Forum Le Monde en Guerre

Bonjour Fronto,

C'est une sémantique qu'il faudrait que nos penseurs expliquent à ceux qui ont laissés leurs os dans un "simple" camp de concentration. Ou alors il y a les bons "morts" au bon endroit et les autres.

Et ceci dit sans aucune rancoeur envers toi bien évidemment. C'est juste quelque chose qui me choque.

A+
JP

Tenez voici un autre livre sur Mauthausen:



et en voici un extrait de la 4° de couverture
Le camp de Mauthausen, en Autriche, est un de ces lieux où l'horreur nazie s'est donné libre cours. Il s'impose, au sein de l'archipel concentrationnaire, comme l'archétype du camp
"d' exténuation" ou les nouveaux esclaves sont promis à la mort après avoir été usés par le travail, Lorsque la situation de guerre s'aggrave dans le Ille Reich, il se transforme en complexe industriel enterré, fabriquant des avions Messerschmitt et des armements. A ses portes, la société autrichienne continue de vaquer à ses occupations comme si de rien n'était._ David W. Pike propose une radiographie de l'univers atroce de Mauthausen, avec ses prisonniers de diverses nationalités, dont des Espagnols, des Russes, des Français ; avec ses gardiens SS, son escalier aux cent quatre-vingt-six marches, son musée de restes humains, la mort quotidienne._ La précision du récit, l'acuité du regard, l'émotion contenue donnent sa force brute à cet essai de biographie de l'extrême violence nazie.

et voici un texte concernant le Loibl-Pass extrait d'une petite brochure édité par l'Amicale des déportés et familles de Mauthausen.

A sa création en juillet 1943, le kommando de Loibl-Pass comprenait deux camps : le camp sud implanté en Yougoslavie et le camp nord en Autriche. Peu avant la libération, un 3ème camp fut ouvert à Neumarck dans les locaux d'un lycée de jeunes filles désaffecté. Le col du Loibl-Pass culmine à 1.800 mètres d'altitude. Il est bloqué par les neiges durant 8 mois de l'année. Pour assurer une utilisation permanente de la route stratégique Klagenfurt/Ljubljana, les nazis reprenant à leur compte un projet vieux de 2 siècles, décidèrent le percement d'un tunnel routier à moins de 1.000 mètres d'altitude, d'une longueur de 1.700 mètres, d'une largeur de 12 mètres et haut de 10 mètres. Un premier chantier employant des requis yougoslaves fut ouvert pendant l'hiver 1942. Il fut abandonné très vite en raison des actions fréquentes des partisans. En juillet 1943 il fut remis en activité avec de nouveaux requis yougoslaves et surtout avec une main-d'oeuvre bon marché fournie par le commandant du camp de Mauthausen. Un premier convoi de 300 déportés composé en grande majorité de Français partis de Compiègne en avril 1943 arriva le 18 juillet 1943 au camp sud, très vite suivi d'un autre convoi identique. Pour un effectif permanent de l'ordre de 1.300, ce sont 3.000 déportés qui durant les 21 mois d'existence du kommando passèrent au Loibl-Pass. Le fait que ces camps aient été situés au coeur d'une région où l'immense majorité de la population était hostile aux nazis, où les partisans étaient maîtres de la montagne environnante, fit que s'instaura un climat différent de celui des autres kommandos et facilita l'activité de l'organisation clandestine de résistance en contact avec les partisans par l'intermédiaire des civils yougoslaves requis sur le chantier. La sabotage savamment organisé fut tel qu'après la guerre d'importants travaux durent être entrepris pour rendre le tunnel utilisable. Cette situation particulière explique aussi que la proportion des évasions réussies (20 sur 24 tentées) soit exceptionnelle dans les annales des camps. Les conditions climatiques, les difficultés de ravitaillement, la brutalité des kapos, l'utilisation d'un matériel désuet font pourtant que nombreux furent ceux qui, y trouvèrent la mort ou furent évacués mourant sur le camp central de Mauthausen. Au moment de la débâcle des armées hitlériennes, les déportés des trois camps furent rassemblés au camp sud, de là les SS les évacuèrent à pied en direction de la Corinthie
Au cours de cette évacuation, l'organisation clandestine de résistance en liaison avec les partisans décida de passer à l'action et réussit à désarmer et à faire prisonniers les SS de l'escorte qui furent remis aux partisans. Aussitôt libérés, 107 déportés français parmi les plus valides formèrent la brigade "liberté" qui sous les ordres d'un commandant yougoslave participa à de multiples missions (garde d'ouvrages, recherche et arrestation des SS réfugiés dans les montagnes). Le 5 juin 1945 les membres de la brigade "Liberté" étaient démobilisés et regagnaient la France. Le 30 juin 1964, le tunnel avant d'être ouvert à la circulation, était officiellement inauguré par les autorités autrichiennes et yougoslaves en présence de nombreuses délégations de déportés. A cette occasion la délégation française dévoila à l'entrée nord la plaque apposée par ses soins en hommage à nos morts. Côté sud, une plaque offerte par le Gouvernement yougoslave rappelle aux usagers que ce sont les déportés qui ont creusé ce tunnel au prix de centaines de morts. Chaque année, le souvenir des combats menés côte à côte rassemble à Trzic dans une ambiance fraternelle les survivants des kommandos du Loibl-Pass, les partisans yougoslaves et la population.
Bien amicalement
Prosper

Bonjour,
On sortirait plutôt désespéré après la lecture du livre « Le Tunnel» si l'auteur n'avait pas décrit avec un brin d'humour et beaucoup d'espérance cette période tragique vécue avec ses camarades. Il a présenté son récit comme un thriller ce qui rend le rend encore plus intéressant et captivant à lire.
Oui Vraiment ce livre est à lire; (j'insiste lourdement, c'est vrai !)
Bien à vous.

Lusi a écrit:Bonjour Fronto,

C'est une sémantique qu'il faudrait que nos penseurs expliquent à ceux qui ont laissés leurs os dans un "simple" camp de concentration. Ou alors il y a les bons "morts" au bon endroit et les autres.

Et ceci dit sans aucune rancoeur envers toi bien évidemment. C'est juste quelque chose qui me choque.

A+
JP

Bonsoir Lusi.

Aucun souci. En fait cette sémantique vise non pas à établir une hiérarchie entre les victimes qui TOUTES méritent notre respect et que nous nous souvenions d'elles, mais entre les crimes. Mourir parce que tel, ou pour faits de résistance, ou raflé, ou pour ue autre raison, ne correspond pas à la même qualification entre crime de guerre, crime contre l'humanité, génocide, massacre de masse...

Intéressant ce qualificatif, Prosper. Camp d'exténuation, à conserver. Merci.

Bonjour Fronto,

Je sais bien Fronto, mais pour moi ; et ce n'est qu'un exemple ; 1 000 000 de morts qualifiés de ceci ou cela et autant qualifiés autrement, c'est du blabla de la bien pensence.

La personne, le régime, ..., a tué 1 000 000 de personnes.
Allons expliquer cette différence aux victimes et aux familles.

A+
JP

Fini de lire cet ouvrage polonais sur l'Aéronavale de ce pays entre 1911 et 1950 ; enfin "lire" c'est un bien grand mot ....
Disons fini d'interpréter les photos et de déchiffrer quelques légendes.

Ce livre à prix très doux sous ebook, est très intéressant à lire car il présente un témoignage rare, celui du Général Tchouikov , qui est considéré comme l'un des principaux acteur de la victoire des Russes.

On y trouve un deuxième témoignage, vu côté allemand, qui donne un éclairage complémentaire et illustre le résultat de la tactique de Tchouikov vu par ceux d'en face.

Très agréable à lire, un MUST pour ceux qui comme moi, apprécient les écrits et mémoires des témoins des événements.

Je viens de finir ce livre qui relate une partie de la vie de ce consul du Portugal, Aristides de Sousa Mendes, qui à la fin de sa carrière, alors consul à Bordeaux en 1940 délivra sans compter des milliers de visas, sans distinction de religion de race ou d'origine, aux divers apatrides qui se pressaient pour quitter l'Europe et échapper à la traque nazie.
En dépit d'une circulaire gouvernementale émise par le gouvernement Salazar interdisant la délivrance de visas aux opposants fuyant la déferlante nazie, émise sous couvert de neutralité, le consul n'en continua pas moins de délivrer des visas à tous ceux qui en demandaient ce qui le mènera à sa destitution et sa ruine...
Sous la plume quelquefois un peu lyrique, mais agréable de l'auteur, Salim Bachi, on y apprend notamment que 'Otto de Hasbourg et sa famille ont bénéficié des largesses de ce consul hors norme, ainsi que...le futur général Leclerc, fraichement évadé qui tentait de rallier l'Angleterre !
Les visas octroyés à de nombreuses familles juives lui valut la reconnaissance de l'état d'Israël et d'être reconnu comme "Juste parmi les Justes".

Il y a un article sur lui dans le Dernière Guerre Mondiale n°6, par Rui Afonso, ici DGM

Chef Chaudart a écrit:Il y a un article sur lui dans le Dernière Guerre Mondiale n°6, par Rui Afonso, ici DGM

Bonjour,

Excellent article, soit dit en passant, bien documenté.