Bonjour à tous,
Je m'étais engagé à lire l'ouvrage de Yves Mervin intitulé "Arthur et David, Bretons et Juifs sous l'occupation", et à ce jour j'ai lu les 300 premières pages. C'est insuffisant pour avoir une vision globale du travail de l'auteur, mais c'est assez pour s'en faire une idée ; nous y reviendrons c'est probable.
Je m'étais étonné, lors de mon premier message, de certaines réactions de participants de ce forum à propos de ce livre, du genre :
- hilarion
"Je flaire ou plutôt nous flairons (on est plusieurs) un disciple de cette nouvelle école Bretonne qui vise à nous faire passer le PNB comme de joyeux lutins plus proches de la résistance que d'une collaboration active avec l'armée Allemanande"
(sic)
- frontovik 14
" Curieuse formulation en couverture, qui me rend particulièrement suspicieux. En général, cette prose me fait flairer une vision très partielle, partiale et orientée de l'Histoire. Je classe l'ouvrage verticalement."
Cela s'appelle un jugement posé a priori, lequel exclut totalement l'objectivité non seulement nécessaire, mais indispensable à la critique d'un ouvrage traitant de l'Histoire. Sur un forum, dont c'est la vocation, cela peut surprendre et cela m'a surpris !
Mais il y a pire :
- frontovik 14
"Il m'a suffit d'en lire la quatrième de couverture pour m'abstenir. Style ampoulé, superlatifs, indignation, raccourcis, promesse de dévoiler ce qu'on ne nous a pas dit... en général c'est caractéristique de la littérature négationniste, révisionniste, facho, d'extrême droite, et pas sérieuse."
La preuve, "les Juifs eux-mêmes se défirent de ce style ampoulé" (Voltaire, la Bible enfin expliquée par plusieurs aumôniers de S.M.L.R.D.P.) et l'opuscule de Stephane Hessel "Indignez-vous" prônant l'indignation ; ils sont partout....
- hilarion
"Oh vous n'avez pas vu l'auteur encore"
Voilà un propos chargé de sous-entendus....pour parler de l'Histoire de la Seconde Guerre mondiale !
D'aucuns penseront que je suis, au pire, l'auteur de l'ouvrage, au mieux, de connivence avec lui. Il n'en est rien, je ne l'ai jamais rencontré. Mais je suis choqué par le procédé qui consiste à faire un procès d'intention à quelqu'un qui a consacré un temps considérable, sans aucun doute possible au regard de la mine d'informations et de références produites, à l'écriture de ce livre. C'est certain, les contorsionnistes de l'Histoire ne trouveront pas leur compte dans les argumentaires développés par Yves Mervin ; les bouffeurs de "Breiz Atao" non plus d'ailleurs. Mais est-il possible, aujourd'hui encore, d'utiliser une poignée de "nationalistes bretons égarés" comme cache-sexe d'une collaboration française aussi active qu'embarrassante ? C'est somme toute la question posée, et la réponse apparaît d'elle-même au fil du livre d'Yves Mervin, c'est NON !
Sur l'ouvrage en lui-même, le style n'est pas littéraire en soi, mais il ne s'agit pas non plus d'un roman ; l'organisation des chapitres peut surprendre à première vue, mais l'auteur a manifestement privilégié les thèmes à la chronologie, c'est un point de vue qui se défend au regard de la cohérence des têtes de chapitre. Ceux qui auront pris la peine, comme moi, de le lire comprendront ma remarque...La première partie replace, dans le contexte d'une seconde guerre mondiale en devenir, les acteurs et les éléments déclencheurs de celle-ci, ce n'est pas inutile tant s'en faut. C'est même indispensable pour avoir une vue d'ensemble du contexte et des relations entre les "amis" et les "ennemis" des années de guerre, les amitiés et les inimitiés entre les uns et les autres n'étant pas nées en septembre 1939.
À suivre..(sauf bannissement, ce qui est toujours possible)