Auschwitz
Deux ouvrages écrits chacun par deux déportés juifs qui ont vécu sans se connaitre, sur une planète qui ne semblait plus être la planète Terre et dont les gardiens étaient des bêtes féroces. Parmi cet univers d'enfer, il existait malgré tout des micros-univers où il était possible de demeurer en vie plus longtemps, si toutefois on échappait à une sélection. La vie y était, toute proportion gardée, moins exigeante en travaux pénibles qui visaient à affaiblir les prisonniers jusqu'à la mort. La possibilité de se procurer de la nourriture était essentielle pour survivre et le fait d'appartenir à l'orchestre du camp, permettait parfois d'améliorer son très maigre ordinaire.
Le premier ouvrage :
A Auschwitz-Birkenau, secteur hommes, il avait été constitué un orchestre devenu la fierté de l'officier SS, responsable du camp.
Simon Laks, compositeur interprète de profession, qui fut un temps, le chef de cet orchestre et auteur du livre
"Mélodies d'Auschwitz", prétend que tout Allemand nait musicien. Ainsi constate-t'il que la musique, tout pendant le temps d'une audition, peut transformer un SS en quelque chose d'humain. Il explique aussi que les meilleurs musiciens de cet orchestre sont sollicités par les
Prominents pour animer, le soir, dans leur chambre, des fêtes d'anniversaire, des événements particuliers où la boisson et la nourriture sont distribuées à profusion aux invités. Les musiciens requis ont droit à quelques reliefs.
L'admission d'un déporté musicien a l'orchestre ne le dispensait toutefois pas complètement du travail forcé. Plus il y avait de répétitions, dont le nombre variait suivant l'humeur du
Prominent ou du responsable du camp, moins le musicien participait aux travaux pénibles et plus il avait de chances de survivre. L'avenir d'un déporté se comptait en jours voire en heures.
Le second ouvrage :
“Les cendres mêlées” de Joseph Gourand.Le parcours de Joseph dans cet enfer est sensiblement identique à celui de Simon Laks. Quant à Joseph , lorsqu'il rejoint Auschwitz, il est accompagné de son père, de sa mère, de son frère et d'une de ses deux sœurs, tous les quatre mourront et finiront au crématoire. Joseph, tout comme Simon sera accompagnés par la chance. Le premier parce qu'il était auteur compositeur de musique, le second parce qu'il était maitre tailleur, métier très prisé par les SS et
Prominents, pour réparer, tailler des chemises et des uniformes. Le Canada ne manquait pas de tissus confisqués aux déportés avant d'être conduits vers la chambre à gaz.
Sous la pression de l'armée Rouges, le front se rapprochant, les déportés d'Auschwitz sont évacués à la mi-janvier 1945 vers d'autres camps. Il ne faut laisser aucune trace, aucun témoin. Simon fera le parcours de la marche de la mort, d'abord en train, en wagons couverts, puis à pieds. Joseph sera conduit d'abord à pieds, puis en train dans des wagons ouverts où beaucoup mourront de froid.
Dans son livre Simon ne s'étend pas en explication sur sa vie immédiate post-libération. Joseph par contre, entrainé au cœur de cette immense tourmente, après avoir été d'abord récupéré et fait prisonnier par la Wehrmacht, est ensuite libéré par l'armée française pour l'aquelle il devient interprète après d'incroyables aventures, pleines de rebondissements.
Ces deux jeunes gens étaient des personnages au caractère bien trempé.
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