Georges Blond était officier de marine de réserve (EV en 1940 d'après sa bibliographie sur Wiki, qui ne précise pas EV 1 ou EV 2), ce qui, outre ses qualités de conteur, peut expliquer le côté réaliste et crédible de son Survivant du Pacifique (que j'ai lu, enfant, dans la collection "Rouge et Or").
Maintenant, les officiers de Marine de l'entre-deux-guerres n'étaient pas réputés pour leur amour de la République. Il y a une vieille plaisanterie qui circule chez les officiers de l'Armée de Terre et qui dit, en substance :
"Jeune homme, si tu veux faire une brillante carrière, il faut te distinguer de tous les autres. Ainsi, si tu es républicain, va dans la Marine, tu seras le seul !" (Je précise, pour ne pas donner l'impression que les "Terriens" sont sectaires et bornés, qu'ils s'appliquent la plaisanterie à eux-mêmes : "Si tu es intelligent, va dans la cavalerie, tu seras le seul !" ; "Si tu aimes les femmes, va dans les troupes coloniales, tu seras le seul !", etc. ).
Il y a un article d'O. Dard sur la Marine et les droites nationalistes de l'entre-deux-guerres à Vichy dans un numéro de la très sérieuse Revue d'Histoire Maritime ; larges extraits et références données dans les règles de l'art ici :
https://books.google.fr/books?id=r7rVbV ... ne&f=false
Ce que je veux dire, c'est que le "cas" Georges Blond est assez typique d'un certain parcours de l'entre-deux-guerres et de la SGM ; il en a , apparemment, fait moins que d'autres puisqu'il n'a pas été inquiété à la Libération.
Quant à le comparer à Jean Mabire, ça ne va pas bien : d'abord, une génération, ou peu s'en faut, les sépare. L'expérience de Jean Mabire est celle de la Guerre d'Algérie. Ensuite, Georges Blond est plus proche des milieux maurrassiens, Jean Mabire plus proche de la Nouvelle Droite.
Bref, ce ne sont pas des amis de démocratie, c'est sûr. Mais ils ne mènent pas le même combat.