Que venez-vous de finir de lire ?

André DAVIAUD, Face aux fusils, les événements dramatiques de St-Anne d'Auray, août 1944, Editions du Menhir.
Je ne conseille pas trop ...
JD

bonjour

j'ai lu une biographie sur le cardinal Suhard
j'en recommande la lecture car beaucoup de témoignages de première main sur les religieux sous l'Occupation
et beaucoup de détails sur la journée du 26 août 1944
Jean Vinatier, Le Cardinal Suhard, l'évêque du renouveau missionnaire 1874-1949, éd. Le Centurion.

Bonjour, après quelques mois d'absence je reviens car j'ai enrichi ma bibliothèque de plusieurs bouquins qui ont tous un rapport avec l'aviation; ils ne sont pas récents mais l'histoire de ces pilotes français m'a fascinée : "Normandie Niemen, un temps pour la guerre" d'Yves Courrière - Presses de la Cité, "les bombardiers de la France Libre, groupe Lorraine" de François Broche - Presses de la Cité, "Nuits de feu sur l'Allemagne squadrons 346 et 347 - l'épopée des groupes Guyenne et Tunisie en Grande-Bretagne (1943-1945) " de Louis Bourgain.

[Dog Red]

"Beyond Band of Brothers" aux éditions paquet a été ma principale lecture de vacances cet été.

Autobiographique, ce livre nous raconte les mémoires de guerre du célébrissime Major Richard "Dick" WINTERS, commandant de la E./506 PIR en Normandie et aux Pays-Bas.
Comme le titre l'indique, les références à la série "Band of Brothers" d'HBO sont forcément nombreuses (WINTERS a été le plus proche collaborateur de Stephen AMBROSE lors de la rédaction de l'ouvrage homonyme) mais on va bien au-delà puisqu'il s'agit ici des questionnements, états d'âmes et sentiment d'un officier de l'US Airborne de son incorporation en 1942 jusqu'à la fin de la guerre et même après.

C'est bien écrit. On pénètre dans l'intimité de l'officier, du soldat, de l'homme. Un point de vue qui me passionne depuis la lecture de "Company Commander" d'un autre officier US, Charles B. McDONALD. Les deux auteurs se rejoignent dans la démarche de témoigner de ce qu'est combattre à la tête d'une compagnie d'infanterie US sur le théâtre européen. WINTERS va même plus loin avec un chapitre final consacré à ses réflexions personnelles sur le leadership.

Un regard sur la guerre, empli d'humanisme, d'émotion souvent, de respect pour les combattants.
Un témoignage profond.

Un petit bémol : la méconnaissance du sujet par le traducteur (malgré la "validation des termes militaires" précisée). Deux exemples : les mitrailleurs ("Gunners") deviennent des "artilleurs" et les confusions entre généraux de division/corps d'armée/armée sont redondantes. Mais rien qui n'entrave la compréhension des faits (qui ne collent pas nécessairement avec la série : résultats de l'adaptation télé ou des sauts de la mémoire de l'auteur ?).

Découvertes par une voisine........quatre ouvrages d'une série "bibliothèque de culture historique" :parution vers 1968.......
- Otto Strasser /Victor Alexandrov :"Le front Noir contre Hitler.........:dans le monde d'après Versailles des Allemands voyaient un autre National Socialisme différent du" pouvoir pour le pouvoir" d'Hitler.......
- Victor Alexandrov :"OS1- Les services secrets de Staline et leurs luttes en Allemagne et en Europe"
- André Brissaud:"les SS"-
- Michel Ragon :1934 1939 L'avant guerre" un petit coup d'oeil sur de nombreux "détails" des affaires d'un Ukrainien nommé Stavisky...........Un multi récidiviste qui n'a jamais effectué ses nombreuses peines (Cela ne vous dit rien ???) et bien sur les futurs "collabos"........

J'ai parcouru rapidement.. un peu "en diagonale" .beaucoup de détails un peu différents de ce que l'on lit habituellement mais infiniment intéressants.........

[Dog Red]

Découvertes par une voisine........quatre ouvrages d'une série "bibliothèque de culture historique" :parution vers 1968.......
- Otto Strasser /Victor Alexandrov :"Le front Noir contre Hitler.........:dans le monde d'après Versailles des Allemands voyaient un autre National Socialisme différent du" pouvoir pour le pouvoir" d'Hitler.......
- Victor Alexandrov :"OS1- Les services secrets de Staline et leurs luttes en Allemagne et en Europe"
- André Brissaud:"les SS"-

Sans les avoir lus, mais d'expérience avec d'autres ouvrages similaires, je suis très méfiant des ouvrages aux titres racoleurs (Front Noir/Services secrets/SS) typiques des années 60/70, souvent écrits par des journalistes plutôt que des historiens, à une époque où le manque d'archives déclassifiées obligeait à faire preuve d'une certaine capacité d'extrapolation, souvent à partir de témoins qui n'hésitaient pas à se faire mousser.

Bonne lecture quand même mais "sens critique" toujours en éveil Alfred.

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour,
Je viens de relire Ô soldat de 40 de Roger Ikor (la première lecture date d'il y a longtemps)



Une chose est certaine, l'auteur, Lieutenant de renseignements dans le 106° R.I. de la 12°D.I. en 1940. à donc connu la montée en Belgique, la bataille de Lille et l'évacuation de Dunkerque, après une vague et courte offensive en Sarre en 1939, n'est pas tendre avec celle-ci et surtout avec Gamelin ou le Haut commandement.
Livre assez intéressant certes mais que de critiques.et pas seulement au sujet de Gamelin et le Haut Commandement, tout y passe, l'armement, la motorisation etc...

Les grandes polémiques de la Seconde Guerre mondiale par Dominique Lormier

il vient de sortir cette année

Il n'y a malheureusement pas d'index des chapitres, donc voici:

1. L'armée polonaise s'est-elle effondrée en quelques jours en 1939 ?
2. La défaite militaire française en 1940 était-elle inéluctable ?
A la page 16 : Les renseignements capitaux du capitaine suisse Hans Hausamann
......
Cette situation calamiteuse pu être évitée. En effet, le capitaine suisse Hans Hausamann parvient à fonder un réseau secret de renseignement au sein même du commandement allemand dont certains officiers sont des antinazis et des adversaires résolus du Führer, parmi lesquels le colonel Hans Hauser, collaborateur et ami de l’amiral Canaris, patron de l’Abwehr (service de contre-espionnage allemand). Hausamann est également en relation avec des résistants allemands infiltrés au sein de l’état-major de Hitler. Grâce à son réseau basé à Lucerne, Haausamann a déjà fourni dans un passé récent des informations de premier ordre. Dès le printemps 1939, il avait fait savoir au gouvernement suisse et aux Alliés que l’Allemagne attaquerait la Pologne à la fin de l’été. Cette fois, le 1er mai 1940, il communique aux Alliés les plans du quartier général de Hitler : « Attaque de l’Europe de l’Ouest entre le 8 et le 10 mai, avec pour axe principal d’effort Sedan. »
Toujours selon Hausamann, la Belgique, les Pays-Bas et le nord de la France seront occupés en dix jours. Toutes les informations annonçant l’invasion se recoupent. Le Vatican également bien informé par des officiers catholiques allemands antinazis, prévient la Belgique de cette menace pesant sur elle.

Un commandement français en partie défaillant

Le commandement français est donc parfaitement informé du plan de l’offensive allemande de concentrer des efforts sur Sedan, à savoir le front des Ardennes et de la Meuse, dégarni de troupes alliées. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le commandement français obnubilé par son offensive en Belgique, ne prend pas au sérieux cette information, pourtant de première importance et de source sûre.
......
3. L'armée française ne se serait pas battue en 1940
Ici l'auteur relève bien le rôle des Français dans la retraite des Britanniques
4. La bataille de Macornet: mythes et réalité
Une chose et pas des moindres que je savais déjà: la supériorité des transmissions allemandes. Faut dire que les Panzers étaient bien équipés du magnifique matériel américain ITT, tandis qu'entre chars français on y allait en agitant des fanions, ou encore un officier qui faisait la liaison avec sa petite Simeca (récit dans Livres de guerre). Autre chose: les chars français étaient hyper gourmands en carburant ! 2 ravitaillements pour 25km.
5. Mussolini a-t-il fait perdre la guerre à Hitler ?
Il eut fallu de peu que L'Italie fut du côté allié, ce serait Léon Blum qui s'y opposa
6. L'armée française a-t-elle résisté à l'invasion japonaise
7. Tunisie, 1942-1943: la victoire française oubliée ?
8. Les Français collabos ou résistants ?
9. La tragédie de Tulle et l'héroïsme de Maurice Roche
10. Qui a sauvé le port de Bordeaux en août 1944 ?
11. Qui sont les responsables de la destruction de Royan ?
12. Les vérités cachées sur l'armée américaine

[Dog Red]

A la page 16 : Les renseignements capitaux du capitaine suisse Hans Hausamann
......
Cette situation calamiteuse pu être évitée. En effet, le capitaine suisse Hans Hausamann parvient à fonder un réseau secret de renseignement au sein même du commandement allemand dont certains officiers sont des antinazis et des adversaires résolus du Führer, parmi lesquels le colonel Hans Hauser, collaborateur et ami de l’amiral Canaris, patron de l’Abwehr (service de contre-espionnage allemand). Hausamann est également en relation avec des résistants allemands infiltrés au sein de l’état-major de Hitler. Grâce à son réseau basé à Lucerne, Haausamann a déjà fourni dans un passé récent des informations de premier ordre. Dès le printemps 1939, il avait fait savoir au gouvernement suisse et aux Alliés que l’Allemagne attaquerait la Pologne à la fin de l’été. Cette fois, le 1er mai 1940, il communique aux Alliés les plans du quartier général de Hitler : « Attaque de l’Europe de l’Ouest entre le 8 et le 10 mai, avec pour axe principal d’effort Sedan. »
Toujours selon Hausamann, la Belgique, les Pays-Bas et le nord de la France seront occupés en dix jours. Toutes les informations annonçant l’invasion se recoupent. Le Vatican également bien informé par des officiers catholiques allemands antinazis, prévient la Belgique de cette menace pesant sur elle.

Un commandement français en partie défaillant

Le commandement français est donc parfaitement informé du plan de l’offensive allemande de concentrer des efforts sur Sedan, à savoir le front des Ardennes et de la Meuse, dégarni de troupes alliées. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le commandement français obnubilé par son offensive en Belgique, ne prend pas au sérieux cette information, pourtant de première importance et de source sûre.
......

Une conclusion qui semble bien définitive mais ne semble pas tenir du contexte de la Drôle de guerre :
. à la guerre, aucune source indirecte n'est "sûre" ;
. la Belgique est bien consciente de la menace sans avoir recours à l'avis du Vatican, elle agit en conséquence depuis le début des années '20 ;
. les fausses alertes (des dizaines à la frontière belge) se succèdent durant des mois... celle du 9 mai 1940 n'en est qu'une de plus !? ;
. de manière tangible, qu'y a-t-il donc derrière ce très définitif "les plans du quartier général de Hitler" ?
. "Le commandement français est donc parfaitement informé du plan de l’offensive allemande de concentrer des efforts sur Sedan, à savoir le front des Ardennes et de la Meuse, dégarni de troupes alliées." ; ce genre de formule "toute faite" ne prête-t-elle pas à sourire ?

Au vu de l'extrait proposé, il y a une multitude d'autres ouvrages à lire absolument pour prendre conscience de la complexité de la situation géopolitique et stratégique préalable au 10 mai 1940.
Evidemment... c'est moins simple (mais aussi moins simpliste).

L'histoire, et pas seulement celle de la SGM, a montré cent fois qu'un haut commandement a une tendance lourde à négliger non seulement les renseignements, mais également les indices, même nombreux, qui indiquent autre chose que ce qu'il VEUT croire. Il faut une certaine humilité pour admettre que tout ce qu'on a anticipé intellectuellement est faux et que l'ennemi va faire tout à fait autre chose.

Pendant la SGM, à partir d'une certaine date, disons fin 42/début 43, les Allemands vont passer leur temps à refuser de croire... ce qu'ils ont bien souvent sous le nez. C'est pratiquement le cas pour chaque attaque ou offensive alliée ou soviétique.

Alors qu'un des responsables de l'intoxication signalait à Churchill que telle disposition du "deception plan", pour le débarquement en Sicile, pouvait parfaitement attirer au contraire l'attention de l'ennemi sur la Sicile, Churchill, pour une fois désabusé, lui répondit : "Peu importe. N'importe quel imbécile saurait que c'est le tour de la Sicile."

(dès le débarquement en AFN chaque opération alliée est accompagné d'un "deception plan" qui comprend une foule de mauvais tours et d'informations fausses à faire avaler à l'ennemi, et cela pendant des semaines, voire des mois, et dans tous les domaines imaginables.)

Hors pour une fois c'est une manoeuvre d'intoxication unique, Mincemeat, qui allait suffire à convaincre les Allemands. Parce qu'elle a été exécutée avec un soin du détail extrême, et peut-être aussi parce qu'elle fournissait aux Allemands une information qu'ils avaient ainsi trouvée eux-mêmes, et c'est toujours celles-là qu'on a tendance à croire en premier.

Pour revenir en mai 40 Gamelin avait une idée toute faite d'autant plus forte qu'elle lui était imposée par les politiques qu'il courtisait tant et qu'il ne voulait décevoir en aucun cas : "On ne peut tout de même pas laisser les Allemands écraser la Belgique." Ce qui supposait de s'avancer en Belgique au premier signe de l'offensive allemande généralisée. Allez-donc le faire changer d'avis sur sa vision stratégique de ce qui allait se produire. (D'ailleurs sa vision des choses avait été "confirmée" par l'incident de Mechelen, que demander de plus ?)