Forum Le Monde en Guerre

Je vous recommande le livre d'Eric Kerjean Canaris, le maître espion de Hitler, à paraître chez Perrin jeudi prochain. Il dynamite tout un pan de l'histoire du nazisme, telle qu'elle était écrite antérieurement, tout comme le livre de Florent Brayard sur Auschwitz dont nous causons à côté viewtopic.php?f=60&t=30460&start=0.

Il enseigne aussi comment il faudra l'écrire dans l'avenir : en répudiant résolument le positivisme. Il ne faut ni prendre les documents au pied de la lettre, ni s'interdire d'affirmer quelque chose qu'ils n'indiquent pas noir sur blanc. Ces travers sont certes connus, mais il se trouve que les études sur le nazisme y choient fréquemment. Avec cette circonstance très légèrement atténuante que Hitler était, de tous les chefs d'Etat, le menteur le plus systématique et le truqueur le plus inattendu.

S'agissant de Canaris, le crime était presque parfait : il pouvait étaler des titres de résistance gros comme le bras, et, mieux, il en est mort, exécuté par les SS à la veille de la débâcle comme un vulgaire Delestraint !

Or il était très lié à Hitler, au moins via Heydrich, un ami de longue date.

Tu as aussi Histoire de la Gestapo qui en plusieurs tomes qui en parle aussi.
je suis en train de les lires.
http://histoire-collection.com/images/L ... ESTAPO.jpg

Les milieux historiques sont ils prêts à admettre que Canaris n'était qu'un agent d'infiltration de la résistance allemande à Hitler ?

Cela dépend desquels

Bonjour,

J'ai démarré la lecture du livre d'Eric. C'est passionnant.
Les milieux historiques vont avoir du mal, a mon avis, a critiquer cet ouvrage et ses découvertes.
Sauf, bien sur, les habituels fonctionnalistes que François appelle désormais positivistes.

À ton avis, François, Canaris essayait-il de sauver sa peau en envoyant des informations aux Alliés ou était-il plutôt en service commandé sur ordre du Führer pour brouiller les pistes?

Je viens juste de mettre la recension en ligne :

www.delpla.org/article.php?id_article=530

Daniel Laurent a écrit: fonctionnalistes que François appelle désormais positivistes.

Les deux notions sont un peu différentes, et seul le premier terme désigne une école historiographique relative au Troisième Reich.

Le positiviste est celui qui ne veut rien affirmer qui ne se trouve dans au moins un document.

Le fonctionnaliste, celui qui trouve que le Troisième Reich, dans une très grande mesure, s'explique très bien sans son chef (les décisions prises étant motivées par la conjoncture de l'heure dans un endroit donné).

Je viens de lire le papier de François. A priori, c'est donc tout sauf un livre "définitif" sur la question ! Juste la tête de série d'une nouvelle (et bien intéressante) orientation de la recherche.
=> Et c'est une fois de plus le budget bouquins qui va déguster ! Encore un ennemi des arbres ce M KERJEAN ...

François Delpla a écrit:Je viens juste de mettre la recension en ligne :

http://www.delpla.org/article.php?id_article=530

Merci pour le lien, François. Intéressant ce texte!