Après le (très mauvais et assez malhonnête) livre de Gérard Chauvy publié au début de l'année, un nouvel ouvrage à paraître sur la Milice.
La 4e de couverture fait craindre le pire.
La voici, assortie de quelques commentaires :
La milice française a été le fer de lance du régime de Vichy. Créée le 31 janvier 1943 par Pierre Laval, chef du gouvernement, elle devait rassembler des volontaires pour défendre l’ordre contre la Résistance et les Alliés. Elle rêvait d’enthousiasme et de dévouement. Un an plus tard, le régime de Vichy est devenu fasciste
(fasciste, certainement pas ! C'est bien mal connaître ce qu'était le fascisme) et déchaîne une âpre politique d’Etat
(on mène une politique, on ne "déchaîne" pas une politique...) écrasant les maquis (Les Glières), torturant, pillant, et assassinant (Georges Mandel ou Maurice Sarraut).
(Les exemples sont bien mal chosis. Sarraut a été tué par un ancien de la LVF, proche de Servant, le gendre de Deloncle, et protégé par les Allemands. Il y avait bien des miliciens dans le "commando" mais ni Darnand ni la Milice ni le gouvernement ne sont impliqués dans l'affaire. Quant à Mandel, Berlière et Le Goarant ont définitivement enterré la thèse de la responsabilité milicienne dans cette affaire, celle du gouvernement n'ayant jamais été évoquée). Qui étaient ces miliciens ? Que voulaient-ils ? Que sont-ils devenus, y compris dans la mémoire collective ? Dans cet ouvrage vivant, dramatique et riche,
(en général, quand on présente les choses comme cela, c'est mauvais signe. On va sans doute sévèrement s'emmerder en le lisant) Michèle Cointet, spécialiste de l’occupation, remet en cause biens des idées reçues. Elle montre la violence radicale
(brouuu... c'est vivant, dramatique, riche et en plus ça fait peur ! Je ne savais pas qu'il y avait une violence "radicale", à la différence sans doute de la violence modérée, humaniste, douce ou légitime...) exercée en France par la Milice et ses effets sur l’Etat durant la guerre civile entre résistants et « collabos », que nous ne voulons toujours pas regarder en face.
(ah bon, qui ça ? Qui ose ne pas vouloir regarder ? A-t-on des noms ?) Elle nous livre le portrait des plus grands SS français.
("des plus grands" SS français ! Et celui des plus grands peintres et des plus grands écrivains...) Professeur émérite
(ça veut dire qu'elle n'exerce plus, ce qui est sans doute une grande perte) d’histoire contemporaine à l’université de Tours, Michèle Cointet a écrit de nombreux ouvrages sur la Résistance, la collaboration et le gaullisme ; plusieurs ont été couronnés, notamment par l’Académie française. Elle a reçu en 2012 le Grand prix Ouest-France/Société générale,
(le Grand prix Jérôme Kerviel de la Société générale, qui récompense les auteurs les plus honnêtes) pour sa Nouvelle Histoire de Vichy (Fayard).
Outre que les éditions Fayard font maintenant rédiger les 4e de couverture par des stagiaires d'été qui ne savent pas écrire, connaissent mal les subtilités de la langue française, ignorent même le sens des mots qu'ils emploient, il faut s'attendre, une nouvelle fois, à un mauvais livre. À moins d'une bonne surprise à laquelle je ne crois pas du tout.