Big Business avec HITLER de Jacques R. PAUWELS

Kamarades,
Ouvrez le ban. Je viens juste de débusquer parmi les lectures recommandées par ma cellule locale ce dernier opus de Jacques R. PAUWELS, édité chez Aden en février 2013, du moins pour la traduction française de l'original, édité en 2009 et en néerlandais, sans aucun dopage, chez EPO.
Voici le commentaire pédagogique de la page 4 :
Hitler a comblé les attentes qu’industriels et banquiers avaient placées en lui. En effet, il réalisa tous les points de leur « programme » plus diligemment, plus complètement et plus impitoyablement qu’ils n’auraient osé le faire eux-mêmes. Ailleurs aussi – en France, mais également en Belgique ou aux Pays-Bas –, le big business souhaitait l’arrivée d’un « homme fort ». Et poussés par les grandes entreprises, les États-Unis œuvraient en ce sens.
Ce livre d’histoire bien documenté est de ceux dont l’élite économique ne souhaite pas entendre parler.
Jacques Pauwels est l’auteur d’un ouvrage de référence sur la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, Le mythe de la bonne guerre (Aden 2005 et 2012).

En fait, après un taux de lecture avoisinant les 50%, je retrouve un ton et des références qui ne trompent pas : GOSSWEILER, LACROIX-RIZ par exemple. Une Histoire qui se fonde enfin sur des bases matérialistes et qui démonte les mécanismes du Grand Capital. HITLER était bien l'instrument choisi par le GC pour arriver à ses fins. Il ne fut pas déçu en retour. La génie d'HITLER posé par F DELPLA ? Un rideau de fumée pour permettre de mieux camoufler les vrais capitalistes. Et les autres mérites de cet ouvrage sont de montrer les liens étroits avec l'élite financière américaine, elle aussi convaincue par les bienfaits des régimes autoritaires. Ce qui permit de poser la fable des industriels résistants en 1945.
Pour les masses prolétariennes, inutile de lire l'intégralité de ce lourd et accablant dossier. Suffit d'en tirer les conclusions, de chercher qui est votre patron (je ne dis pas ça pour Prosper bien entendu) et de suivre nos mots d'ordre. Dans le cas contraire, direction Sibérie ! Fermez le ban.
A suivre.
Kamarade JD

Big business C1.JPG (30.35 Kio) Vu 3552 fois

Jardin David attaque à l'aube.

Plus sérieusement, pour vous faire une idée du bonhomme (Pauwels, pas Jardin David ), jetez un coup d'oeil ici :
http://www.youtube.com/watch?v=R6m_CGoZoBk

[fbonnus]

Ah voilà un opus qui devrait être intéressant et qui traite du volet économique, trop peu souvent évoqué.
Merci JD !

Bon, je résume en vrac quelques idées développées dans ce livre (d)étonnant :
- HITLER a été "choisi" par le grand capital, de façon à éviter le péril rouge. Il a bien renvoyé l'ascenseur.
- le capital US avait réussi à récupérer à bon compte une partie des entreprises allemandes après 1918 (ex: Opel par General Motors, Ford Allemagne ...) et voyait ses bénéfices baisser avec les demandes françaises de réparations de guerre et l'arrivée de la dépression. Un régime "musclé" permettait de baisser contestations sociales et coût du travail.
- pas mal de références sur l'antisémitisme des années trente.... aux USA. Léon, au secours !
- en juin 1940, le choix de la défaite est une vérité démontrée.
- Démonstration est donnée que les entreprises américaines en Allemagne ont activement contribué à l'effort de guerre, ont rapatrié les profits réalisés, même après 1942. Le pétrole importé par les entreprises US était déterminant pour l'effort de guerre, de même que les technologies américaines en communication. Etc etc.
- Puis les maisons mères de ces mêmes entreprises ont trouvé intéressant de trouver un marché export vers l'URSS. Toutefois, ces fournitures ne représentaient que peu de choses : les soviétiques ont tout inventé (T34 ...) et ont gagné la guerre patriotique quasi seuls.
- Puis finalement, volte face du monde capitaliste, jamais en mal d'imagination, pour se retrouver dans le camp des anti-nazis en 1945, et continuer les affaires.
- Pour la collaboration France-Allemagne, pas grand grief à faire à "nos" industriels et à al politique de Vichy (oubli ?).

En fait, il y a une grande partie du livre qui ne résulte que de la compilation d'ouvrages déjà autorisés genre GOSSWEILER, LACROIX-RIZ et assimilés. La pédagogie, c'est aussi l'art de répéter. Peu (pas ?) de recherches innovantes directes en définitive. Il en fait un peu trop aussi, avec les victimes des bombardements en Allemagne, issus pour la plupart des classes moyennes et laborieuses. Ou les ventes de Coca Cola dans le grand Reich, avec (suite à une rupture d'approvisionnement en sirop concentré, on se demande bien pourquoi) la création du FANTA.
Règlement de compte sévère avec Götz Aly.
Une curiosité qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons. SI vous voulez, je peux développer
JD, pas déçu du tout.

NB: ce livre devrait plaire au forum "LDG" et à son bibliophile Francis !

[fbonnus]

Voilà qui est très intéressant cher JD.

Si tu peux développer ...

Grand Merci à toi

Amicalement

Sur quel point siouplait ?
JD

ce livre devrait plaire au forum "LDG" et à son bibliophile Francis !

Dès que je le déniche à moins de 1 euro dans une brocante, je l'achète pour faire office de cale-pied de la vieille garde-robes branlante de mes grands-parents. Le précédent bouquin/cale-pied de Pauwels est bouffé par les mites et il serait de bonne guerre de le remplacer.
L'autre cale-pied à la marque de papier à rouler les cigarettes est lui aussi devenu inconsistant (comme son contenu) et mérite le choix de m'en défaire.

Pauwels est vraiment un illuminé, un abruti de première !

Sacré farceur Audie !
La video proposée sur ce fil par Patrick résume assez bien les idées de Pauwels. A voir (seulement 50 mn). A mon avis, il a le même problème que "notre" Annie, il en fait trop, et il a moins de sources.
Je vais probablement vous surprendre, mais ces thèmes et approches mériteraient mieux.
- les intérêts économiques US (et pas canadiens) en Allemagne à partir de 1918, quelle influence ?
- quels financements (et à qui ?) donnèrent les industriels allemands dans les années 20 pour se prémunir du péril rouge et éviter une inconvenante hausse des salaires ?
- quelle autonomie laissée aux firmes filiales américaines en Allemagne durant la guerre ?
- quel volume de pétrole a réellement été importé via Texaco et Strandart Oil après 1933 ?
- mise en parallèle entre les lois de Nuremberg et la ségrégation raciale américaine ... sans commune mesure avec les mesurettes de Vichy (ça c'est un apport perso).
Il est évident que PAUWELS est un agité du bocal et un militant, disons, fort progressiste, mais l'image d'Epinal dont bénéficie le pays des GI est certainement excessive, surtout comparée à notre hexagonale propension à l'autocritique.
JD

[frontovik 14]

Merci pour ta fiche de lecture JD. Je plussoie avec tes conclusions, à part bien entendu pour les mesurettes de Vichy, là faut quand même pas déconner...!!!
En gros, un ouvrage pas indispensable, mais des questions fort intéressantes. Hélas traitées par un type pas vraiment sérieux, par conséquent qui n'apportera rien ou si peu à la connaissance des liens entre les Etats-Unis et l'Allemagne ou l'implication des premiers dans la guerre. De toute façon ce type est rarement cité comme référence par des auteurs sérieux.
En bref l'implication économique de la Stasunis n'est pas encore vraiment étudiée. Un sujet pour un prochain Histomag???