Pascal Convert dévoile une supercherie sur Mediapart le 30 mai 2013, à propos du récit que fait Cordier de la "table ronde" organisée dans les locaux de Libération, le 17 mai 1997. Extrait :
Dans son nouvel opus, Daniel Cordier indique donc son état d’esprit de l’époque :
« Quand vint mon tour, je répétai ce que tous les historiens présents avaient affirmé - et qui résumait ma conviction profonde : « Aubrac est innocent des calomnies que l’on porte contre lui." Ce qu’Aubrac réclamait depuis longtemps venait de se produire : il obtenait la caution des meilleurs spécialistes de la Résistance de l’époque, ce à quoi je m’étais personnellement engagé. [1] »
S’attribuant ainsi le mérite personnel du « blanchiment » de Lucie et Raymond Aubrac, on se serait attendu à ce que Daniel Cordier en reste là.
Mais il m’a fallu relire à plusieurs reprises les lignes qui suivent et même les souligner pour comprendre leur sens : « La journée se termina par le récit d’un événement que j’ignorais : la venue de la Gestapo au domicile de Raymond, et son arrestation sous son vrai nom de Samuel. »
Après avoir affirmé dans la phrase précédente qu’"Aubrac est innocent des calomnies que l’on porte contre lui" Daniel Cordier l’accuse, sans le dire explicitement, d’avoir menti : une arrestation de Raymond Aubrac sous son véritable nom de Samuel, nom qui désignait sa judéité, aurait entraîné une déportation immédiate... à moins d’un pacte passé avec Barbie.
Nulle part dans la transcription de la séance du 17 mai 1997 il n’est question d’une arrestation de Raymond Aubrac à son domicile par la Gestapo sous son patronyme de Samuel.
Cette imputation est gravissime, que l'auteur mente ou qu'il fasse indûment confiance à sa mémoire sans avoir rien relu. Elle ne prouve qu'une chose : Raymond Aubrac est bien mort. Jamais personne n'aurait osé écrire une chose pareille tant qu'il pouvait, d'une chiquenaude, renvoyer ses sycophantes dans un trou de souris.
Stéphane Courtois, il est vrai, avait montré la voie, quelques heures après son décès, en mettant lui-même en doute l'honnêteté de Lucie dans le récit de ses tractations avec la Gestapo, et en donnant de la "table ronde" un récit plein d'imagination : http://www.delpla.org/article.php3?id_article=543 . http://www.delpla.org/article.php3?id_article=544