder et de Dimitrov.

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 01 Oct 2013, 16:51
de François Delpla
ça commence à ressembler à une soutenance !

Re: La guerre germano-soviétique Nicolas Bernard

Nouveau messagePosté: 01 Oct 2013, 18:02
de Nicolas Bernard
Ah non, j'ai déjà donné... :evil: :mrgreen:

En revanche, il est vrai que Sajer constitue un cas intéressant. Ce qui importe à mon sens est moins ce qu'il a vu que la manière dont il le retranscrit bien plus tard.

L'auteur du Soldat oublié ne fait pas l'impasse sur les horreurs de la guerre, bien au contraire, mais ne peut s'empêcher de verser dans le lyrisme, de manière à donner du sens à son expérience du Front de l'Est. Ce faisant, le livre recycle les codes de la "cause perdue", avec infiniment plus de talent d'écriture que bien de ses congénères, et davantage de nihilisme aussi. Rappelons que ce courant historiographique et mémoriel consiste à dépeindre

- l'armée allemande comme une "bande de frères" non plus tant héroïques qu'humains et droits,
- et la guerre germano-soviétique comme une aventure, une épopée qui se scellera par une défaite mais non sans casser les reins des armées communistes.

De fait, Sajer véhicule la rhétorique de la camaraderie d'armes, exposant une vision presque romantique du "groupe primaire", tout en révélant plusieurs stéréotypes sur l'Union soviétique, assimilée à une nature hostile, à un peuple innombrable et presque robotisé, à des soldats parfois valeureux, oui, mais victimes d'un Haut-Commandement implacable/d'une idéologie fanatique/d'une société inhumaine.

Un Kageneck, malgré son "examen de conscience" qui l'a mené très loin, peinait lui aussi à se dégager de cette réécriture mémorielle de la guerre.